Mardi de Pentecôte
l’Église nous enseigne que l’action du Saint-Esprit est pleine de douceur pour nos âmes.

Mardi de la Pentecôte – La glorification de la Pentecôte – Station à Sainte-Anastasie

L’Église continue à s’adresser aux nouveaux enfants que lui a donnés le baptême. Elle les réunissait en ce jour dans le sanctuaire de Sainte-Anastasie, celui où se célèbre à Noël la messe de l’Aurore. L’Introït leur rappelait le grand bienfait de leur vocation chrétienne. Par le sacrement du Baptême la vertu du Saint-Esprit est descendue en eux et a purifié leurs cœurs (Or.), car « l’Esprit-Saint est lui-même la rémission des péchés » (Postc.). Par le Sacrement de Confirmation, ils ont été revêtus de l’Esprit de force, comme autrefois les disciples de Samarie (Ép.). Par le Sacrement de l’Eucharistie ils ont mangé le pain des Anges (Off.). Brebis fidèles du divin Pasteur (Ev.), elles sont donc entrées dans la bergerie, qui est l’Église, par leur foi en Celui qui est « la porte de la bergerie » et elles écoutent toujours les enseignements que l’Esprit-Saint (All.) leur transmet par les ministres de l’Eglise. Demandons à Dieu le renouvellement de nos âmes par la grâce de l’Esprit Saint (Postc). La Station de ce jour est dans l’Église de Sainte-Anastasie, cette intéressante basilique où nous assistâmes à la Messe de l’Aurore le jour de la naissance de l’Emmanuel. Nous la revoyons aujourd’hui que toute la série des mystères de notre salut est à son terme. Bénissons Dieu qui a daigné achever avec tant de force ce qu’il a commencé pour nous avec tant de douceur. Les néophytes assistent encore à cette Messe avec leurs robes blanches, et leur présence atteste à la fois l’amour du Fils de Dieu qui les a lavés dans son sang, et la puissance de l’Esprit-Saint qui les a ravis à l’empire du Prince de ce monde. L’Introït s’adresse aux néophytes et les engage à sentir tout leur bonheur. C’est au royaume céleste qu’ils sont désormais appelés ; qu’ils offrent donc une continuelle action de grâces à celui qui a daigné les choisir. Les paroles de cette pièce, qui est de la plus haute antiquité, sont tirées du IVe livre d’Esdras que les premiers chrétiens lisaient souvent à cause de la beauté et de la gravité de ses enseignements, bien qu’il ne soit pas reconnu par l’Église pour un livre inspiré. Dans la Collecte, l’Église nous enseigne que l’action du Saint-Esprit est pleine de douceur pour nos âmes. C’est cette action divine qui les purifie de toutes leurs souillures, en même temps qu’elle les garde des attaques de l’esprit perfide et jaloux qui les menace sans cesse.

