Après Cor Orans qui veille à ce que les biens de couvents de moniales deviennent la propriété du Saint-Siège, un nouveau document et un rescrit d’El papa argentin centralisent toutes les propriétés du Vatican et imposent aux cardinaux de payer le loyer.

Le pape François continue son interprétation de l’antienne « Vous ne possèderez rien et vous serez heureux » du Forum de Davos

La pauvreté bergoglienne conduit à l’appauvrissement des instituts et entités dont les biens pourraient se trouver centralisés et gérés par le Saint-Siège directement. Récemment, Mgr Viganò a apporté quelques précisions pour rétablir la vérité sur la situation du monastère “Marie Temple du Saint-Esprit” de Pienza. Notamment, il a souligné comment l’Instruction bergoglienne Cor Orans du 15 mai 2018 dispose que les biens « souvent constitués de prestigieux bâtiments historiques situés dans des lieux magnifiques – deviennent la propriété du Saint-Siège » lorsque les religieuses de divers monastères se retrouvent à devoir les quitter pour se regrouper en un seul.

Avec le motu proprio Il diritto nativo (Le droit originel) du 20 février dernier, le pape François continue son interprétation de l’antienne « Vous ne possèderez rien et vous serez heureux » du Forum de Davos. Il accentue l’appauvrissement des entités ecclésiastiques en s’attaquant à leur indépendance financière.

« Le texte, explique La NBQ précise que les entités qui lui sont liées n’acquièrent ou n’utilisent pas de biens meubles ou immeubles « pour leur propre compte, comme le propriétaire privé, mais, au nom et sous l’autorité du Pontife romain, pour la poursuite de leurs finalités institutionnelles, qui sont également publiques, et donc pour le bien commun et au service de l’Église universelle ».

Le motu proprio Il diritto nativo établit que les biens des entités et institutions reliées au Saint-Siège sont propriété du Saint-Siège

« François a établi, continue La NBQ que les biens des entités et institutions reliées au Saint-Siège ne doivent pas être compris comme propriété privée de ces dernières, et gérés comme tels, mais comme propriété du Saint-Siège. La raison en est indiquée dans la supériorité du principe de la destination universelle des biens sur celui de la propriété privée, comme l’atteste la doctrine sociale de l’Église. Alors que la propriété entre les mains des diverses entités ecclésiastiques du Saint-Siège reposerait sur la primauté de la propriété privée, sa concentration entre les mains du Saint-Siège garantirait la primauté de la destination universelle des biens. »

Mais la centralisation évoquée par le nouveau motu proprio « va beaucoup plus loin, continue l’analyse de La NBQ, puisqu’elle se réfère directement à la propriété exclusive du Saint-Siège, c’est-à-dire à celui qui le préside puisqu’il s’agit de rappeler que les institutions curiales et organes connexes acquièrent des biens « au nom et sous l’autorité du Pontife Romain ». Les institutions deviennent ainsi « des gestionnaires et non plus propriétaires, avec tous les enjeux critiques que cela implique ».

Une centralisation des propriétés et de leur gestion sous la férule d’El papa argentin

Un pas de plus est franchi dans cette centralisation des propriétés et de leur gestion sous la férule d’El papa argentin. Ces derniers jours, un nouveau rescrit du pape a été annoncé. Lors de l’audience accordée au secrétaire à l’économie Caballero Ledo le 13 février, Jorge Maria Bergoglio a établi que les appartements du Vatican seront accordés aux cardinaux par les entités propriétaires contre le paiement d’un loyer aux conditions du marché, c’est-à-dire aux « mêmes prix applicables à ceux qui n’ont pas de bureaux au Saint-Siège », et toute exception doit être décidée par le pape lui-même.

La NBQ fait justement remarquer que « le principe de subsidiarité dans la gestion ordinaire, administrative et économique » n’est pas appliqué. En outre, « il est exagéré d’entendre la propriété privée dans les mains des entités relevant du Saint-Siège comme subsidiaires à la destination universelle des biens qui ne serait garantie que par la propriété des biens par le Saint-Siège. Les deux principes de propriété et de destination universelle sont au même niveau et il est erroné de considérer le premier comme subordonné au second ».

Si certains passages d’encycliques sociales peuvent être lus de cette façon, il faut rappeler que « d’autres complètent le tableau en affirmant que Dieu a donné à chacun des biens à travailler et non simplement à utiliser dans la promiscuité. Et le travail rappelle la propriété, sans laquelle aucun bien n’est une ressource. »

« Vous ne possèderez rien et vous serez heureux. » L’antienne davosienne résonne à Sainte Marthe… 

Francesca de Villasmundo

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