De la férie : messe du douzième dimanche après la Pentecôte
Sanctoral
Saints Hippolyte et Cassien, Martyrs
Hippolyte, baptisé par saint Laurent, fut arrêté à son domicile au moment où il prenait en communion la sainte Eucharistie. Amené devant l’Empereur Valérien, et interrogé par lui sur la religion qu’il professait, Hippolyte se déclara hardiment chrétien, et fut pour cette raison flagellé. Les coups n’ayant servi qu’à mieux montrer la constance de sa foi, on le tenta par des présents et des promesses d’honneurs. Mais toutes ces offres lui étant faites en vain, on le livra au préfet de la ville pour être mis à mort.
Celui-ci allant chez Hippolyte pour confisquer ses biens, constata que tous les gens de sa maison étaient chrétiens. Après avoir essayé inutilement de les amener à l’apostasie, il fit frapper avec des lanières plombées Concordia, nourrice d’Hippolyte, qui encourageait les autres.
Quant à ces derniers, sur l’ordre du préfet, ils furent tués en dehors de la porte Tiburtine. Hippolyte, traîné par des chevaux indomptés à travers des lieux couverts d’épines et de chardons, eut le corps tout déchiré et rendit son âme à Dieu. Le Prêtre Justin ensevelit les restes du Martyr avec ceux de ses serviteurs dans l’Agro Verano.
Le même jour, à Imola, le Martyr Cassien subit un très cruel supplice ; on le livra, les mains liées derrière le dos, aux enfants qu’il instruisait, pour être percé et déchiré avec leurs stylets de fer. La faiblesse de ces bourreaux, en rendant le martyre plus long et plus douloureux, ne fit qu’ajouter à l’éclat du triomphe.
Sainte Radegonde, Reine et Veuve
Radegonde, fille d’un roi de Thuringe, fut prise par Clotaire, roi des Francs, dans une guerre entre la Thuringe et la France. Clotaire traita la jeune captive avec beaucoup d’égards, la fit instruire dans la religion chrétienne et lui fit conférer le saint Baptême. Elle eût voulu consacrer à Dieu sa virginité; mais elle dut épouser le roi qui avait massacré sa famille vaincue. Radegonde profita des richesses du trône pour orner les églises, assister les pauvres.
Six années passées sur le trône n’avaient point fait renoncer Radegonde à l’espérance de la vie du cloître. L’assassinat de son frère par le roi son époux lui fournit une occasion favorable; Clotaire, fatigué de ses larmes, lui permit de partir. Elle se rendit d’abord à Noyon, et, comme l’évêque hésitait à recevoir ses voeux, elle se coupa les cheveux elle-même, revêtit la bure des religieuses, déposa ses ornements royaux sur l’autel, et fut consacrée au Seigneur. De là, Radegonde se rendit aux environs de Poitiers et se livra à tous les exercices d’une vie austère; elle ne vivait que de pain de seigle et d’orge, d’herbes et de légumes, et ne buvait pas de vin.
Son vêtement était un cilice, son lit de la cendre; elle servait les pauvres de ses mains, pansait elle-même les malades atteints de la gale et de la teigne, lavait les plaies des lépreux et souvent délivrait les malheureux de leurs infirmités par des miracles. Un cierge reçu d’elle et allumé près d’un malade suffisait à le guérir; en passant par ses mains, les fruits et les aliments prenaient une vertu dont l’effet merveilleux ne tardait pas à se faire sentir.
Elle mourut en 587, à l’âge de 68 ans. C’est une des Saintes les plus populaires de la France.
Bienheureux Novellon de Faenza, tertiaire franciscain
Dans la grande famille des saints, le cordonnier se tient à côté du fils du roi, et le pénitent qui a expié les erreurs de sa vie antérieure peut s’associer avec l’homme innocent qui n’a jamais perdu la grâce de Dieu. Né de parents dévots à Faenza, en Italie, Novellon apprit le métier de cordonnier, mais sa mauvaise conduite causa un grand chagrin, surtout à sa bonne mère. Il s’est marié quand il était assez jeune, et on espérait que maintenant au moins il changerait ses habitudes ; mais il a continué dans les mêmes mauvaises habitudes, infligeant encore plus de peine à sa famille. Sa mère, cependant, priait et soupirait sans cesse que le bon Dieu, qui consolait la veuve de Naïm en ressuscitant son fils, ressusciterait aussi son fils d’une mort spirituelle à une nouvelle vie. Les prières et les larmes de la mère ne sont pas restées sans réponse. Parce que « l’affliction conduit à l’intelligence » (Is. 28,19), Dieu Tout-Puissant fit tomber gravement malade Novellon.
