Sanctoral
Saint Apollinaire, Évêque et Martyr
Apollinaire vint d’Antioche à Rome avec le prince des Apôtres, qui l’ordonna Évêque et l’envoya à Ravenne pour prêcher l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ. Comme il convertissait dans cette ville beaucoup d’âmes à la foi chrétienne, il fut arrêté par les prêtres des idoles et cruellement frappé. Par ses prières, un noble personnage nommé Boniface, muet depuis longtemps, recouvra la parole, et sa fille fut délivrée d’un esprit immonde : ces miracles soulevèrent une nouvelle sédition contre le Saint. On le battit de verges, et on le contraignit à marcher pieds nus sur des charbons ardents ; comme le feu de ces charbons ne le brûlait point, on le chassa de la ville. Il se cacha un certain temps avec quelques Chrétiens, puis partit pour l’Émilie, où il ressuscita la fille du patricien Rufin ; ce prodige détermina toute la famille de Rufin à croire en Jésus-Christ.
Le préfet, s’en étant fort irrité, manda Apollinaire et lui enjoignit de ne plus propager la foi du Christ dans la ville. Comme Apollinaire ne tenait aucun compte de ses ordres, on le tortura sur le chevalet, on répandit de l’eau bouillante sur ses plaies et on lui frappa le visage avec une pierre ; ensuite, le chargeant de chaînes, on le jeta en prison. Quatre jours après, on l’embarqua pour l’envoyer en exil ; ayant fait naufrage, il vint en Mysie ; de là, sur les rives du Danube, et puis en Thrace. Pendant que le disciple de l’Apôtre Pierre y séjournait, le démon refusa de donner des réponses dans le temple de Sérapis. Après qu’on l’eut cherché longtemps, Apollinaire fut enfin trouvé et de nouveau contraint de prendre la mer. Étant donc revenu à Ravenne, et les mêmes prêtres des idoles recommençant à l’accuser, il fut confié à la garde d’un centurion. Celui-ci, qui honorait secrètement le Christ, favorisa son évasion pendant la nuit. La chose connue, les satellites se mirent à le poursuivre, le couvrirent de blessures et le laissèrent pour mort sur le chemin. Recueilli par des Chrétiens, il les exhorta à rester fermes dans la foi et quitta cette vie sept jours après, couronné de la gloire du martyre.
Son corps fut enseveli non loin des murailles de la ville. Son tombeau est à Classe, près de Ravenne, où se dresse en son honneur une célèbre basilique, parée de vieilles mosaïques et riche en monuments liturgiques d’une vénérable antiquité.
Saint Liboire, Évêque et Confesseur
Saint Liboire fut évêque du Mans (348-397), où il eut un ministère fécond. De nombreuses personnes atteintes de la maladie de la pierre lui durent leur guérison. Clément XI, lui-même délivré de ce mal par on intercession, institua sa fête.
On transporta les reliques du saint à Paderborn, en Westphalie, afin de hâter la conversion totale de ce pays ; c’est là qu’elles reposent encore aujourd’hui. Saint Liboire est représenté avec la mitre et la crosse épiscopale, tenant les Évangiles sur lesquels sont déposés des petits cailloux.
Il est en effet vénéré comme guérisseur des maladies de la pierre, en particulier à Contrexéville, et pour la guérison des maladies biliaires.
Bienheureuse Louise de Savoie, Veuve, Clarisse
La princesse Louise naquit le 28 décembre 1462 du bienheureux Amédée IX, duc de Savoie, et Yolande de France, sœur du roi Louis XI. Au baptême on l’appela Louise, du nom de son aïeul, le roi saint Louis. Elle donna dès son enfance, des marques de sa future sainteté : on voyait en elle une admirable pureté de cœur, un zèle ardent pour la prière, une modestie singulière et un grand éloignement du monde. Il ne tint pas à elle qu’elle ne consacrât à Dieu sa virginité. Mais la mort de son père étant survenue, la duchesse Yolande, fort en peine pour défendre les droits de ses enfants contre l’ambition de ses beaux-frères, crut prudent de s’allier à la famille des comtes de Châlon-sur-Saône, en accordant sa fille à Hugues, seigneur d’Orbe.
