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Mardi 30 janvier – Sainte Martine, Vierge et Martyre – Sainte Hyacinthe de Marescotti, Vierge, Tiers-Ordre franciscain – Sainte Bathilde, Reine de France

Sainte Martine, Vierge et Martyre, trente janvier
Dès que Martine eut reçu le coup de la mort, l’on entendit une voix du ciel qui l’appelait au séjour des bienheureux.

Sanctoral

Sainte Martine, Vierge et Martyre

Une troisième Vierge romaine, le front ceint de la couronne du martyre, vient partager les honneurs d’Agnès et d’Émérentienne, et offrir sa palme à l’Agneau. C’est Martine, dont le nom rappelle le dieu païen qui présidait aux combats, et dont le corps glorieux repose au pied du mont Capitolin, dans un ancien temple de Mars, devenu aujourd’hui la somptueuse Église de Sainte-Martine. Le désir de se rendre digne de l’Époux divin, que son cœur avait choisi, l’a rendue forte contre les tourments et la mort, et sa blanche robe a été aussi lavée dans son sang. L’Emmanuel est le Dieu fort, puissant dans les combats ; mais comme le faux dieu Mars, il n’a pas besoin de fer pour vaincre. La douceur, la patience, l’innocence d’une vierge lui suffisent pour terrasser ses ennemis ; et Martine a vaincu d’une victoire plus durable que les plus grands capitaines de Rome. Martine, vierge romaine, fille d’un consulaire, était de race illustre. Privée de ses parents dès ses plus tendres années, et embrasée de l’ardeur de la piété chrétienne, elle distribua aux pauvres, avec une admirable libéralité, les richesses qu’elle possédait en abondance. Sous l’empire d’Alexandre, vers l’an 226, comme on lui ordonnait d’adorer les faux dieux, elle repoussa avec une grande liberté la proposition de ce crime énorme. C’est pourquoi elle fut frappée de verges à diverses reprises, déchirée avec des crochets, des ongles de fer et des têts de port cassés ; on lui lacéra tous les membres avec des glaives très aigus, on l’arrosa de graisse bouillante, enfin on la condamna aux bêtes de l’amphithéâtre ; mais, par un effet de la puissance divine, elle échappa sans blessure à ce nouveau danger, et, jetée sur un bûcher ardent, elle en sortit saine et sauve par un prodige semblable au premier. Quelques-uns de ses bourreaux, frappés de la nouveauté de ce miracle et sollicités par la grâce de Dieu, embrassèrent la foi de Jésus-Christ ; après plusieurs tourments, ils eurent la tête tranchée et remportèrent ainsi la palme glorieuse du martyre. Aux prières de la Sainte, des tremblements de terre se produisirent, des feux tombèrent du ciel avec un bruit de tonnerre, renversèrent les temples des faux dieux et consumèrent leurs statues. Il coulait des blessures de Martine du lait avec du sang, et une clarté très brillante ainsi qu’une très suave odeur émanaient de son corps ; parfois elle paraissait élevée sur un trône royal, chantant les louanges de Dieu avec les habitants du ciel. Exaspéré par ces prodiges et surtout par la constance de la vierge, le juge ordonna de lui trancher la tête. Dès que Martine eut reçu le coup de la mort, l’on entendit une voix du ciel qui l’appelait au séjour des bienheureux ; toute la ville trembla fortement, et beaucoup d’adorateurs des idoles se convertirent à la foi chrétienne. Le corps sacré de Martine, martyrisée pendant que saint Urbain 1er siégeait à Rome, fut trouvé sous le pontificat d’Urbain VIII avec les corps des saints Martyrs Concorde, Épiphane et leurs compagnons, dans une antique église, près de la prison Mamertine, sur le penchant du mont Capitolin. Cette église ayant été reconstruite sur un meilleur plan et très bien ornée, on y replaça le corps ; de la Sainte, avec une pompe solennelle, en présence d’un grand concours de peuple et à la joie de la Ville entière.

