Saint Laurent de Brindes, Confesseur et Docteur, 1er ordre capucin
Gloire de l’Ordre des Capucins, avec saint Fidèle le martyr de l’hérésie protestante et sainte Véronique Giuliani la mystique stigmatisée. Général de l’Ordre, prédicateur infatigable contre les hérétiques, les juifs et les infidèles ; son Mariale est considéré comme un des plus grands exposés de la théologie mariale de l’Église.
Sur le haut talon de la botte italienne, entre Lecce, Tarente et Bari, se situe Brindisi, sur l’Adriatique. C’est à cette extrémité de la péninsule italienne, en son point le plus rapproché de la Grèce, que s’élève cette ville portuaire. C’est là qu’en 19 avant Jésus Christ, mourut le poète Virgile. C’est là que vient au monde, le 22 juillet 1559, saint Laurent de Brindes auquel on donne comme prénom Jules-César. Il est le fils de Guillaume Rossi et d’Élisabeth Masella. Agé de six ans, il aurait prêché devant la cathédrale de Brindes et aurait suscité l’enthousiasme de son auditoire. A l’âge de dix ans, il perd son père et supplie sa mère de le laisser entrer chez les capucins : Dieu m’y appelle. Après le décès de sa mère, il se rend à Venise, chez Pierre, son oncle paternel qui est prêtre. L’année suivante, âgé de seize ans, il entre chez les capucins de Vérone, sur l’Adige, entre Brescia et Padoue. A partir de cet engagement commence une longue activité apostolique de quarante-quatre ans. Le 24 mars 1576, le jeune religieux de dix-neuf fait ainsi profession capucine, prenant le nom de Laurent et se mettant sous la protection du fameux diacre martyr. On l’envoie étudier à Padoue, ville universitaire qui honore pour patron saint Antoine, le célèbre franciscain, également docteur (+1231). Doué d’une mémoire prodigieuse, saint Laurent de Brindes s’applique à l’acquisition des sciences sacrées. Il excelle en exégèse et en patrologie. Son originalité fut de devenir un étonnant polyglotte. Bientôt en effet, il acquiert et maîtrise sept langues : latin, grec, syriaque, hébreu, italien, allemand et français. Ordonné prêtre le 18 décembre 1582, il est mandaté pour aller prêcher aux juifs, ce qu’il accomplit en un hébreu sans faute et connaît, par ses courtoises controverses, des succès retentissants. Sa famille religieuse utilise au maximum ce pieux et brillant sujet. On peut en juger par les postes occupés :
1583-1586 : Lecteur en théologie et Écriture Sainte à Venise ;
1586-1588: Supérieur et maître des novices à Bassano del Grappa ;
1590-1592 : Ministre provincial en Toscane ;
1596-1602 : Définiteur général (membre du conseil supérieur) ;
1602-1605 : Ministre général (supérieur au sommet).
