Mardi Saint, Seconde semaine de la Passion

Messe du Mardi Saint – L’Agneau divin, conduit à l’immolation

Le point culminant du jour est l’histoire de la Passion selon saint Marc. Ainsi, nous nous préparons à la « sainte fête de la Passion de Notre-Seigneur ». Pendant le jour, des scènes de la Passion se présentent encore à notre esprit. « C’était avant la fête de la Pâque. Jésus savait que son heure était venue et, comme il avait aimé les siens, il les aima jusqu’à la fin » (Ant. Bened.). A Magnificat, quand le soleil se couche, Jésus se tient devant nous dans toute sa grandeur et dit : « J’ai le pouvoir de donner ma vie et le pouvoir de la reprendre ».

Station à Sainte-Prisque

A Rome, la Station est aujourd’hui dans l’Église de Sainte-Prisque, qui fut la maison où habitèrent les deux époux Aquila et Prisca, auxquels saint Paul envoie ses salutations dans son Épître aux Romains. Plus tard, au IIIe siècle, le Pape saint Eutychien y transporta, à cause de la similitude du nom, le corps de sainte Prisque, vierge romaine et martyre.

Cette journée voit encore Jésus se diriger dès le matin vers Jérusalem. Il veut se rendre au Temple, et y confirmer ses derniers enseignements. Mais il est aisé de voir que le dénouement de sa mission est au moment d’éclater. Lui-même, aujourd’hui, a dit à ses disciples : « Vous savez que c’est dans deux jours que l’on fera la Pâque, et que le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié. » Sur la route de Béthanie à Jérusalem, les disciples qui marchent en la compagnie de leur maître sont frappés d’étonnement à la vue du figuier que Jésus avait maudit le jour précédent. Il était desséché, comme un bois mort, des racines au sommet. Pierre alors s’adressant à Jésus : « Maître, lui dit-il, voici le figuier que vous avez maudit ; voyez comme il s’est desséché. » Jésus, profitant de l’occasion pour nous apprendre à tous que la nature physique est subordonnée à l’élément spirituel, quand celui-ci se tient uni à Dieu par la foi, leur dit : « Ayez foi en Dieu. Je vous le dis : celui qui dira à cette montagne : Ôte-toi, et va te jeter dans la mer ; s’il n’hésite pas dans son cœur, mais s’il croit fermement à l’accomplissement de ce qu’il vient de dire, celui-là verra l’effet de sa parole. Quand vous demandez, une chose dans la prière, croyez que vous l’obtiendrez, et il en sera ainsi. » Continuant la route, bientôt on entre dans la ville, et à peine Jésus est-il arrivé dans le Temple, que les princes des prêtres, les scribes et les anciens l’accostent et lui disent : « Par quelle autorité faites-vous ce que vous faites ? Qui vous a donné ce pouvoir ? » On peut voir dans le saint Évangile la réponse de Jésus, ainsi que les divers enseignements qu’il donna en cette rencontre. Nous ne faisons qu’indiquer d’une manière générale l’emploi des dernières heures de la vie mortelle du Rédempteur ; la méditation du livre sacré suppléera à ce que nous ne disons pas. Comme les jours précédents, Jésus sort de la ville vers le soir, et franchissant la montagne des Oliviers, il se retire à Béthanie, auprès de sa mère et de ses amis fidèles.

L’Église lit aujourd’hui, à la Messe, le récit de la Passion selon saint Marc. Dans l’ordre des temps, l’Évangile de saint Marc fut écrit après celui de saint Matthieu : c’est la raison pour laquelle cette Passion vient au second rang. Elle est plus courte que celle de saint Matthieu, dont elle semble le plus souvent l’abrégé ; mais on y trouve certains détails qui sont propres à cet Évangéliste, et attestent les remarques d’un témoin oculaire. On sait que saint Marc était disciple de saint Pierre, et que ce fut sous les yeux du Prince des Apôtres qu’il écrivit son Évangile.

