Sanctoral
Sainte Agathe, Vierge et Martyre
Sainte Agathe, la « Bonne », est la quatrième des quatre grandes vierges martyres de l’Église romaine (dont les fêtes tombent dans chacun des mois d’hiver : Cécile, en novembre, Lucie (la Brillante), en décembre, annonçant la lumière de Noël, Agnès (la Pure), en janvier, et Agathe (la Bonne), en février). Sainte Agathe souffrit le martyre sous l’empereur Dèce (254). Elle fut autrefois très honorée, son nom est au Canon de la messe. L’histoire de ses souffrances est empruntée aux antiques Actes des martyrs qui ont été utilisés dans les chants du bréviaire. Agathe était une jeune fille distinguée de Sicile. Le gouverneur Quintianus s’éprit pour elle d’un violent amour, mais il fut repoussé. Il la fit alors arrêter comme chrétienne et conduire devant son tribunal. Aux questions sur son origine elle répondit : « Je suis noble et issue d’une famille distinguée comme toute ma parenté en témoigne ». A la question du juge qui lui demandait pourquoi elle menait la vie d’esclave des chrétiens, elle répondit : « Je suis une servante du Christ et c’est pourquoi j’ai l’extérieur d’une esclave, mais la plus grande noblesse est d’être esclave du Christ. Le gouverneur la menaça des plus terribles supplices si elle refusait d’abandonner le Christ. La sainte lui répondit : « Si tu me menaces des bêtes féroces, sache qu’au nom du Christ elles s’apaiseront, si tu veux employer le feu, alors les anges feront tomber pour moi, du ciel, une rosée bien. Après avoir été torturée « Agathe s’en alla rayonnante de joie et la tête haute, dans sa prison, comme si elle avait été invitée à un festin, et elle recommanda son agonie au Seigneur dans la prière ». Le jour suivant, elle fut de nouveau amenée devant le juge et lui dit : « Si tu n’ordonnes pas que mon corps soit déchiré par les bourreaux, mon âme ne pourra pas entrer au Paradis avec les martyrs ». Elle fut étendue sur le chevalet, on la brûla avec un fer rouge et on lui arracha les seins. Dans cette torture, elle priait ainsi : « Par amour pour la chasteté, j’ai été suspendue sur le chevalet, assiste-moi, Seigneur mon Dieu, dans la torture de mes seins ». Agathe reprocha au gouverneur sa cruauté : « Impie, cruel et infâme tyran, tu n’as pas honte d’enlever à une femme ce avec quoi ta mère t’allaita ! ». De retour dans sa prison, elle pria ainsi : « Tu as vu, Seigneur, mon combat, comme j’ai combattu sur le champ de bataille, mais parce que je n’ai pas voulu obéir aux ordres des princes, j’ai été torturée dans mes seins ». Dans la nuit, lui apparut un vénérable vieillard, l’Apôtre Pierre, avec des remèdes. Agathe, dans sa délicate pudeur, ne voulut pas lui montrer les plaies de son corps. « Je suis l’Apôtre du Christ, n’aie pas de doute à mon sujet, ma fille » (I. Ant. Laud.). « Je n’ai jamais employé pour mon corps de médecine terrestre, mais je m’en rapporte à Notre Seigneur Jésus-Christ qui, par sa parole, renouvelle toutes choses ». Elle fut complètement guérie par saint Pierre : « Je te loue, Père de mon Seigneur Jésus-Christ, de ce que par ton Apôtre tu m’as restitué mes seins ». Une lumière éclaira le cachot toute la nuit, si bien que les gardiens, effrayés, s’enfuirent. Ses compagnons de captivité l’exhortaient à fuir, mais elle refusa : « Je veux, maintenant qu’un secours m’a été accordé par le Seigneur, persister dans la confession de Celui qui m’a guérie et m’a apporté de la consolation ». Quatre jours après, elle fut de nouveau amenée devant le juge. Celui-ci fut étonné de sa guérison. A la sommation d’adorer les idoles, elle répondit par une nouvelle profession de foi au Christ. Alors, le gouverneur la fit rouler sur des tessons et des charbons