ÉPÎTRE. Les habitants de Samarie avaient accepté la prédication évangélique qui leur avait été portée par le diacre Philippe. Ils avaient reçu de sa main le baptême qui en avait fait des chrétiens. On se rappelle le dialogue de Jésus avec une femme de cette ville au bord du puits de Jacob, et les trois jours qu’il daigna passer avec les habitants. Leur foi est récompensée : le baptême les a faits enfants de Dieu et membres de leur Rédempteur. Mais il faut encore qu’ils reçoivent l’Esprit-Saint dans le Sacrement de force. Le diacre Philippe n’a pu leur octroyer ce don ; deux Apôtres, Pierre et Jean, revêtus du caractère de pontifes, viennent le leur conférer, et les rendre parfaits chrétiens. Ce récit nous remet en souvenir la grâce qu’a daigné nous faire l’Esprit-Saint en imprimant sur nos âmes le sceau de la Confirmation : offrons-lui notre reconnaissance pour ce bienfait qui nous a attachés à lui plus étroitement, et nous a rendus capables de confesser sans faiblesse notre foi devant tous ceux qui voudront nous en demander compte. ÉVANGILE. En proposant ce passage de l’Évangile aux néophytes de la Pentecôte, l’Église voulait les prémunir contre un danger qui pouvait se présenter à eux dans le cours de leur vie. Au moment où nous sommes, ils sont les heureuses brebis de Jésus le bon Pasteur, et ce divin Pasteur est représenté auprès d’eux par des hommes qu’il a investis lui-même de la charge de paître ses agneaux. Ces hommes ont reçu de Pierre leur mission, et celui qui est avec Pierre est avec Jésus. Mais il est arrivé souvent que de faux pasteurs se sont introduits dans la bergerie, et le Sauveur les qualifie de voleurs et de larrons, parce qu’au lieu d’entrer par la porte, ils ont escaladé les clôtures de la bergerie. Il nous dit qu’il est lui-même la Porte par laquelle doivent passer ceux qui ont le droit de paître ses brebis. Tout pasteur, pour n’être pas un larron, doit avoir reçu la mission de Jésus, et cette mission ne peut venir que par celui qu’il a établi pour tenir sa place, jusqu’à ce qu’il vienne lui-même. L’Esprit-Saint a répandu ses dons divins dans les âmes de ces nouveaux chrétiens ; mais les vertus qui sont en eux ne peuvent s’exercer de manière à mériter la vie éternelle qu’au sein de l’Église véritable. Si, au lieu de suivre le pasteur légitime, ils avaient le malheur de se livrer à de faux pasteurs, toutes ces vertus deviendraient stériles. Ils doivent donc fuir comme un étranger celui qui n’a pas reçu sa mission du Maître qui seul peut les conduire aux pâturages de la vie. Souvent, dans le cours des siècles, il s’est rencontré des pasteurs schismatiques ; le devoir des fidèles est de les fuir, et tous les enfants de l’Église doivent être attentifs à l’avertissement que notre Seigneur leur donne ici. L’Église qu’il a fondée et qu’il conduit par son divin Esprit a pour caractère d’être Apostolique. La légitimité de la mission des pasteurs se manifeste par la succession ; et parce que Pierre vit dans ses successeurs, le successeur de Pierre est la source du pouvoir pastoral. Qui est avec Pierre est avec Jésus-Christ. Dans l’Offertoire l’Église, préludant au divin Sacrifice, exalte par les paroles du Psalmiste la nourriture sacrée à laquelle vont communier les fidèles ; c’est une manne qui vient du ciel, c’est le pain même des Anges. La Victime qui va être offerte a le pouvoir de purifier par son immolation ceux qui sont appelés à s’en nourrir ; la sainte Église, dans la Secrète, demande qu’il en arrive ainsi pour les fidèles qui forment l’assistance. Dans l’Antienne de la Communion, l’Église rappelle les paroles dans lesquelles Jésus a annoncé que l’Esprit-Saint le glorifierait ; nous qui venons de voir ce divin Esprit à l’œuvre dans le monde entier, nous savons qu’il a accompli l’oracle dans toute son étendue. Le peuple fidèle vient de participer au Mystère de Jésus ; la sainte Église nous apprend, dans la Postcommunion, que la vertu de l’Esprit-Saint a influé divinement à ce moment auguste. C’est lui qui a accompli le changement des dons sacrés au corps et au sang du Rédempteur, lui encore qui a préparé les âmes à s’unir au Fils de Dieu, en les purifiant du péché.

Sainte Jehanne d'Arc, vierge et martyre, trente mai
Après avoir courageusement combattu pour sa patrie, elle fut livrée au pouvoir des ennemis, condamnée par un jugement inique et brûlée vive.

Sanctoral

Sainte Jehanne d’Arc, Vierge et Martyre, Libératrice de la France

Désignée par Pie XI comme patronne secondaire de la France, « Jeanne, épouse du Christ, patronne et gardienne de la France », « fut suscitée miraculeusement par Dieu pour défendre la foi et la patrie ». « Instruite par des voix célestes et remplie de la lumière de Jésus », elle sut, par sa sagesse, « s’imposer à l’admiration des princes et des grands, soumettre des nations étrangères, et laisser à la postérité un souvenir éternel ». « Revêtue de la cuirasse de la justice et les reins ceints de la vérité », la Pucelle « quitte par obéissance son père et sa mère, et devenue soldat de Dieu, elle s’en va chevauchant sans peur où l’Archange Michel l’envoie ». « Au milieu des dangers mortels, elle ne craint pas, car le Seigneur Jésus qui est avec elle », « la revêt de sa force », « la nourrit de son pain céleste et lui accorde la victoire ». « Environnée de flammes, elle invoque Jésus et embrassant la croix elle s’envole vers lui comme une innocente colombe ». Elle « va se joindre aux chœurs bienheureux des Vierges », « où elle prie sans cesse pour son peuple et pour toute la nation française ». Elle mourut à Rouen en 1431.