Le mariage fut conduit et doté par Louis XI, oncle de la jeune princesse (1479.) Louise n’abandonna pas dans le mariage les vertus qu’elle avait pratiquées dans la virginité. Contente d’un train de maison fort modeste, d’une nourriture frugale et d’un vêtement très simple, sous lequel elle portait la rude bure franciscaine, elle était un modèle de piété et de mortification. D’une charité et d’une libéralité sans bornes, elle employait tous ses revenus à nourrir des pauvres, des religieuses et des clercs, visitait et servait les malades affligés des infirmités les plus repoussantes. Son exemple contribua grandement à corriger les mœurs dans la ville de Chalon : la modestie dans les atours et dans les propos y devint de règle ; les dames payaient l’amende pour les pauvres et les gentilshommes devaient baiser la terre. Son mari lui-même, qu’elle aimait extrêmement, se laissa enflammer du désir de la perfection évangélique. On disait du château de Nozeroy qu’il prenait « apparence de moustier » (de l’ancien français « monastère, couvent, église »), qu’il n’y manquait que « la clochette ».
Louise devint veuve a vingt-sept ans. Sa désolation fut extrême ; mais on ne put jamais la décider à un second mariage. Elle se donna dès lors complètement à Dieu. Après avoir mis ordre aux affaires de sa famille, elle se dégagea entièrement des embarras du siècle, et entra au monastère des Clarisses d’Orbe, dans le canton de Vaud. Elle y vécut pieusement de la pauvre et austère vie qu’avait instituée sainte Colette de Corbie ; allant nu-pied, jeûnant sans cesse, humble comme la dernière des servantes, et obéissant au premier signal, jusque dans les bras de la mort. On raconte qu’à ses derniers moments, après avoir fait ses adieux à ses sœurs, l’abbesse lui dit : « Attendez, ma fille, attendez le maître Révérend. » C’était Maître Jehan Perrin, confesseur de la maison. Louise répondit : « Si haut étais-je, me faut-il si bas revenir? ». Quand Maître Perrin eut achevé les onctions et eut récité : « Partez, âme chrétienne ».
Obéissante jusqu’au bout, Louise quitta cette terre. C’était le 24 juillet 1503 au jour qu’elle avait prédit. Elle était âgée de quarante-deux ans. Elle fut béatifiée par le pape Grégoire XVI en 1839, en même temps qu’un autre membre de la maison de Savoie, Boniface de Savoie († 1270)
Martyrologe
A Ravenne, l’anniversaire de saint Apollinaire évêque. Ordonné à Rome par l’apôtre Pierre et envoyé à Ravenne, il y souffrit pour la foi du Christ des peines multiples et variées; prêchant ensuite l’évangile en émilie, il détourna un grand nombre d’habitants du culte des idoles; revenu enfin à Ravenne, il y consomma son glorieux martyre, sous le César Vespasien.
Au Mans, en Gaule, saint Liboire, évêque et confesseur.
A Rome, l’anniversaire de sainte Brigitte veuve. Après plusieurs pèlerinages aux Saints Lieux, elle s’y endormit sous le souffle de l’Esprit divin. Sa fête se célèbre le 8 des ides d’octobre (8 octobre).
Dans la même ville, saint Rasyphe martyr.
A Rome encore, la passion de sainte Primitive, vierge et martyre.
De plus, les saints martyrs Apollone et Eugène.
Le même jour, l’anniversaire des saints martyrs Trophime et Théophile. Sous l’empereur Dioclétien, ils furent meurtris à coups de pierres et jetés dans le feu; enfin frappés du glaive, ils reçurent la couronne du martyre.
En Bulgarie, de nombreux saints martyrs, que l’empereur impie Nicéphore, ravageant les églises de Dieu, fit périr de diverses manières par l’épée, la corde, les flèches, un long emprisonnement et la faim.
A Rome, les saintes vierges Romule, Rédempte et Hérondine, dont fait mention le pape saint Grégoire.
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