De la férie : messe du V° dimanche après la Pentecôte
Jour Octave des saints Pierre et Paul, Apôtres (Jusqu’en 1955)
Aujourd’hui se termine, par une messe spéciale, le concert de louanges que depuis huit jours l’Église adresse aux deux Apôtres Pierre et Paul, dont les noms « vivront à jamais de génération en génération ».
Quelles actions de grâces vous rendre, ô bienheureux Apôtres, de tant de travaux accomplis pour nous ? Je ne puis me souvenir de toi, Pierre, sans être saisi d’admiration : je ne puis penser à toi, Paul, sans que, tout hors de moi, je fonde en larmes. Car je ne sais que dire, quelles paroles prononcer, en considérant vos épreuves. Que de prisons avez-vous sanctifiées ? Que de chaînes avez-vous honorées ? Que de tourments avez-vous supportés ? Que d’outrages avez-vous soufferts ? Comment avez-vous porté au loin le Christ ? Comment avez-vous réjoui et fécondé l’Église par vos prédications ? Vos langues sont des organes bénis ; vos membres ont été couverts de sang pour la sainte Église. Vous avez en tout imité le Christ. « Le son de votre voix s’est répandu par toute la terre et vos paroles ont retenti jusqu’aux extrémités du monde. » Réjouis-toi, Pierre, à qui il a été donné d’user du bois de la croix du Christ. Tu as voulu, il est vrai, être crucifié pour ressembler à ton maître, non cependant le visage en haut, comme lui, mais la tête tournée vers le sol, pour t’acheminer de la terre au ciel. Heureux les clous qui ont percé ces membres saints. Tu as remis avec pleine confiance ton âme entre les mains du Seigneur, toi qui l’as servi sans relâche, lui et son épouse l’Église, toi qui, le plus dévoué de tous les Apôtres, l’as aimé de toute l’ardeur de ton âme. Réjouis-toi aussi, bienheureux Paul, à qui le glaive a tranché la tête et dont les vertus ne peuvent s’exprimer en aucun terme. Quel glaive a transpercé ta gorge sainte, cet instrument du Seigneur admiré du ciel et révéré de la terre ? Quel lieu a recueilli ton sang, qui a paru blanc comme du lait sur le vêtement de celui qui t’a frappé, et qui, adoucissant d’une façon miraculeuse l’âme de ce barbare, le convertit à la foi, lui et ses compagnons ? Que ce glaive me tienne lieu d’une couronne, et que les clous de Pierre remplacent pour moi des pierres précieuses enchâssées dans un diadème.
Sainte Maria Goretti, Vierge et Martyre
Maria naquit dans le petit village de Corinaldo, le 16 octobre 1890, troisième d’une famille de sept enfants. En 1899, son père, cultivateur pauvre, déménagea dans une ferme au bord de la Méditerranée, près de Nettuno. Il mourut peu de temps après, laissant six enfants à nourrir. Assunta, son épouse, décida de continuer la rude tâche à peine commencée et confia la garde des petits à Maria, âgée alors que de neuf ans. La petite fille d’une maturité précoce devint très vite une parfaite ménagère. Le jour de la Fête-Dieu, elle communia pour la première fois avec une ferveur angélique. Elle s’appliquait avec délices à la récitation quotidienne du chapelet. Maria Goretti ne put apprendre à lire, car la pauvreté et l’éloignement du village l’empêchèrent de fréquenter l’école. La pieuse enfant ne tint cependant aucun compte des difficultés et des distances à parcourir lorsqu’il s’agissait de recevoir Jésus dans le Saint Sacrement. «Je puis à peine attendre le moment où demain j’irai à la communion», dit-elle l’après-midi même où elle allait sceller de son sang sa fidélité à l’Epoux des vierges. Les Serenelli, proches voisins de la famille Goretti, étaient des gens serviables et honnêtes, mais leur fils Alessandro se laissait entraîner par des camarades corrompus et des lectures pernicieuses. Il venait aider la famille Goretti pour des travaux agricoles trop pénibles. Maria l’accueillait, reconnaissante, trop pure pour se méfier. Ce jeune homme ne tarda pas à lui tenir des propos abjects, en lui défendant de les répéter. Sans bien comprendre le péril qui la menaçait et craignant d’être en faute, Maria avoua tout à sa mère. Avertie d’un danger qu’elle ignorait, elle promit de ne jamais céder. Alessandro Serenelli