Saint Félix premier, pape et martyr, trente mai

Saint Félix I, Pape et Martyr

Félix 1er était Romain de naissance. Son père s’appelait Constance. C’est au pape saint Félix, qui devait lui-même mourir martyr quelques années plus tard, en 274, que remonte le décret prescrivant de célébrer la sainte messe sur les tombes des martyrs. Cette prescription est toujours observée, puisque dans toute pierre d’autel il y a une petite cavité, appelée tombeau, où sont déposées et scellées des reliques de martyrs. Cet usage d’unir le souvenir des martyrs au sacrifice de la messe montre, qu’aux yeux de l’Église, les souffrances des chrétiens tirent tout leur prix de leur union aux souffrances et au sacrifice de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il fit deux ordinations au mois de décembre dans lesquelles il ordonna neuf prêtres, cinq diacres et cinq évêques pour différents sièges. Il souffrit le martyre.

Saint Ferdinand de Castille tertiaire capucin, trente mai
« C’était un homme doux, avec un grand sens politique », témoigne l’historien Al Himyari, son adversaire musulman.

Saint Ferdinand III de Castille, roi d’Espagne, tertiaire capucin

Saint Ferdinand (≈ 1198 – 1252) est, sans exagération, l’espagnol le plus illustre de l’un des plus grands siècles de l’histoire humaine, le treizième, et l’une des figures les plus hautes de l’Espagne ; il est peut-être, avec Isabelle la Catholique, le personnage le plus complet de toute notre histoire politique. Il est l’un de ces modèles humains qui conjuguent au plus haut degré la piété, la prudence et l’héroïsme ; l’un des greffons les plus heureux, en quelque sorte, des dons et des vertus surnaturels sur les dons et les vertus humains. A la différence de son cousin germain saint Louis IX de France, Ferdinand III n’a pas connu la défaite, ni même l’échec. Il a triomphé dans toutes ses entreprises intérieures et extérieures. Dieu a porté ces deux cousins à la sainteté par des voies humaines opposées : l’un sous le signe du triomphe terrestre, l’autre sous celui du malheur et de l’échec. Ferdinand III a uni définitivement les couronnes de Castille et de León. Il a reconquis la quasi-totalité de l’Andalousie et de Murcia. Les sièges de Cordoue, de Jaén, de Séville, et la conquête de bien d’autres places de moindre importance ont revêtu une grandeur épique. Le roi maure de Grenade est devenu son vassal. Une première expédition castillane a pris pied en Afrique, et notre roi est mort alors qu’il planifiait le passage définitif du détroit. Il a entrepris la construction des plus belles de nos cathédrales (Burgos et Tolède certainement, peut-être León, qui a commencé sous son règne). Il a pacifié ses Etats et les a administrés avec une justice exemplaire. Il fut tolérant envers les Juifs et rigoureux à l’égard des apostats et des faux convertis. Il promut la science et consolida les universités naissantes. Il créa la marine de guerre castillane. Il protégea les récents Ordres mendiants, franciscains et dominicains, et prit garde à l’honnêteté et à la piété des soldats. Il prépara la codification de notre droit, instaura le castillan comme langue officielle des lois et des documents publics, à la place du latin. Il est de plus en plus certain, historiquement, que le fleurissement juridique, littéraire et même musical de la cour d’Alphonse X le Sage [son fils] fut le fruit de l’œuvre de son père. Il a peuplé et colonisé consciencieusement les territoires conquis. Il a institué ce qui allait devenir les Conseils du Royaume, en désignant un collège de douze hommes savants et prudents pour l’assister. Il a observé rigoureusement les pactes et les engagements pris à l’égard de ses adversaires, les chefs maures, même lorsque des raisons de convenance politique nationale se sont ultérieurement présentées. En