Bienheureux Diégo-Joseph de Cadix, Premier Ordre capucin, vingt-six mars
Il devient un ardent propagateur de la dévotion à la Trinité et à la Vierge Marie, en particulier sous le vocable de Divine Bergère.

Sanctoral

Bienheureux Diégo-Joseph de Cadix, Premier Ordre capucin

José Francisco López-Caamaño y García Pérez naît le 30 mars 1743 dans une illustre famille d’Ubrique de la province de Cadix. Il part faire des études chez les dominicains à Ronda. En 1756, alors qu’il a 13 ans, il se rend à la messe dans la chapelle des capucins d’Ubrique pendant que ces derniers chantent en chœur la liturgie des Heures ce qui provoque chez lui une véritable admiration. Un frère capucin lui prête des livres sur la vie de Fidèle de Sigmaringen et de Joseph de Leonessa ce qui le confirme dans sa vocation. Malgré l’opposition de sa famille, il est présenté par son père à l’examen d’entrée chez les capucins d’Ubrique mais échoue par deux fois car il a un trouble du langage, peu de connaissance du latin et ne parle que le dialecte andalou, or les capucins sont surtout prédicateurs et missionnaires. Il n’abandonne pourtant pas son projet, mais son père ne voulant pas essuyer un nouveau refus à Ubrique, l’envoie à Séville tenter à nouveau sa chance, et il réussit l’épreuve.

Il entre le 15 novembre 1757 à 14 ans comme novice au couvent des Frères mineurs capucins de Séville où on lui donne le nom de Diego Joseph, il n’a bientôt plus de problème d’élocution et parle parfaitement le castillan et le latin, il fait profession religieuse le 31 mars 1759 et reçoit l’ordination à Carmona le 13 juin 1767. Diego est désigné par ses supérieurs pour prêcher des missions populaires mais découragé, il désire obtenir un autre emploi que celui de missionnaire. Le Christ lui serait alors apparu portant sa croix et lui reprochant de ne pas le soutenir. Aussi, il reprend l’évangélisation en parcourant une partie de l’Espagne avec l’intention de faire revenir le peuple à la pratique chrétienne.

Il devient un ardent propagateur de la dévotion à la Trinité et à la Vierge Marie, en particulier sous le vocable de Divine Bergère, et encourage les pratiques populaires comme les Quarante-Heures, le Chemin de croix ou le chapelet. Il meurt à 58 ans de la fièvre jaune le 24 mars 1801 à Ronda. Le procès de béatification est introduit le 15 janvier 1863, et il est déclaré vénérable le 10 février 1884 par Léon XIII qui le béatifie le 22 avril 1894. Son corps repose dans une urne en l’église de Nuestra Señora de la Paz de Ronda.

Saint Ludger, Évêque de Munster, vingt-six mars
Saint Ludger, évêque de Munster, qui prêcha l’Évangile aux Saxons.

Saint Ludger, Évêque de Munster († 809)

Saint Ludger, contemporain de Charlemagne, était issu d’une noble famille de la Frise. Élevé par ses parents dans la vertu et la piété, il ne tarda pas à donner des marques évidentes d’une vocation extraordinaire; son enfance et sa jeunesse se passèrent dans un monastère où il reçut de saint Grégoire d’Utrecht les leçons de la science et de la sainteté. Sa vive intelligence pénétrait les questions les plus difficiles; les livres saints surtout faisaient ses plus chers délices; il y puisait cette onction suave qui devait plus tard caractériser sa parole apostolique et ramener tant d’âmes à Dieu.