devenait de plus en plus pressant, mais prudente, l’adolescente s’esquivait le plus possible de sa présence. Furieux de cette sourde résistance, le jeune homme guettait le départ de la mère pour pouvoir réaliser ses desseins pervers. L’occasion tant attendue se présenta le matin du 6 juillet. Alessandro se précipita brutalement sur Maria, alors seule et sans défense. Brandissant sous ses yeux un poinçon dont la lame acérée mesurait 24 centimètres, il lui fit cette menace: «Si tu ne cèdes pas, je vais te tuer!» La jeune chrétienne s’écria: «Non! c’est un péché, Dieu le défend! Vous iriez en enfer!» Déchaîné par la passion, n’obéissant plus qu’à son instinct, l’assassin se jette sur sa proie et la laboure de quatorze coups de poinçon. Lorsqu’Assunta est mise au courant du drame, Maria git mourante à l’hôpital de Nettuno. Le prêtre au chevet de la martyre, lui rappelle la mort de Jésus en croix, le coup de lance et la conversion du bon larron: «Et toi, Maria, pardonnes-tu? lui demanda-t-il. — Oh, oui! murmura sans hésitation la douce victime, pour l’amour de Jésus, qu’il vienne avec moi au Paradis.» Les dernières paroles que la Sainte prononça au milieu d’atroces douleurs, furent celles-ci: «Que fais-tu Alessandro? Tu vas en enfer!» et comme elle se détournait dans un ultime effort, son coeur cessa de battre. Le 24 juin 1950, le pape Pie XII canonisait Maria Goretti, martyre à douze ans pour avoir défendu sa pureté jusqu’à la mort. Dans son allocution, le Saint-Père déclarait: «Elle est le fruit mûr d’une famille où l’on a prié tous les jours, où les enfants furent élevés dans la crainte du Seigneur, l’obéissance aux parents, la sincérité et la pudeur, où ils furent habitués à se contenter de peu, toujours disposés à aider aux travaux des champs et à la maison, où les conditions naturelles de vie et l’atmosphère religieuse qui les entouraient les aidaient puissamment à s’unir à Dieu et à croître en vertu. Elle n’était ni ignorante, ni insensible, ni froide, mais elle avait la force d’âme des vierges et des martyrs, cette force d’âme qui est à la fois la protection et le fruit de la virginité.»
Martyrologe
A Jérusalem, le prophète saint Isaïe, qui sous le roi Manassès) fut scié en deux, et enterré sous le chêne de Rogel, près d’un cours d’eau.
A Fiësole, en Toscane, saint Romule, évêque et martyr, qui fut disciple du bienheureux Apôtre Pierre. Envoyé par cet Apôtre pour prêcher l’évangile, il annonça le Christ en bien des endroits de l’Italie. Enfin, de retour à Fiësole, avec plusieurs compagnons il y reçut sous l’empereur Domitien la couronne du martyre.
A Rome, l’anniversaire de saint Tranquillin martyr, père des saints Marc et Marcellien : il fut converti au Christ par la prédication du saint martyr Sébastien, baptisé par le bienheureux prêtre Polycarpe, et ordonné prêtre par le pape saint Caïus. Le jour de l’octave des Apôtres, comme il priait au tombeau de saint Paul, il fut saisi et lapidé par des païens et consomma ainsi son martyre sous l’empereur Dioclétien.
A Londres, en Angleterre, saint Thomas More, chancelier du royaume, qui, pour la foi catholique et la primauté de saint Pierre, fut décapité sur l’ordre du roi Henri VIII.
En Campanie, sainte Dominique, vierge et martyre. Sous l’empereur Dioclétien, exposée aux bêtes, pour avoir brisé des idoles, elle n’en reçut aucun mal; elle eut ensuite la tête tranchée et s’en alla vers le Seigneur. Son corps est conservé avec grande vénération à Tropea, en Calabre.
Le même jour, sainte Lucie martyre. Originaire de Campanie, elle fut arrêtée et cruellement tourmentée par le lieutenant Rictiovare, qu’elle convertit au Christ.
On leur adjoignit Antonin, Séverin, Diodore, Dion, et dix -autres, qui partagèrent leurs tourments et leurs couronnes.
A Nettuno, dans le Latium, sainte Marie Goretti, jeune fille d’une grande piété, cruellement mise à mort en défendant sa virginité. Le pape Pie XII l’a solennellement inscrite au catalogue des saintes Martyres.
Au pays de Trèves, saint Goar, prêtre et confesseur.
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