Jusqu’à quand allons-nous sacraliser les saccageurs et empoisonneurs productivistes…
Au seul motif que ce sont des « agriculteurs » ?
Je dis bien des agriculteurs : des empoisonneurs destructeurs et ravageurs du milieu, prisonniers des dogmes productivistes, des « éleveurs » au cynisme parfois tortionnaire (le mot n’est pas trop fort : ceux qui sont quelque peu familiers de ces élevages savent de quoi je parle !) qui ont totalement et sans état d’âme choséifié l’animal.
D’ailleurs ils ne se baptisent pas agriculteurs ou éleveurs mais « exploitants » c’est dire ! « Exploiteurs » serait plus juste !
Il ne s’agit pas de dénoncer le monde agricole dans sa globalité, mais de stigmatiser ceux qui mettent sciemment en péril la vie et le milieu de vie de leurs concitoyens, qui les financent en plus avec leurs impôts sous forme de subventions : ils ne méritent aucune tolérance et aucune pitié !
Le malheur est que depuis cinquante ans la FNSEA – qui contrôle totalement le Ministère de l’agriculture et dont la plupart des ministres successifs sont issus – tient ce monde agricole et toutes ses instances et que nombre d’agriculteurs – même s’ils ne sont pas d’accord du tout avec ces options – la laisse agir, par lâcheté, par méconnaissance ou par crainte de dérives politiques supposées écologiques…
Il y a plus de vingt ans, en pleine époque de l’interdiction de l’atrazine, de lutte pied à pied contre les empoisonneurs, contre la FNSEA et les séides du système institué par la loi d’orientation Pisani, je dénonçais déjà l’horreur du productivisme agricole : remembrements anarchiques, destruction des milieux humides, chimie à outrance, empoisonnent des nappes phréatiques, eutrophisation, appauvrissement des sols, disparition des races et instauration de l’élevage concentrationnaire, notamment porcin…
Le tout reposait sur la plus grande fake news de l’après-guerre : la menace d’une incapacité à assurer l’autosuffisance alimentaire nationale…
Or cela n’a jamais été le cas, et cette politique irresponsable a conduit à une surproduction chronique !
On en voit encore le résultat : une production, aussi médiocre qu’invendable dans de bonnes conditions sur le marché international, et réprouvée par les consommateurs pour ses produits insipides : des fruits sans goût pas mûrs, véritables boules de billard (ou de golf on peut en discuter) et des légumes fades, gorgés d’eau et non conservables sans les voir noircir en 24h…
Le tout bourré de pesticides dont les effets, aujourd’hui le plus souvent parfaitement connus, sont dévastateurs (stérilisants, cancérigènes, perturbateurs endocriniens divers, etc…)
Paradoxalement d’ailleurs c’est la grande distribution – celle qui étrangle si bien les producteurs par ses centrales d’achat – qui a été le meilleur auxiliaire de cette politique : ayant conduit à la destruction du petit commerce de bouche, elle a empêché toute pluralité des approvisionnements et a imposé, sous le monopole de ses centrales d’achats, la dictature de la distribution de ces produits peu ragoutants.
Le tout, s’accompagnant évidemment d’une baisse drastique du niveau de rémunération paysanne, conduisant à une vague de vente d’exploitation où les « gros agriculteurs » premiers acteurs et profiteurs du système, raflent les terres avec l’active complicité du Crédit Agricole, et se sont érigés en nouvelle féodalité. La première conséquence, prévisible et totalement assumée, fut un exode rural accru et une épidémie de suicide qui n’est toujours pas jugulée…Mais c’est un dommage collatéral : ce sont des « inadaptés au progrès », imperméables aux beautés du productivisme !
La seconde chance de ce productivisme outrancier a été l’urbanisation croissante de la population, majoritairement coupée aujourd’hui du monde rural, de ses réalités de ses productions et de ses traditions…
Le productivisme s’est d’ailleurs toujours méfié de ces productions de qualité et a tout fait pour les faire disparaître et stipendier les tenants de l’esprit paysan : « ces rêveurs qui préparent la famine » comme disait un certain Lambert…
Ce nom ne vous dit rien ? Voyez l’actuelle présidente de la FNSEA c’est toujours la même famille…
Une dynastie d’européistes, lobbyistes forcenés du productivisme, grands fossoyeurs du monde agrarien.
Danielle Lambert est même connue pour avoir voulu contrer les inquiétudes environnementales en fondant le FARRE « Forum de l’Agriculture Raisonnée Respectueuse de l’Environnement »…
Une structure purement lobbyiste des productivistes , uniquement anti environnementale, exclusivement composée des productivistes semenciers et des industriels de la chimie et de la mécanique agricole !
Pas étonnant que l’image du milieu en ait pris un gros coup malgré ses récriminations…
Lorsque Lemétayer – qui s’en plaignait déjà – a pris la direction de la FNSEA je lui avais d’ailleurs écrit…
http://terrefuture.blog.free.fr/index.php?post/2011/03/04/«-Lettre-ouverte-à-M.-Lemétayer%2C-président-de-la-FNSEA-»-de-juin-2001-à-décembre-2010
Une lettre ouverte qui – après parutions dans six journaux normands – avait engendré une double réaction du susdit, sur l’insistance du président de la FDSEA de Seine Maritime excédé :
– une lettre convenue et sans surprise à mon intention s’indignant de cette « provocation »
– une directive beaucoup plus significative (qu’il était naïf de croire pouvoir rester confidentielle !) envoyée aux instances de la Fédération qui soulignait :
« Claude Timmerman ne dit pas de choses fausses, mais il dit des choses gênantes » (sic !)
