Site icon medias-presse.info

Macron, l’intelligent artificiel

La faculté de comprendre les problèmes inhérents à la marche d’un pays, pour y apporter des solutions, est bien la moindre des choses que l’on peut exiger d’un dirigeant politique. D’autant plus quand celui-ci est président de la République française et que ladite république lui a pondu une constitution sur-mesure en lui accordant des pouvoirs dignes d’un monarque : l’homme a pleinement les moyens d’assumer sa charge. Mais sans une vision claire et intelligente de l’évolution d’un pays et des hommes qui le composent, l’incurie ne pardonnera pas. Et, en la matière, après Charles de Gaulle, heureux père fondateur de l’actuelle constitution, on ne peut que constater que tous les autres présidents n’ont pas seulement rabaissé la fonction, mais ils l’ont gauchi. D’abord en un moindre mal jusqu’à Mitterrand, puis de pire en pire, en accéléré.

Avec Hollande, on croyait avoir touché le fond. Eh bien, non, Macron est arrivé ! Certes, pour une fois, l’emballage est plus séduisant : suffisamment bien éduqué (comme un banquier qui veut vous fourguer ses piteuses assurances-vie), beau gosse aux yeux bleus, dans des costards bien ajustés, toujours de bon goût, ça change. Ce qui ne change pas, ce sont les mots creux et les phrases soporifiques : du vrai « sarko-hollandisme » dans le texte. Le monsieur a bien appris de ses maîtres et comme eux, il n’a pas le moindre discernement quant aux attentes de ses administrés. Car l’homme vit dans un autre monde ; celui qui veut détruire l’essence même de ce qui fait la France, son histoire et sa culture, pour mettre en place une nouvelle espèce d’humains nomades, voués au commerce, au fric et à la spéculation sans bornes. Un monde déshumanisé, acculturé, sans foi, ni loi. Un pays où – dixit Macron – pour le seul exploit d’être populaire, un chanteur de variétés « fait partie des héros français »…        

L’intelligence de Macron commence là où l’avaient laissé les autres avant lui : loin des réalités qui préoccupent les Français. Il continue la même politique complètement inadaptée à la situation du pays. Avec les mêmes erreurs, les mêmes faiblesses, les mêmes inepties. Sa compréhension des problèmes s’arrête à ses propres intérêts, ceux de la finance internationale et de ses soutiens idéologiques. Européiste, plus que tout autre, son action ne peut pas s’embarrasser des inquiétudes des Français, car la France franco-française est, pour lui, dépassée. Son seul objectif : effacer les particularismes des nations et anéantir la souveraineté des peuples pour réaliser l’Europe fédérale !

Macron est vraisemblablement intelligent, mais son intelligence est artificielle, en trompe-l’oeil et ses dons supposés ne sont pas exceptionnels, mais seulement ordinaires. Aucune hauteur de vues, pas de philosophie d’ensemble dans son action, que du court terme, de l’esbroufe ou de l’émotivité là où il faudrait une maîtrise absolue et une parfaite connaissance du pourquoi et du comment de chaque dossier. Son intelligence s’aligne sur celle de la moyenne ; peut-être un peu plus que moins, cependant, ce n’est pas très évident. Et, surtout, son intelligence ne se hausse pas à la qualité de la fonction. On exige plus d’un président, on peut espérer plus d’un chef.

On dit souvent qu’il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va. Ça, notre président l’a parfaitement assimilé, on peut lui accorder. Ayant fait ses classes dans une banque d’affaires, il gère la France comme une entreprise financière ou une start-up : il faut qu’elle soit rentable, et il fait tout pour que cela se sache. Au moins, il n’est pas hypocrite. Mais il n’a pas compris que l’on ne gère pas un pays comme l’on gère un commerce. C’est beaucoup plus subtil. Un pays, c’est un patrimoine, une richesse culturelle, le produit d’un labeur collectif d’hommes et de femmes qui font l’histoire et qui ont en commun l’amour de leur patrie chevillée au corps. Et quand ils ont à leur tête un chef qui comprend cette France, ça marche du feu de Dieu !

Mais, encore une fois, la France n’a trouvé qu’un tenancier pour faire le job…

Claude PICARD

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

Quitter la version mobile