un sens, il était l’antithèse chevaleresque du “prince” de Machiavel. Il fut un habile diplomate et, en même temps, le promoteur infatigable de la Reconquête. Il n’a voulu la guerre qu’en tant que croisade chrétienne et de légitime reconquête nationale, et il a respecté son engagement de ne jamais prendre les armes contre d’autres princes chrétiens, épuisant pour cela toutes les ressources de la patience, de la négociation et du compromis. Au sommet de l’autorité et du prestige, il s’est constamment attaché, avec une tendresse filiale, exprimée à maintes reprises dans des documents officiels, à suivre les sages conseils de la mère exceptionnelle qui était la sienne, Bérengère. Il a dominé les seigneurs turbulents, pardonné magnanimement aux nobles vaincus qui se sont soumis, et il a honoré de ses largesses les chefs fidèles de ses campagnes. Il a favorisé le culte et la vie monastique, tout en exigeant la coopération économique des mains-mortes ecclésiastiques et féodales qui était due. Il a renforcé la vie des municipalités, et réduit au minimum les contributions économiques nécessitées par ses entreprises guerrières. En une époque aux mœurs licencieuses, il a donné l’exemple d’une très haute pureté de vie et de ses sacrifices personnels, en gagnant ainsi auprès de ses fils, des prélats, des nobles et du peuple la réputation unanime d’être un saint. Comme gouvernant, il fut à la fois sévère et bienveillant, énergique et humble, audacieux et patient, courtois et pur. Il a incarné ainsi, avec son cousin saint Louis IX de France, l’idéal chevaleresque de son époque. A sa mort, selon les témoignages contemporains, hommes et femmes éclatèrent en sanglots dans les rues, y compris les hommes de guerre. Bien plus. Nous savons qu’il a conquis même le cœur de ses ennemis, à ce point a priori inconcevable que certains princes ou rois maures ont embrassé la foi chrétienne à cause de son exemple.  « Nous n’avons rien lu de tel au sujet de rois antérieurs », dit la chronique contemporaine du Tudense, en parlant de l’honnêteté de ses mœurs. « C’était un homme doux, avec un grand sens politique », témoigne l’historien Al Himyari, son adversaire musulman. Le roi maure de Grenade fut présent à ses obsèques, avec une centaine de nobles portant des flambeaux. Son petit-fils, JeanManuel, l’appelait déjà, dans l’Exemplo XLI, « le saint et bienheureux roi Don Fernando ».

Martyrologe

Saint Félix Ier, pape et martyr, dont l’anniversaire est mentionné le 3 des calendes de janvier (30 décembre).

A Porto-Torrès, en Sardaigne, les saints martyrs Gabin et Crispule.

A Antioche, les saints Syque et Palatin, qui souffrirent de nombreux tourments pour le nom du Christ.

A Ravenne, saint Exupérance, évêque et confesseur.

A Pavie, saint Anastase évêque.

A Césarée de Cappadoce, les saints Basile et Emmélie son épouse. Ils furent les parents des bienheureux évêques Basile le Grand, Grégoire de Nysse, Pierre de Sébaste, et de la vierge Macrine.  Au temps de Galère Maximien, ces saints époux ayant été exilés, habitèrent les solitudes du Pont; après la persécution, ils moururent en paix, laissant leurs enfants héritiers de leurs vertus.

A Séville, en Espagne, saint Ferdinand III, roi de Castille et de Léon, surnommé le Saint, à cause de ses éminentes vertus. Il se signala par son zèle pour la propagation de la foi, puis après avoir vaincu les Maures, il quitta un royaume terrestre pour s’envoler heureusement au royaume éternel.

A Rouen, sainte Jeanne d’Arc vierge, nommée la Pucelle d’Orléans. Après avoir courageusement combattu pour sa patrie, elle fut livrée au pouvoir des ennemis, condamnée par un jugement inique et brûlée vive. Elle a été inscrite au catalogue des saints par le souverain pontife Benoît XV.

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