Nous étions en 2001…
Il était clair que la mise en danger de la santé publique et la destruction assumée du milieu, la disparition de la faune et de la flore, à seule fin de produire en excès une nourriture médiocre, allaient poser question…
(On ne parle pas encore là du conditionnement de la population à travers les effecteurs potentiellement transmis par les OGM…Cela, si on n’y prend garde, ce sera l’actualité de la prochaine décennie…)
L’image de la Hollande qui a su détruire 75% de sa faune et de sa flore dans le même temps devenait emblématique du risque que courait la ruralité aux yeux mêmes du monde urbanisé…
Même le monde médiatique, pourtant aux ordres, n’est pas parvenu à le cacher…
Je me souviens à l’époque, d’une émission du Libre Journal de Serge de Beketch sur Radio Courtoisie où j’avais dit un soir:
« Le monde rural est aujourd’hui totalement massacré par les agriculteurs et le productivisme.
Sauver la campagne ne sera possible que si les citadins se mobilisent contre ces pratiques!
Alors un jour viendra où on verra des automobilistes s’arrêter en bordure des champs et s’en prendre aux agriculteurs, empoisonneurs et saccageurs du milieu, quand d’autres jetteront des pierres aux éleveurs. »
Cela aura donc pris vingt ans, mais nous y sommes!..
C’était évident, c’était inéluctable.
Aujourd’hui, ces « productivistes » font encore peur à certains à cause des tombereaux de fumier qu’ils déversent et des gros tracteurs qu’ils conduisent. Mais les petits fonctionnaires et les petits acteurs politico-financiers, terrorisés et confinés dans leurs salons et leurs bureaux, finiront par comprendre que ces « agriculteurs »-là sont aujourd’hui très minoritaires dans ce monde rural dont le parisianisme ignore tout…
Représentant environ 1/3 du monde agricole ils ne sont pas plus de 150 000 personnes aujourd’hui : quelques dizaines par commune tout au plus !
La question est donc de savoir si pour satisfaire les intérêts financiers de quelques grands groupes agro-chimiques, dont 150 000 personnes sont les séides, la population agricole et rurale dans sa globalité, et plus généralement toute la population nationale, vont continuer à supporter une menace toxique avérée, essentiellement respiratoire en milieu rural sur les lieux d’épandage, mais nutritionnelle partout dans nos assiettes.
La question est aussi de savoir combien de temps la fameuse « opinion publique » – pourtant si bien matraquée à coup de désinformation lobbyiste – le tolèrera encore ?
On notera là la complicité regrettable mais avérée de médecins et de vétérinaires, grassement rémunérés par des laboratoires complices de l’agrochimie qui signent des études programmées, statistiquement arrangées, qui vont « prouver » l’innocuité de ces produits « aux doses normales d’utilisation » (sic !)…
C’est ainsi que l’emploi de pesticides agricoles a augmenté de 18 % l’année 2018 et que la France dispute depuis plus de vingt ans aux Pays Bas le record mondial envié du plus gros consommateur de pesticides par tête d’habitant !
Le scandale enflant au fil des années comme le risque sanitaire, on voit aujourd’hui des maires ruraux prendre des arrêtés anti-pesticides aussitôt cassés par les autorités préfectorales : interdire des épandages chimiques autour des écoles pour préserver la santé des enfants au détriment des empoisonneurs, Bruxelles et la FNSEA ne le tolèreraient pas…
Les lobbyistes veillent !
Macron a bien compris la leçon des lobbyistes, prenant un arrêté interdisant les épandages à moins de… 5 m des maisons !
Vous avez bien lu, c’est tellement énorme que je l’écris en toutes lettres : cinq mètres ! Pourquoi 5 ?
Parce que c’est la recommandation bidon fournie par l’agence gouvernementale ad hoc : l’Anses…
On ne va tout de même pas désavouer des fonctionnaires et mécontenter des lobbyistes et la FNSEA pour sauvegarder la santé publique !
Il y a des ordres de priorité à respecter en Sarkhollandomacronie !
Sur le plan politique les analystes pensent n’avoir aucun souci.
La fronde de la ruralité, « les gilets jaunes » est restée à l’écart du monde citadin et s’est usée en vain…
Du moins le croient-ils car personne ne veut voir les braises pourtant toujours incandescentes…
Donc aujourd’hui on pourrait les laisser se faire empoisonner sans craindre de manifestation nationale d’ampleur… La ruralité, on l’a compris, c’est négligeable…
La preuve ?
L’affaire du retour au 90 Km/h est totalement noyée aujourd’hui sous des réglementations annexes promulguées à dessin empêcher sa réalisation… et le monde rural de bouge pas… Personne ne bouge !
Pourtant, là, il est question de la campagne, du milieu naturel, de la biodiversité et de la nourriture : c’est forcément l’affaire de tous…
Alors il se pourrait bien, si le gouvernement n’y prend garde, que l’inquiétude et la crainte populaires ne se calment plus avec quelques belles paroles et réalisent ce que la ruralité seule n’a pas su faire : la convergence des luttes pour une alimentation saine et un environnement sauvegardé…
La convergence du monde rural au monde ouvrier : « gilets jaunes et gilets bleus »…
Un mouvement d’ampleur nationale qui rejoindra toutes les préoccupations de sauvegarde de l’environnement… Un déferlement qui ne se calmera pas avec quelques manifestants massacrés au ldba
« Productivistes assassins, gouvernement complice ! »
Depuis le temps que je dénonce le productivisme agricole et les lobbies qui s’y rattachent (ou plutôt qui l’exploite)
http://terrefuture.blog.free.fr/index.php?post/2011/08/12/«%C2%A0Lobbying%C2%A0»-agricole%C2%A0%3A-Désinformation-ou-endoctrinement%C2%A0-Première-partie
Mais personne n’écoute Cassandre, pas vrai ? Quoique…
On en reparlera…
Claude Timmerman
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