ardents. A ce moment, toute la ville fut ébranlée par un tremblement de terre. Deux murailles s’écroulèrent et ensevelirent sous leurs débris deux amis du gouverneur. Celui-ci, craignant un soulèvement populaire, fit ramener Agathe à demi-morte dans sa prison. Là, elle récita sa prière de mort : « La bienheureuse Agathe, debout dans sa prison, les bras étendus, priait le Seigneur : Seigneur Jésus-Christ, bon Maître, je te remercie de ce que tu m’as accordé la victoire sur les tortures du bourreau. Fais, Seigneur, que je parvienne heureusement à ta gloire immortelle. » Puis elle mourut. Un an après sa mort, la ville de Catane fut éprouvée par une éruption de l’Etna. Dans leur frayeur, les païens eux-mêmes se précipitèrent au tombeau de la sainte. On prit son voile et on le tint en face du torrent de flammes, et, immédiatement, le péril fut écarté. C’est ce fait que rappelle l’antienne du lever du soleil : « La multitude des païens se précipita au tombeau de la vierge, ils tinrent son voile contre le feu et ainsi le Seigneur confirma que, par les mérites de la sainte martyre Agathe, il les avait sauvés du feu. » Son tombeau est vénéré à Catane, en Sicile.
Sainte Jeanne de Valois, Vierge, Fondatrice de l’Ordre de l’Annonciade, Tertiaire Franciscaine
Sainte Jeanne de Valois, fille de Louis XI, roi de France, est née le 23 avril 1464. Dotée de grands dons d’esprit et de cœur dès son plus jeune âge, elle méprisait les fastes de la cour et cherchait sa joie dans la solitude, la prière, et la méditation. Cette manière de vivre déplaisait beaucoup à son père fier et morose, indigne d’une princesse royale, et il la traitait toujours durement. Sainte Jeanne, cependant, le supporta patiemment et ne se plaignit de ses souffrances qu’à Dieu. Un jour, la Bienheureuse Vierge Marie apparut à la jeune fille en détresse et lui dit : « Console-toi, ma fille ! Il viendra encore un temps où tu m’appartiendras entièrement. Un grand groupe de jeunes femmes consacrées à Dieu se joindront à vous pour me servir et proclamer partout ma louange. À ces mots, un flot de consolation céleste inonda l’âme de Jane, et elle résolut de nouveau de persévérer au service de Dieu, coûte que coûte. Son directeur divinement guidé, le Bienheureux Gabriel Marie ou le Père Gilbert Nicolas, franciscain, l’encouragea dans sa résolution et fut son soutien et son directeur sur le chemin de la perfection. De lui, elle reçut également l’habit du Tiers-Ordre. Dès lors, elle songe à entrer dans un couvent pour vivre et mourir en épouse du Crucifié. Soudain, son père lui annonça sa décision d’épouser Louis, duc d’Orléans, et elle devait obéir sans remontrance. Par obéissance filiale et par amour de Dieu, Jeanne fit ce difficile sacrifice en 1486. Son mariage n’était pas heureux. Avant même que la cérémonie ait lieu, le duc Louis protesta secrètement devant notaire et témoins qu’il cédait à la force et se mariait contre son gré, afin d’échapper à la colère du roi. Il traitait toujours sainte Jeanne de Valois comme une étrangère, et s’il lui permettait de paraître devant lui, il lui faisait des reproches et du mal. Lorsque le duc Louis monta sur le trône de France en 1498 sous le nom de Louis XII, son premier acte fut d’envoyer à la reine un acte de divorce. En raison de la contrainte employée, le pape a déclaré le mariage nul et non avenu. Jane accepta cette grande humiliation avec un cœur résigné devant Dieu et dit : « Dieu m’a maintenant détaché du monde et m’a permis de mieux le servir qu’auparavant. » Elle se rendit alors à Bourges, et c’est là que devait se réaliser la révélation qui lui avait été faite dans sa jeunesse. Elle réunit un groupe de jeunes femmes pour former une