Par ailleurs, saint Laurent de Brindes a rempli plusieurs missions diplomatiques. En 1599 il est envoyé en Autriche et en Bohême, avec onze confrères capucins, pour œuvrer à la réforme catholique. A cette occasion, il implante son Ordre à Prague, Vienne et Gratz. En 1601-1602 le pape Clément VIII l’envoie à l’empereur Rodolphe II, commandant en chef des forces catholiques contre les Turcs. Le Souverain Pontife précise l’ordre de mission et la valeur du renfort : « Ce capucin, animateur spirituel, vaut une armée entière.» Effectivement, promu aumônier des troupes impériales, l’émissaire papal devient le plus puissant soutien de Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur. Combattant à un contre cinq, les forces anti-ottomanes, galvanisées par leur chapelain, écrasent les Turcs à Székesfehérvár, appelée anciennement Albe Royale (en latin : Alba Regia), en Hongrie. Au plus fort de l’engagement, saint Laurent de Brindes, un moment cerné par l’ennemi, est dégagé par ses compagnons de lutte : « Votre place n’est pas ici », lui crient-ils. « Vous vous trompez, répond-il, c’est bien ici que, de par Dieu, je dois être. En avant ! La victoire est à nous ! » L’année suivante, dans l’oraison funèbre de Mercœur, prononcée à Notre-Dame de Paris le 27 avril 1602, François de Sales évoque, six mois plus tard, la mémorable victoire par ces mots : « Le duc de Mercœur avait toujours en son armée des Pères capucins, lesquels, portant une grande croix, non seulement animaient les soldats, mais aussi, après la confession générale que tous les catholiques faisaient en signe de contrition, leur donnaient la sainte bénédiction. Mais surtout c’était une belle chose que de voir ce général exhorter ses capitaines à la constance, leur remontrer que s’ils mouraient ce serait avec le mérite du martyre, et parler à chacun en sa propre langue, français, allemand, italien » ( In Œuvres complètes de Saint François de Sales, éd. d’Annecy, t. 7, p. 448.) En 1606, à la suite d’une sollicitation de la cour de Prague, saint Laurent reçoit du pape Paul V cet ordre formel : « Passez en Allemagne pour y travailler aux affaires politico-religieuses de l’Empire. » Il devient alors conseiller ordinaire de Maximilien Ier, duc de Bavière et va jouer un rôle capital pour créer, développer et animer la « Ligue catholique », face à l’ « Union évangélique protestante ». Habile négociateur, il obtient le financement partiel de cette vaste entreprise par la cour madrilène. En 1612 par son action il parvient au règlement des questions litigieuses entre la monarchie des Habsbourg et les électeurs catholiques. En 1618, chargé par les Napolitains d’assumer leur défense contre les exactions du vice-roi, duc d’Ossuna, il part pour Madrid et se rend à Lisbonne afin d’obtenir une audience de Philippe III. La mort le surprend : il est âgé de soixante ans. Il laissa de nombreux écrits consacrés à la défense de la foi contre les hérésies et à l’explication des Saintes Écritures et a construit une synthèse doctrinale puissante en parfait émule des deux docteurs jésuites, ses contemporains : le Hollandais Pierre Canisius (+ 1597) et le Toscan Robert Bellarmin (+1621). Il a notamment laissé une Dissertation dogmatique sur Luther et 840 homélies ou sermons. Le Pape Léon XIII le mit au nombre des saints (1881) et le Pape Jean XXIII le déclara Docteur de l’Église universelle (1959). Jean XXIII inscrivit sa fête au calendrier romain au 21 juillet sous le rite double, réduisant la fête de sainte Praxède au rang de simple commémoraison. La Messe romaine fut alors tirée du Commun des Docteurs, en reprenant l’oraison de la Messe propre. Une messe propre se trouve dans le supplément du Missel Romain à la date du 7 juillet avant 1960 et au 21 juillet à partir de 1960.
Sainte Praxède, Vierge
Au temps où l’empereur Marc-Antonin persécutait les Chrétiens, Praxède, vierge romaine, sœur de la vierge Pudentienne, assistait les fidèles de ses richesses et de ses soins, les consolait, et leur rendait tous les devoirs de la charité. Elle cachait ceux-ci dans sa maison, exhortait ceux-là à persévérer dans la foi, ensevelissait les corps des autres. Elle ne manquait en rien à ceux qui étaient enfermés dans les cachots ou traités en esclaves. Ne pouvant supporter tant de coups portés aux Chrétiens, elle demanda à Dieu de l’arracher au spectacle de si grands malheurs, si toutefois il lui était avantageux de mourir. Aussi fut-elle appelée, le douzième jour des calendes d’août, à recevoir au ciel la récompense de sa piété. Son corps fut déposé, par le Prêtre Pastor, dans le sépulcre de son père et de sa sœur Pudentienne, au cimetière de Priscille, sur la voie Salaria.
