En novembre dernier, l’immunité parlementaire de Marine Le Pen avait été levée par le bureau de l’Assemblée nationale pour « diffusion d’images violentes ». Il était reproché à la présidente du Front National, ainsi qu’à un autre député du même mouvement, Gilbert Collard, d’avoir en décembre 2015 diffusé sur touitter des photos d’hommes torturés et exécutés par Daesh, l’organisation terroriste islamiste.
Nombre de politiques avaient vu, dans la levée de l’immunité parlementaire en 2017, une atteinte grave à la liberté d’expression. Quant à la principale intéressée, elle avait touitté fort justement, devant le laxisme de la justice sur des affaires autrement plus graves :
« Mieux vaut être un djihadiste qui rentre de Syrie qu’une députée qui dénonce les abjections de l’État islamique : on prend moins de risques judiciaires. »
Réflexion qui vaut son pesant d’or aujourd’hui : la justice française n’a-t-elle pas relaxé, le 14 février dernier, Jawad Bendaoud, celui avait logé deux des auteurs des attentats jihadistes du 13 novembre 2015 alors que le parquet requérait au moins 4 ans de prison ?
La levée de l’immunité parlementaire ouvrait la voie à une mise en examen de la députée par la justice. Mise en examen qui est chose faite aujourd’hui 1er mars pour « diffusion d’images violentes », un délit passible de 3 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
« Je suis mise en examen pour avoir dénoncé l’horreur de Daesh. Dans d’autres pays ça me vaudrait une médaille »,
a réagi Marine Le Pen auprès de l’AFP.
« La persécution politique n’a même plus la limite de la décence »,
a-t-elle ajouté.
Francesca de Villasmundo
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