Marine Le Pen, en direct sur BFMTV, démonte la « propagande éhontée » en faveur de Macron. Elle révèle comment les magistrats rouges de Taubira et des médias de Drahi interfèrent dans la campagne des présidentielles pour étouffer et discréditer « les opposants de M. Macron ». De nouvelles révélations après qu’elle ait arraché le masque de la haute finance de Macron, la semaine dernière. BFMTV affolé, immédiatement après son intervention, s’est empressé de multiplier les démentis en triant les images en sa faveur, d’où l’intérêt de connaître l’intégralité de l’intervention.
Script de l’essentiel de l’intervention de Marine Le Pen du dimanche 5 mars 2017 sur BFMTV
A propos de l’affaire Fillon:
« Je suis un peu indignée dans ce domaine, parce qu’on nous a beaucoup parlé de la Primaire en nous disant que c’était le summum du processus démocratique.
(…)
Mais là on est confronté à un candidat [Fillon] qui a été choisi dans le cadre de la Primaire et il semble que toute une série de personnes souhaitent faire fi de ce vote et changer le candidat pour mettre à sa place celui qui a été battu dans le cadre de la Primaire. (…) Je pense que ça pose un vrai problème démocratique. Je pense à ceux de la Droite et du Centre qui sont allés voter, qui ont payé deux euros pour se choisir un candidat, pour écarter Alain Jupé (…) et qui ont le sentiment aujourd’hui que leur avis est jeté à la poubelle et qu’on va leur réintroduire un candidat dont ils ne voulaient pas. Tout cela en dit long sur l’absence de respect que beaucoup dans la classe politique française ont du processus démocratique dans son ensemble.
(…)
D’accord, mais dans ces cas-là s’il y a des gens dans cette classe politique qui ont envie d’avoir un autre candidat, ils n’ont qu’à le susciter. Mais remplacer quelqu’un qui a été choisi dans le cadre démocratique par quelqu’un qui a été rejeté dans le même cadre démocratique ça pose un léger problème. Mais ce n’est pas la première fois, que ce soit le parti socialiste ou l’UMP, s’assoient sur un vote, parce que en 2005 on se souvient bien qu’ils nous avaient imposé la Constitution européenne alors que le peuple français l’avait très majoritairement rejeté.
Interrogée sur la légitimité du rassemblement de Fillon au Tracadéro:
« Nous sommes dans un pays qui donne des leçons de droits de l’homme à la terre entière. Un candidat à la présidentielle peut organiser une manifestation de soutien à sa propre personne. Je suis plutôt étonnée de voir la maire de Paris qui a laissé s’effectuer des manifestations contre la police, mais ça n’avait pas l’air de la gêner, pas plus que le Syndicat de la Magistrature qui a appelé également à manifester contre la police, il y a de cela quelques jours. (…)
A propos de l’affaire de son assistante Catherine Griset qui était dans l’assistance sur le plateau de BFMTV:
Cette affaire est très ancienne, elle a trois ans en réalité. J’ai réclamé dans une affaire où il n’y a aucun soupçon d’enrichissement personnel, aucun soupçon de personnes employées qui n’auraient pas travaillé, qui est juste un problème de statu administratif de mon assistante – est-elle allée assez, pas assez à Bruxelles ? (…) C’est ahurissant – J’ai demandé il y a plus d’un an aux enquêteurs, au Parquet, d’ouvrir une information judiciaire. On m’a répondu: non! Et comme par hasard on ouvre cette information judiciaire à quelques jours de l’élection présidentielle, et là on déclenche une véritable agitation dont l’objectif évident est de perturber l’élection présidentielle.
Je pense qu’il y a une volonté évidente de s’insérer dans le débat de la part du Parquet et d’un certain nombre de magistrats.
Question: Cela veut dire que vous considérez que la Justice n’est pas indépendante en France ?
Le Parquet n’est pas indépendant en France, Monsieur! Enfin, c’est la Convention européenne des Droits de l’homme qui le dit, le Parquet est tout-à-fait dépendant du pouvoir politique parce que il reçoit directement ses ordres du ministère de la Justice. Donc le Parquet n’est pas indépendant, ça c’est une évidence et une certitude. Et un certain nombre de magistrats sont politisés, ils appartiennent d’ailleurs pour certains au Syndicat de la Magistrature, qui avait fait le fameux « Mur des cons » et qui a appelé à manifester contre la police, qui en toutes circonstances appelle à voter pour les uns ou contre les autres. Donc cette convocation aurait pu avoir lieu avant, elle peut avoir lieu après. mais en l’occurrence je pense qu’il y a un vrai parfum de persécution ce que le Droit appelle le « fumus persecutionis ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle existe l’immunité parlementaire. L’immunité parlementaire ce n’est pas un privilège qui est donné aux élus, c’est un droit constitutionnel, CONSTITUTIONNEL, accordé parce que le législateur a toujours pensé que le pouvoir politique pouvait user du pouvoir judiciaire pour persécuter ses opposants politiques et donc je n’entends pas participer à cette instrumentalisation.