Saint Grégoire envoya son jeune disciple en Angleterre auprès du célèbre Alcuin, pour y compléter ses études. Simple diacre, il reçut la mission d’aller rétablir l’Église de Deventer, ruinée par les Saxons infidèles; ce qu’il exécuta avec un tel succès qu’il y abolit les restes du paganisme. Ordonné prêtre, il devint l’apôtre de la Frise et le digne émule de saint Wulfran. Ni les fatigues ni les persécutions ne purent l’arrêter: à la place des idoles renversées, il plantait la Croix et faisait entrer en masse ces populations barbares dans le sein de l’Église. Obligé de fuir la persécution du redoutable Witikind, le saint pasteur se réfugia au monastère du Mont-Cassin, en Italie. Il y étudia la règle de saint Benoît en compagnie de son frère saint Hildegrin, qui l’y avait suivi, et y continua sa mission par ses prières et par ses austérités. Charlemagne, vainqueur des Saxons, ayant demandé à l’infatigable apôtre le secours de sa parole, afin de conquérir à la foi ce peuple déjà conquis au royaume de France, Ludger accourut. Un nouveau diocèse est érigé, qui embrasse toute la Westphalie, et Ludger en est sacré évêque; sa ville épiscopale prend, dans la suite, le nom de Munster, d’un monastère d’Augustins, qu’il avait fondé. Mais sa vertu avait trop d’éclat pour être à l’abri de la jalousie et de la calomnie.

La frugalité de sa table, sa tendresse pour les pauvres, sa modestie, son humilité, ses austérités excessives déplurent aux hommes mondains, qui le décrièrent auprès du grand empereur des Francs, et l’accusèrent en même temps de dissiper les biens de l’Église par ses grandes charités. Ludger fut mandé à la cour pour avoir à se justifier: appelé près du prince dans un moment où il récitait son bréviaire, le Saint voulut l’achever et se fit attendre.  « Pourquoi, lui dit Charles, n’être pas venu tout d’abord?  Prince, répond l’évêque, je priais Dieu; quand vous m’avez choisi pour évêque, vous m’avez recommandé de préférer toujours le service de ce Roi des rois à celui des hommes, même de l’empereur. »  L’empereur, charmé de cette réponse n’en voulut pas entendre davantage: il renvoya avec honneur le pasteur vers ses ouailles, l’exhortant à montrer toujours la même ardeur dans le service du Seigneur et celui de Son Église. Dieu honora les travaux apostoliques de Son humble serviteur par le don des miracles. Il rendit la vue à un aveugle en faisant le signe de la Croix sur ses yeux. Un autre aveugle ayant un jour demandé à lui parler:  « Mon frère, que me voulez-vous, lui dit Ludger?  Faites, dit-il, que je voie, pour l’amour de Dieu!  Que vous voyiez, pour l’amour de Dieu? » reprit Ludger, s’étonnant de sa demande. Et à l’instant l’aveugle vit. Il était sur le point de partir pour le Danemark et la Norvège, quand le Ciel mit un terme à sa course ici-bas, le 26 mars 809. Les reliques de saint Ludger sont conservées au monastère de Werden . A Munster on vénère deux de ses os. Rappelons qu’il fut le fondateur des abbayes de Werden, dont  il fut l’Abbé, et de Helmstedt.

Martyrologe

A Rome, sur la voie Lavicane, saint Castule martyr. Intendant des étuves du palais, il logeait chez lui des chrétiens; pour ce motif, il fut trois fois suspendu par les persécuteurs, trois fois interrogé par le juge; comme il persévérait à confesser le Seigneur, on le jeta dans une fosse, on fit tomber sur lui un monceau de sable et il reçut ainsi la couronne du martyre.

A Rome encore, les couronnes méritées par les saints Pierre, Marcien, Jovin, Thècle, Cassien et plusieurs autres martyrs.

Dans la Pentapole de Libye, l’anniversaire des saints martyrs Théodore évêque, Irénée diacre, Sérapion et Ammone lecteurs.

A Sirmium, les saints martyrs Montan prêtre, et Maxime, qui pour la foi du Christ furent noyés dans le fleuve.

De plus, les saints Quadrat, Théodose, Emmanuel et quarante autres martyrs.

A Alexandrie, les saints martyrs Eutiche et plusieurs autres. Au temps de l’empereur Constance, sous l’évêque arien Georges, ils furent passés au fil de l’épée, pour la foi catholique.

Le même jour, saint Ludger, évêque de Munster, qui prêcha l’Évangile aux Saxons.

A Sarragosse, en Espagne, saint Braulion, évêque et confesseur.

A Trèves, saint Félix évêque.

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