La proximité de la mort lui ouvrit les yeux ; il a réfléchi sur ses années passées, la grâce a touché son cœur, et avec des larmes amères de vraie contrition, il a juré que s’il guérissait, il mènerait une vie pénitentielle. Il résolut également de faire un pèlerinage aux tombeaux des saints apôtres Pierre et Paul à Rome, et au tombeau de saint Jacques à Compostelle. Quelques jours plus tard, Novellon recouvra la santé comme par miracle. Il n’avait alors que vingt-quatre ans, mais il resta fidèle à sa promesse jusqu’à un âge avancé. Dès lors, la prière et le travail sont son occupation quotidienne. Gardant à l’esprit les paroles : « L’aumône purifie les péchés » (Tob. 12,9), le bienheureux Novellon de Faenza ne conservait de son salaire que ce qui était nécessaire à son entretien, et il répartissait le reste entre les pauvres et les malades. Au début sa femme, un peu inquiète de leurs temporels, fut fort vexée de cette libéralité, mais lorsqu’elle vit les grands bienfaits qui accompagnaient la charité de son mari, elle y consentit pleinement. Novellon châtia sévèrement son corps pour les péchés de sa vie passée et, au milieu de grandes difficultés, entreprit le pèlerinage qu’il avait promis de faire. Il fit plusieurs voyages à Compostelle.
Après avoir donné l’exemple le plus édifiant de la pénitence et de toutes les autres vertus pendant cinquante-six ans, le bienheureux Novellon de Faenza mourut paisiblement dans le Seigneur en 1280. Dieu le glorifia dans la vie et dans la mort par des miracles. Avec l’approbation du pape, sa ville natale célèbre sa fête et les cordonniers l’ont choisi pour leur patron spécial.
Martyrologe
A Rome, le bienheureux Hippolyte martyr. Après avoir enduré sous l’empereur Valérien, divers tourments pour sa glorieuse confession, il fut lié par les pieds au cou de chevaux indomptés, trainé cruellement à travers les chardons et les ronces, supplice qui mit tout son corps en lambeaux et lui fit rendre l’âme. Ce même jour, souffrirent encore la bienheureuse Concorde, sa nourrice, qui, avant lui, avait été déchirée à coups de fouets garnis de plomb et s’en était allée vers le Seigneur; puis dix neuf autres personnes de sa maison qui furent décapitées hors de la porte Tiburtine, et inhumées avec lui à « l’Agio Verano ».
A « Forum de Sylla » (auj. Imola), l’anniversaire du martyr saint Cassien. Sur son refus d’adorer les idoles, le persécuteur fit venir ses élèves auxquels il était devenu odieux comme maître d’école, et leur donna licence de le faire mourir. La faiblesse de leurs mains rendit les souffrances de son martyre d’autant plus cruelles que la mort mit plus longtemps à venir.
A Todi, en Ombrie, saint Cassien, évêque et, martyr, sous l’empereur Dioclétien.
A Burgos, en Espagne, les saintes martyres Centolle et Hélène.
A Constantinople, saint Maxime abbé, illustre par sa science et son zèle pour la vérité catholique. Comme il combattait courageusement contre les monothélites, l’empereur hérétique Constant lui fit couper les mains et la langue, le relégua ensuite dans la Chersonèse, où Maxime, après cette glorieuse confession, rendit son âme à Dieu. En même temps, deux de ses disciples nommés Anastase, et plusieurs autres, souffrirent divers tourments et un exil rigoureux.
A Fritslar, en Germanie, saint Wigbert, prêtre et confesseur.
A Rome, l’anniversaire de saint Jean Berchmans, holastique de la Compagnie de Jésus et Confesseur, remarquable par l’innocence de sa vie et sa fidélité aux observances religieuses. Le souverain pontife Léon XIII lui a décerné les honneurs rendus aux saints du ciel.
A Poitiers, en France, sainte Radegonde reine, qui eut une vie éclatante de miracles et de vertus.
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