Question: dans la proposition 23 de votre programme vous voulez augmenter le nombre de magistrats en France afin de rompre avec la culture du laxisme et supprimer l’Ecole de la Magistrature, si vous êtes élue que ferez-vous ? (…)
En premier je fais respecter la loi, parce que ce soit pour moi ou pour M. Fillon, 19 procès verbaux ont été publiés aujourd’hui par un journal, il n’est pas admissible de laisser tous les jours être violé le secret de l’instruction. Or jamais aucune enquête n’est ouverte par le Parquet pour savoir quels sont les policiers ou les magistrats qui violent ainsi la loi!
(…)
Violation des Droits de la Défense. Des actes illégaux sont commis par ceux qui sont sensés faire respecter la loi, c’est encore plus grave, vous ne croyez pas ? Il faut leur demander un respect absolu de la loi. (…) Les syndicats de magistrats ne doivent pas être politisés. Il ne doit pas pouvoir dire cette loi est inadmissible et on ne l’appliquera pas. Ils doivent être neutre.
Question: si on fouillait bien on trouverait toujours une orientation politique.
Mais là y’a pas « à fouiller bien ». Le Syndicat de la magistrature à appelé à voter contre Nicolas Sarkozy! Il appelle à ne pas appliquer certaines lois répressives. C’est inouï! Et comment pouvez-vous imaginer que ceux qui se sont vus épinglés sur le Mur des cons n’aient pas le sentiment qu’ils ne seront pas jugés équitablement (…)? Y’a un vrai doute! ( Marine Le Pen évoque la tradition de trêve judiciaire durant l’élection présidentielle.)
Il y a l‘impartialité de la justice, mais il y a aussi l’image de l’impartialité de la Justice et cette image est presque aussi importante que l’impartialité elle-même. Or clairement aujourd’hui une grande partie des Français doutent compte-tenu de cette accélération extraordinaire du calendrier judiciaire qui comme par hasard touche les opposants de M. Macron. M. Macron soutenu par M. Cazeneuve, soutenu par le Président de la République. Bien sûr qu’il y a un doute. Un doute qui est très lourd et qui nuit à la Justice dans son ensemble.
« Les français savent faire la différence entre une vraie affaire et une fausse affaire, n’en déplaisent aux journalistes, ça a l’air de les agacer mais c’est la réalité. Et ils voient que la campagne présidentielle est percutée par cette volonté de l’instrumentaliser. Et ils commencent même à se poser la question de savoir s’il n’y aurait pas de la part du pouvoir politique, associé à un certain nombre de médias qui appartiennent à des soutiens de M. Macron, comme votre antenne d’ailleurs, comme RMC, comme Libération, qui appartiennent à M. Drahi « . » M. Bernard Mourad qui était le patron de la branche média d’Altice Média qui a racheté SFR grâce à M. Macron, a quitté son poste pour pouvoir aller conseiller M. Macron. Donc tout le monde sait que les médias de M. Drahi dont vous participez, pardon, à BFMTV, soutiennent M. Macron d’une manière éhontée. Et d’ailleurs les chiffres le disent. »
Voici les chiffres officiels du CSA, parus dans la presse:
Un schéma qui ne tient pas compte du temps d’antenne des auto-proclamés « Experts », qui viennent ergoter à longueur d’antenne, pour enfoncer les opposants de Macron, et faire-valoir Macron sans attaquer les autres candidats de Gauche dont les électeurs, selon leurs aspirations, devraient venir au second tour grossir les voix de l’ancien porte-serviette de François Hollande contre Marine Le Pen.
Et Marine Le Pen de poursuivre malgré les dénégations de Jean-Baptiste Bourcier qui l’interroge:
« vous avez même eu un article de Mariane qui a calculé il y a quelques jours que vous avez diffusé autant d’heures de meetings de M. Macron que de moi, de M. Hamon, de M. Mélenchon et de M. Fillon réunis. Voilà, mais ça n’échappe à personne, il ne faut pas prendre les Français pour des idiots. Il voient bien la tonalité qui fait qu’aujourd’hui, M. Macron est le chouchou des médias. »
Une nouvelle fois Jean-Baptiste Bourcier tente de disculper Patrick Drahi et BFMTV de son renvoi d’ascenseur en faveur de Macron. Mais imperturbable Marine Le Pen met les points sur les « i »:
M. Montebourg lorsqu’il était ministre de l’Economie avait refusé que M. Drahi rachète SFR, pour toutes une série de bonnes raisons d’ailleurs. Le jour où M. Montebourg a quitté son poste et où M. Macron a été nommé à sa place ministre de l’économie, en quelques jours, M. Drahi a pu obtenir ce qu’il souhaitait, c’est-à-dire de racheter SFR. Bien sûr qu’il y a un soupçon de renvoi d’ascenseur, évidemment qu’il y a un soupçon de conflit d’intérêts, bien sûr et ça pose un énorme problème.
Voir aussi:
- En direct au JT de TF1, Marine Le Pen arrache le masque de l’institut Montaigne, émanation de la haute finance qui téléguide Macron
- Marine Le Pen cible de François Hollande qui a convoqué un « Conseil d’experts anti-FN » pour la neutraliser
emiliedefresne@medias-presse.info
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