A Viterbe, sainte Hyacinthe de Mariscottis vierge, moniale du Tiers-Ordre de saint François.

Sainte Hyacinthe de Marescotti, Vierge, Tiers-Ordre franciscain

Giacinta est née en 1585 à Vignarello, près de Viterbe, dans les Etats de l’Eglise (Italie). Fille de Marc-Antoine Marescotti et d’Ottavia Orsini, sa famille était illustre. Elle fut baptisée sous le nom de Clarisse. Elle demeura une petite fille remarquablement pieuse. Son père confia son éducation aux sœurs franciscaines du couvent Saint-Bernardin du Tiers-Ordre régulier dépendant des Frères mineurs de l’Observance, où était entrée sa sœur aînée. Toutefois, en grandissant, elle devint frivole, elle était très belle, et aimait les plaisirs et le luxe. Quand elle eut vingt ans, elle jeta son dévolu sur le marquis Cassizucchi, un excellent parti pour elle, mais ce fut sa sœur cadette Hortense qui fut choisie. Fort désappointée, Clarisse retourna au couvent San Bernardino, sur ordre de son père, alors qu’il était évident qu’elle y entrait par dépit, et pas du tout pour fuir les séductions du monde. Elle y installa ses propres cuisines, s’habilla richement, recevant des visites et vivant fort peu religieusement. Elle vécut ainsi dix ans, en dépit de ses vœux. Pourtant, elle conservait une foi vivante, un grand respect pour la religion, une profonde pureté, et avait toujours une grande dévotion pour la Vierge Marie. Et puis, à la suite de plusieurs deuils familiaux, et à une longue maladie, elle vécut un profond revirement. Elle réalisa que sa conduite était mauvaise, et souhaita en changer. Pour ce faire, elle fit une confession publique devant la communauté, ôta ses vêtements luxueux pour endosser de vieilles guenilles, se mit à marcher pied nus, et ne se nourrit plus que de pain et d’eau. De plus, elle pratiqua de nombreuses mortifications, allant jusqu’à risquer sa vie dans les privations qu’elle s’imposait. Elle entra progressivement dans une ardente contemplation et fut gratifiée du don des larmes et d’une grande compassion pour les pécheurs. Elle assuma la charge de maîtresse des novices. Elle fonda plusieurs institutions charitables, entre autres les Oblates de Marie chargées de porter secours aux pauvres, aux malades et aux prisonniers, mendiant pour assurer leur subsistance. Elle fonda aussi plusieurs établissements pour l’accueil des personnes âgées isolées et sans ressources. Elle répandit dans la ville de Viterbe la coutume de l’oraison des Quarante heures qui fut adoptée ensuite dans toute l’Eglise. Elle mourut à Viterbe en 1640. Elle fut béatifiée par Benoît XIII en 1726, et fut canonisée par Pie VII en 1807.

A Paris, sainte Bathilde reine, célèbre par sa sainteté et ses miracles éclatants.

