Sanctoral 

 Saints Nazaire et Celse, Martyrs, Victor Ier, Pape et Martyr et Innocent Ier Pape et Confesseur

Le même jour, l’Église célèbre deux martyrs du Bas Empire ainsi que deux Papes, dont seul saint Victor est martyr. La messe est celle de plusieurs Martyrs I, sauf les oraisons et la première lecture. Les saints Nazaire et Celse sont deux martyrs milanais, dont le culte fut mis en honneur par saint Ambroise, mais il n’est pas certain que quelque lien ait existé entre eux leur vivant. Le martyrologe hiéronymien les mentionne au 28 juillet, qui est le jour de leur fête à Milan. Dès le Ve siècle, les reliques de saint Nazaire furent partagées entre de nombreuses églises. On en trouve à Brescia, à Ravenne, à Rome où une basilique avait été érigée sous le titre des saint Nabor et Nazaire, mais aussi à Nole, en Sardaigne, à Constantinople, en Afrique et même in vico quodam du territoire de Nantes, qui ne saurait être que l’actuel port de Saint-Nazaire. Bien que le nom de Nazaire soit inscrit au IXe siècle dans le calendrier de Naples et les noms de Nazaire et de Celse dans tous les martyrologes francs à partir de Florus, il faut attendre le XIe siècle pour voir la fête des deux martyrs milanais connaître une certaine extension. Celle-ci atteint surtout la France et l’Italie du nord, elle touche moins les Pays germaniques et n’atteint guère l’Angleterre. C’est précisément au XIe siècle que sa célébration est attestée à Rome. Elle s’y développe au XIIe, époque où elle est reçue au Latran et au Vatican.

Nazaire, baptisé par le Pape saint Lin, passa en Gaule et y baptisa le jeune Celse, qu’il avait pieusement instruit des préceptes chrétiens : ils allèrent ensemble à Trêves, et pendant la persécution de Néron, ils furent jetés tous les deux à la mer, mais ils en sortirent miraculeusement. Ils vinrent ensuite à Milan ; comme ils répandaient la foi du Christ, et confessaient sa divinité avec la plus grande constance, le préfet Anolinus leur fit trancher la tête ; leurs corps, ensevelis en dehors de la porte Romaine, y restèrent longtemps, mais, sur une indication céleste, saint Ambroise les découvrit, portant les traces d’un sang aussi vermeil que s’ils avaient souffert le martyre tout récemment ; ils furent transportés à Rome et renfermés dans un sépulcre honorable.

Victor, né en Afrique, gouverna l’Église sous l’empereur Sévère. Il confirma le décret de Pie Ier, réglant que Pâques serait célébrée le dimanche ; dans le but de faire passer cette loi dans la pratique, il se tint des conciles en beaucoup de lieux ; le premier synode de Nicée décréta enfin qu’on célébrerait la fête de Pâques après la quatorzième lune, afin que les Chrétiens ne parussent pas imiter les Juifs. Le Pape Victor décida qu’on pourrait baptiser en cas de nécessité avec n’importe quelle eau, pourvu qu’elle fût naturelle. Il rejeta du sein de l’Église le corroyeur byzantin Théodote, qui prétendait que le Christ n’avait été qu’un homme, écrivit un traité sur la solennité pascale et quelques autres opuscules. En deux ordinations faites au mois de décembre, il ordonna quatre Prêtres, sept Diacres et sacra douze Évêques pour divers lieux. Ayant reçu la couronne du martyre, il fut enseveli au Vatican, le cinq des calendes d’août, après avoir siégé neuf ans, un mois et vingt-huit jours.

Innocent, d’Albano, vécut au temps de saint Augustin et de saint Jérôme. Celui-ci, écrivant à la vierge Démétriade, disait de lui : « Gardez la foi de saint Innocent, qui siège sur la chaire apostolique, et qui est le successeur et le fils spirituel d’Anastase, d’heureuse mémoire ; ne recevez pas une autre doctrine, si sage et si séduisante qu’elle paraisse. » L’écrivain Orose, comparant Innocent au juste Lot que la divine Providence a préservé, dit que ce Pape fut amené à Ravenne pour qu’il eût la vie sauve et ne vît pas la ruine du peuple romain. Après la condamnation de Pelage et de Célestius, il porta ce décret au sujet de leurs hérésies : qu’il fallait régénérer par le baptême les petits enfants, fussent-ils nés d’une mère chrétienne, afin de purifier en eux au moyen de cette régénération spirituelle, la souillure contractée par la génération naturelle. Il approuva aussi le jeûne du samedi, en mémoire de la sépulture de notre Seigneur. Il siégea quinze ans, un mois et dix jours. En quatorze ordinations au mois de décembre, il ordonna trente Prêtres, quinze diacres, et sacra cinquante-quatre Évêques pour divers lieux. Il fut enseveli dans le cimetière nommé : Ad Ursum pileatum.

Martyrologe

A Milan, l’anniversaire des saints martyrs Nazaire et Celse, encore enfant. Après les avoir longtemps retenus et fait souffrir en prison, Anolin les fit périr par le glaive, pendant la persécution rigoureuse suscitée par Néron.

A Rome, la passion de saint Victor Ier, pape et martyr.

A Rome encore, saint Innocent Ier, pape et confesseur, qui s’en alla vers le Seigneur le 4 des ides de mars (12 mars).

Dans la Thébaïde, en Egypte, la commémoraison de nombreux saints martyrs. Ils souffrirent durant la persécution de Dèce et de Valérien, alors que les chrétiens espérant périr par le glaive pour le nom du Christ, l’astucieux ennemi, plus avide de perdre les âmes que les corps, imaginait chaque jour des supplices plus lents. L’une des victimes, après avoir enduré le chevalet, les lames et les chaudières ardentes, fut ointe de miel, exposée, les mains liées derrière le dos, durant les ardeurs du soleil, aux aiguillons des guêpes et des abeilles. Un autre chrétien mollement couché sur des fleurs et étroitement lié, voyant une femme impudique s’approcher de lui pour le solliciter au mal, trancha sa langue avec ses dents et la lui cracha au visage.

A Ancyre, en Galatie (auj. Ankara, en Turquie), saint Eustathe martyr. D’abord éprouvé par diverses tortures, il fut ensuite jeté dans la rivière, d’où un ange le retira; enfin, une colombe descendit du ciel pour l’appeler à la récompense éternelle.

A Milet, en Carie, saint Acace martyr. Sous l’empereur Licinius, il fut, après divers tourments, jeté dans une fournaise, où le secours de Dieu le conserva sain et sauf; décapité enfin il acheva son martyre.

En Bretagne, saint Samson, évêque et confesseur.

A Lyon, en France, saint Pérégrin prêtre, dont la béatitude est attestée par l’éclat de ses miracles.

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