Le virus détecté est génétiquement lié à une souche vaccinale (PVDV2), confirmée dans le district de Siguiri, dans la région guinéenne de Kankan en août 2014.
Cet émoi n’est pas seulement partagé par les maliens mais par toute l’Afrique qui reçoit souvent des vaccins venus d’Europe et même d’autres cieux. Pour la plupart des africains tout ce qui vient de l’occident est censé être vrai, pure et digne de consommation, mais voila que la souche vaccinale (PVDV2) plonge tout un continent dans l’angoisse. Jeuneafrique et l’AFP qui traitent cette triste information indiquent que le Mali est « état d’alerte » après qu’un cas de poliomyélite dérivé d’une souche vaccinale a été confirmé, a annoncé lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les résultats préliminaires révèlent qu’il s’agit d’un enfant de 19 mois, de nationalité guinéenne, dont la paralysie est survenue en Guinée environ 7 jours avant son arrivée à Bamako pour la recherche de soins. Il a été détecté par les autorités maliennes le 20 juillet 2015, poursuit l’OMS dans un communiqué.
Le virus détecté est génétiquement lié à une souche vaccinale (PVDV2), confirmée dans le district de Siguiri, dans la région guinéenne de Kankan en août 2014. Depuis plus de 2 ans, cette souche circule donc à travers les frontières sans détection.
Le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) contient une forme atténuée du poliovirus. Quand le VPO est administré, la souche vaccinale affaiblie se réplique dans l’intestin. Mais pendant ce temps, la souche vaccinale est également excrétée et dans les zones où l’assainissement est insuffisant, ces virus vaccinaux excrétés peuvent se propager dans la communauté locale.
Dans de très rares cas, le virus acquiert, par mutation, la capacité de provoquer une paralysie, devenant ce que les experts appellent appelle un poliovirus circulant dérivé d’une souche vaccinale.
Une épidémie de polio dérivée de souche vaccinale est en cours à Madagascar, et un autre cas a aussi été signalé au Nigeria, explique Oliver Rosenbauer, porte-parole de l’OMS.
Ce virus est différent de la polio dite « sauvage ». Le continent africain a célébré à la mi-août une année sans nouveau cas recensé de poliomyélite dite « sauvage ». Le dernier cas de polio « sauvage » au Mali remonte au 11 juin 2011 à Goundam, région de Tombouctou.
D’après l’OMS, le risque de propagation du virus confirmé actuellement au Mali est « élevé ». Cette maladie hautement contagieuse est incurable, invalidante et parfois mortelle.
Pour les experts de l’OMS, « l’émergence et la diffusion du PVDV2 révèlent le faible niveau d’immunité de la population contre ce virus ». « La cause principale (…) réside dans les faibles taux de couverture vaccinale en Guinée », poursuivent-ils.
Des opérations d’urgence sont sur le point d’être organisées pour arrêter la circulation du virus. L’opération d’urgence doit comprendre au moins trois campagnes de vaccination de haute qualité pour arrêter toute propagation possible à d’autres communautés.
Selon l’OMS, il est très important que les populations veillent à ce que tous les enfants de moins de cinq ans soient vaccinés au cours des trois passages de campagne contre la polio. Au Mali, la première campagne commencera dès cette semaine et dans les 14 jours en Guinée.
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