Saint Victor de Marseille, Soldat et Martyr
Le martyre de saint Victor nous montre d’une manière éclatante combien les héros du Christ sont supérieurs aux héros de nos armées. Saint Victor naquit vers le milieu du IIIe siècle, d’une noble famille de Marseille. Ses parents en firent un chrétien, et quand il fut en âge de choisir une profession, il choisit le métier des armes, où il servit les empereurs avec honneur et vaillance. Victor ayant appris que l’empereur Maximien arrivait à Marseille pour persécuter les chrétiens, au lieu de cacher sa foi, il sentit s’accroître en lui son zèle pour la défendre. Il parcourait hardiment les rangs de ses compagnons chrétiens pour les encourager à ne pas faiblir. Jour et nuit il se rendait de maison en maison, exhorter les fidèles à souffrir généreusement pour Jésus-Christ; il allait même accompagner les martyrs jusque dans leurs supplices, pour les fortifier dans le combat suprême. Trahi par son zèle, il fut chargé de chaînes et conduit à l’empereur lui-même. Maximien employa successivement les promesses et les menaces pour l’engager à sacrifier aux dieux; le Saint, inébranlable, confondit le tyran en démontrant la vanité des idoles et la divinité de Jésus-Christ. L’empereur crut qu’une grande humiliation pourrait triompher de Victor; il le fit traîner par les pieds et poursuivre par les coups et les huées de la populace païenne. Après ce premier tourment, Victor répondit aux nouvelles questions: « Je suis chrétien, je méprise vos dieux et je confesse Jésus-Christ. » A ces mots, on l’étendit sur un chevalet, et son corps fut affreusement déchiré. Pendant ce supplice, Jésus-Christ lui apparut la Croix à la main, en lui promettant une immortelle couronne, et cette vision adoucit le sentiment de ses douleurs. La nuit suivante, dans sa prison, il fut visité par les Anges. Trois gardiens, frappés de voir le cachot resplendir d’une miraculeuse clarté, se convertirent, furent baptisés et reçurent le martyre avant Victor lui-même. Trois jours après, Maximien rappela Victor devant son tribunal et lui ordonna d’adorer une idole de Jupiter. Victor, saisi d’horreur, poussa l’autel avec son pied et le renversa ainsi que l’idole. Le tyran, pour venger son dieu, fit couper le pied au vaillant chrétien. Victor offrit ce membre à Jésus-Christ comme les prémices de son sacrifice. Ensuite il fut placé sous la meule d’un moulin pour être broyé, mais la machine se brisa; il fallut, pour achever la victime, lui trancher la tête. En ce moment, une voix céleste fit entendre ces paroles: « Victor, tu as vaincu! »
Martyrologe
Saint Laurent de Brindes, confesseur et docteur de l’Eglise, de l’ordre des Frères Mineurs Capucins, qui, le jour suivant, passa au ciel.
A Rome, sainte Praxède vierge. Instruite de tout ce qui regarde la chasteté et la loi de Dieu, et constamment occupée dans les veilles, la prière et le jeûne, elle reposa enfin dans le Seigneur et fut ensevelie sur la voie Salaria, près de sa sœur Pudentienne.
A Babylone, le saint prophète Daniel.
A Comana, en Arménie, saint Zotique, évêque et martyr, qui fut couronné sous Sévère.
A Marseille, en Gaule, l’anniversaire de saint Victor. Etant soldat, et, ne voulant ni porter les armes ni sacrifier aux idoles, il fut d’abord mis en prison, où il reçut la visite d’un ange; il fut ensuite tourmenté de diverses manières, et enfin broyé sous une meule de moulin: ainsi se consomma son martyre. Trois autres soldats souffrirent avec lui: Alexandre, Félicien et Longin.
A Troyes, en Gaule, la passion des saints Claude, Just, Jucondin et de cinq de leurs compagnons, sous l’empereur Aurélien.
Au même lieu, sainte Julie, vierge et martyre.
A Strasbourg, saint Arbogast évêque, célèbre par ses miracles.
En Syrie, le moine saint Jean, compagnon de saint Siméon.
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