Sainte Bathilde, Reine de France

Sainte Bathilde naquit en Angleterre, au VIe siècle. Toute jeune encore, à la suite d’une guerre, elle fut vendue comme esclave et achetée à vil prix par un seigneur de la cour du roi franc Clovis II. Le jeune roi, charmé de ses vertus, la prit pour épouse. Ce choix providentiel devait avoir pour résultat la gloire de la France. Loin de s’enorgueillir de son élévation, Bathilde conserva sur le trône la simplicité de sa vie; mais elle révéla la plus noble intelligence, les plus hautes qualités et une dignité égale à sa situation. Humble servante et prudente conseillère de son époux, aimant les évêques comme ses pères et les religieux comme ses frères, généreuse pour les pauvres, qu’elle comblait d’aumônes, avocate des malheureux, des veuves et des orphelins, fondatrice de monastères, d’un zèle extraordinaire pour le rachat des captifs et l’abolition de l’esclavage: telle fut, sur le trône, la digne émule de sainte Clotilde. Au milieu de la cour, elle trouvait le temps de vaquer à l’oraison et de s’adonner à tous les devoirs de la piété; détachée des grandeurs d’ici-bas, elle n’aspirait qu’à prendre un libre essor vers les délicieuses retraites de la prière et du recueillement. La mort de son époux lui imposa des obligations nouvelles, et pendant l’enfance du jeune roi Clotaire, son fils, elle dut porter tout le poids de l’administration d’un vaste royaume. Si elle le fit avec une haute sagesse, ce ne fut pas sans grandes épreuves. Sa vertu s’épura dans la tribulation, et c’est sans regret qu’elle put enfin se décharger de la régence et entrer comme simple religieuse au monastère de Chelles, qu’elle avait fondé. Alors, enfin, elle put se livrer tout entière à l’action de grâce et s’adonner à la pratique des plus héroïques vertus. Nulle religieuse n’était plus soumise, nulle n’affectionnait davantage les plus humbles emplois, nulle n’observait plus fidèlement le silence; elle fut admirable surtout par son humilité et par le mépris d’elle-même. « Il me semble, disait-elle, que le plus grand bonheur qui puisse m’arriver, c’est d’être foulée aux pieds de tout le monde. » A sa mort, en 680, ses soeurs virent monter son âme au Ciel, et entendirent les anges célébrer son triomphe par de suaves harmonies.

Martyrologe

Sainte Martine, vierge et martyre, dont l’anniversaire est mentionné aux calendes de janvier (1er janvier).

A Edesse, en Syrie, saint Barsimée évêque. Après avoir converti un grand nombre de païens, qui le précédèrent dans la conquête de la couronne, il les suivit, recevant à son tour la palme du martyre, sous l’empereur Trajan.

A Antioche, la passion du bienheureux prêtre Hippolyte. Il fut d’abord trompé quelque temps par le schisme de Novat; mais, touché par la grâce du Christ, il s’amenda, rentra dans l’unité de l’église, pour laquelle et dans laquelle il endura plus tard un glorieux martyre. Les siens lui ayant demandé quelle était la vraie doctrine, il exécra l’erreur de Novat, puis, déclarant qu’il fallait garder la foi enseignée par la Chaire de Pierre, il présenta sa gorge au bourreau.

En Afrique, la passion des saints Félicien, Philappien et de cent vingt quatre autres martyrs.
De plus, le bienheureux Alexandre, qui fut arrêté durant la persécution de Dèce. Vénérable par son grand âge, et célèbre pour avoir deux fois professé sa foi, il rendit l’âme sous les tourments des bourreaux.

A Edesse, en Syrie, saint Barsès évêque, célèbre par le don de guérir les maladies. L’empereur arien Valens, le fit reléguer dans des contrées lointaines à cause de sa foi catholique; Barsès finit ses jours, épuisé par les fatigues d’un triple exil.

A Jérusalem, l’anniversaire de saint Matthias évêque, dont on raconte les actions merveilleuses et pleines de foi. Sous Adrien il souffrit beaucoup pour le Christ, et finalement reposa en paix.

A Pavie, saint Armentaire, évêque et confesseur.

Au monastère de Maubeuge, en Hainaut, sainte Aldegonde vierge, au temps du roi Dagobert.

A Viterbe, sainte Hyacinthe de Mariscottis vierge, moniale du Tiers-Ordre de saint François, remarquable par sa pénitence et sa charité. Elle a été inscrite au nombre des saints par le pape Pie VII.

A Milan, sainte Savine, femme très pieuse, qui s’endormit dans le Seigneur, pendant qu’elle priait au tombeau des saints martyrs Nabor et Félix.

A Paris, sainte Bathilde reine, célèbre par sa sainteté et ses miracles éclatants.

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