Sanctoral
Sainte Lucie – Vierge et Martyre : « Lucie, la brillante, en marche vers la lumière de Noël »
Patronne de Syracuse et de toute la Sicile, sainte Lucie est une des saintes les plus en honneur en Italie; à Rome même il n’y eut pas moins de vingt églises sous son vocable. Sainte Lucie est à Syracuse ce qu’est sainte Agnès à Rome: la vierge fidèle, jalouse d’appartenir tout entière au Christ son époux. Lucie est une des plus illustres vierges martyres de l’ancienne Église. Un jour, elle se rendait avec sa mère, qui souffrait d’un épanchement de sang, à Catane pour honorer le corps de sainte Agathe. Elle pria à son tombeau. Alors la sainte lui apparut en songe et la consola ainsi : « O vierge Lucie, pourquoi me demandes-tu ce que tu peux toi-même accorder à ta mère : ta foi aussi vient à son secours, c’est pourquoi elle est guérie. Tu as par ta virginité préparé à Dieu une demeure agréable » (Bréviaire). Elle obtint en effet la guérison de sa mère. Aussitôt, elle lui demanda la permission de rester vierge et de distribuer aux pauvres du Christ la dot qui devait lui revenir. A son retour à Syracuse, elle consacra aux pauvres tout le produit de la vente de ses biens. A cette nouvelle, un jeune homme auquel ses parents avaient, contre son gré, promis sa main, la dénonça comme chrétienne au gouverneur. « Tu parleras moins », lui dit le gouverneur, « quand une grêle de coups tombera sur toi. » « Les serviteurs de Dieu », répondit la vierge, « ne manquent jamais des mots qui conviennent, car c’est le Saint-Esprit qui parle par notre bouche. « Est-ce que le Saint-Esprit est en toi ? » lui demanda Paschasius. « Oui », répondit-elle, « tous ceux qui vivent avec piété et chasteté sont les temples du Saint-Esprit. » « C’est bien », reprit le gouverneur, « je te ferai conduire dans une maison de débauche pour que le Saint-Esprit s’éloigne de toi. » « Si tu me fais déshonorer malgré moi », répondit la vierge, « la couronne victorieuse de ma pureté sera doublée. » Enflammé de colère, le juge ordonna de conduire Lucie dans cette maison, mais Dieu la rendit tellement immobile qu’aucune force ne put la déplacer. Alors on versa sur elle de la poix et de la résine ainsi que de l’huile bouillante, mais comme tout cela ne lui causait aucun mal, on lui trancha la tête avec le glaive. C’est ainsi qu’elle acheva victorieusement son martyre le 13 décembre 304. La vénération très ancienne des fidèles pour cette sainte est attestée par la mention de son nom au catalogue des saints dans le Canon de la messe, après la consécration.
En Alsace : Sainte Odile, Vierge, Patronne. 1ère classe.
Odile naquit à Obernai, où devait naître le 1er juin 1827. Charles-Emile Freppel, une des gloires de l’Alsace. Le père d’Odile, Adalric, barbare à demi converti, était duc souverain d’Alsace. Sa mère, nièce de saint Léger, évêque d’Autun, s’appelait Bereswinde. La naissance d’Odile fut suivie d’une amère déception: car elle naissait aveugle. Le duc, croyant que cette infirmité était une punition de ses crimes, ordonna de faire disparaître l’enfant. La mère, pour sauver sa fille, la confia secrètement à une servante dévoué qui l’éleva dans un monastère appelé Palma, actuellement Baume-les-Dames. L’enfant grandit jusqu’à l’âge de douze ans sans qu’on eût songé à la baptiser. Une nuit; saint Ehrard, évêque de Ratisbonne, eut une vision. Lève-toi, lui dit le Seigneur, pars pour le monastère de Palma: tu y trouveras une jeune fille aveugle de naissance. Prends-la et baptise-la au nom de la Sainte Trinité. Impose-lui le nom d’Odile, et aussitôt baptisée, elle recouvrera la vue.’ L’évêque obéit. Après avoir répandu sur elle l’eau sainte, il fit ensuite sur ses yeux l’onction du Saint-Chrême, en disant: Au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, que ton corps voie comme ton âme! ‘ Au même moment il se produisit le même prodige que celui arrivé à Saul lorsqu’il fut baptisé par Ananie; les yeux d’Odile se dessillèrent. Ehrard bénit alors un voile, en couvrit la tête d’Odile et la consacra au Seigneur. On se hâta de porter cette bonne nouvelle à Adalric. Celui-ci ne s’en préoccupa pas autrement, et son fils Hugues, ayant cru devoir intercéder en faveur du rappel de sa sœur, fut durement reçu. Persuadé que la vue de sa propre fille toucherait infailliblement le cœur du père Hugues prit sur lui de la rappeler. Dès qu’Adalric apprit son retour, il se laissa aller à son caractère violent: non content d’adresser des reproches au jeune homme il lui asséna un grand coup de bâton sur la tête, et le tua. Sitôt ce meurtre consommé, le malheureux père fut saisi d’un profond remords. Odile en recueillit le bénéfice: il fit a sa fille le plus fervent accueil et lui rendit sa place au foyer et dans son affection. Odile ne tarda point à révéler à son père son désir d’entrer dans un monastère. Adalric y consentit; et, pour réparer ses crimes passés il lui fit donation de l’ancienne forteresse et de la montagne de Hohembourg, près d’Obernai. Odile s’y installa en 680; et bientôt elle eut cent trente religieuses sous sa direction. Elle leur donna une règle qui tenait compte de la rigueur du climat et de leur isolement encore accru par le manque d’eau et la difficulté d’accès. La charité de l’abbesse s’étendait sur tout le pays; et on venait à elle de toute la région. Un jour elle rencontra sur le flanc de la montagne un pauvre lépreux mourant de soif. Imitant le geste de Moise à Oreb, Odile frappa de son bâton le rocher voisin; et aussitôt il en sortit une eau abondante. Cette source porte encore aujourd’hui le nom de Sainte-Odile. L’Abbesse de Hohembourg sentant sa fin approcher fit ses dernières recommandations à ses sœurs; puis demanda le vase sacré qui contenait le saint Viatique, se communia elle-même et, aussitôt après rendit le dernier soupir.
Martyrologe
A Syracuse, en Sicile, l’anniversaire de sainte Lucie, vierge et martyre, pendant la persécution de Dioclétien. Cette noble vierge fut, par ordre du consulaire Paschase, livrée à des libertins, pour que le peuple se fît un jeu d’outrager à sa chasteté; mais ces impudiques, malgré l’emploi de cordes et même de plusieurs paires de bœufs, ne purent la changer de place; ils répandirent alors sur tout son corps de la poix, de la résine et de l’huile bouillante, sans qu’elle en reçut aucun mal; enfin frappée d’un coup d’épée à la gorge, elle consomma son martyre.
A Moulins, en France, l’anniversaire de sainte Jeanne-Françoise Frémiot de Chantal veuve, fondatrice de l’Ordre des religieuses de la Visitation Sainte-Marie: illustre par sa noblesse, par une persévérante sainteté dans quatre états de vie différents, ainsi que par le don des miracles, elle fut mise au nombre des saintes par le souverain pontife Clément XIII. Son corps vénérable porté à Annecy en Savoie, y fut solennellement inhumé dans la première église de son Ordre. Le pape Clément XIV ordonna que sa fête serait célébrée par toute l’église le 12 des calendes de septembre (21 août).
En Arménie, la passion des saints martyrs Eustrate, Auxence, Eugène, Mardaire et Oreste, durant la persécution de Dioclétien. Eustrate, d’abord sous Lysias, puis avec Oreste, sous le préfet Agricola à Sébaste, endura des tourments d’une cruauté raffinée; puis fut jeté dans une fournaise où il rendit l’âme; quant à Oreste, placé sur un lit de fer chauffé au rouge il s’en alla vers le Seigneur. Les autres, sous le préfet Lysias, furent livrés aux plus cruels supplices à Arabraci et consommèrent leur martyre de diverses façons. Dans la suite, leurs corps furent transportés à Rome et placés avec honneur dans l’église de Saint Apollinaire.
Dans l’île de Solci, près de la Sardaigne, la passion de saint Antiochus, sous l’empereur Adrien.
A Cambrai, en France, saint Aubert, évêque et confesseur.
Dans le Ponthieu, en France, saint Josse, prêtre et confesseur.
Au territoire de Strasbourg, sainte Odile vierge.
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