communauté religieuse qui se consacrerait à la vénération particulière de la Bienheureuse Vierge Marie. Son confesseur régulier, le Père Gilbert, rédigea les statuts, qui traitent en dix chapitres de l’imitation des dix vertus de la Sainte Vierge, à savoir : la chasteté, la prudence, l’humilité, la foi, l’obéissance, la compassion, la dévotion, la pauvreté, la patience et la piété. de Marie. En 1500, le pape Alexandre VI approuva ce nouvel institut, dont les membres étaient appelés Sœurs de l’Annonciation de Marie, ou Annonciades. Le pape les plaça sous l’obéissance du ministre général des franciscains et donna au père Gilbert le nom de Gabriel Marie. Jeanne elle-même prit le voile dans le couvent de Bourges qu’elle avait construit, et à la Pentecôte 1503, elle prononça ses vœux solennels. Ayant été si longtemps préparée à l’école de la souffrance et de l’humiliation, elle atteignit bientôt le sommet de la perfection religieuse et fut mûre pour le ciel. Dieu appela sainte Jeanne de Valois le 4 février 1505. Son corps fut inhumé dans l’église de l’Annonciation et de nombreux miracles se produisirent sur son tombeau. En 1562, les huguenots hérétiques prennent d’assaut la ville de Bourges. Le couvent et l’église des Annonciades furent également pillés et détruits. Ils ont arraché du coffre-fort le corps de Jane, qui était encore intact, et lorsqu’ils l’ont percé avec des épées, du sang a coulé des blessures. Le saint corps fut ensuite brûlé. Ce genre d’activité de la part de ces hérétiques dément leur prétention d’être des « réformateurs » de la foi, ou même des disciples du Christ. Comme le Pharaon au temps de Moïse, le miracle dont ils venaient d’être témoins n’a fait qu’endurcir leur cœur dans le péché. Le pape Benoît XIV a sanctionné la vénération publique de Jane en 1742 ; et en 1950, elle fut déclarée sainte.
Les Saints Martyrs du Japon (1597)
Lorsque saint François-Xavier parut au Japon, cet empire était plongé tout entier dans le paganisme; quarante ans plus tard, on y comptait plus de deux cent mille chrétiens, généralement animés de toute la ferveur de l’Église primitive. Le démon, jaloux, ne tarda pas à soulever une persécution; elle fut terrible, mais ne servit qu’à faire éclater les merveilles de la foi. La liste des premiers martyrs du Japon en comprend vingt-six: six Franciscains, trois Jésuites, et dix-sept chrétiens, dont trois jeunes enfants de choeur. Leurs noms sont : Paul Miki – François Fahelente – Pierre Sukégiro – Come Tachégia – Michel Cozaki – Jacques Kisaï – Paul Ibarki – Jean de Goto – Louis – Antoine – Pierre-Baptiste – Martin de l’Ascension – Philippe de Jésus – François Blanco – François de Saint-Michel – Mathias – Léon Carasumaro – Bonaventure – Thomas Cosaki – Joachim Saccakibara – François de Méaco – Jean Kimoia – Gabriel de Dcisco – Paul Suzuki – Thomas Danki – Gonçalo Garcia. Les Actes des martyrs des trois premiers siècles ne sont pas plus admirables que le récit des souffrances de ces héros de la foi. Un des religieux, près de mourir, disait, en parlant de la magnanimité de ces chrétiens: « J’ai honte de moi-même, en voyant des hommes si récemment entrés dans le sein de l’Église montrer un tel courage en face de la mort. » Un autre, suspendu à une croix, n’osait se servir que des paroles du bon larron: « Seigneur, souvenez-Vous de moi! » Un pieux Jésuite, crucifié, fit une prédication touchante, du haut de sa glorieuse chaire, aux païens qui l’entouraient: « Arrivé au terme où vous me voyez, dit-il, je ne pense pas qu’aucun de vous me croie capable de trahir la vérité. Eh bien! Je vous le déclare, il n’y a pas d’autre moyen de salut que la religion chrétienne. Je pardonne aux auteurs de ma mort; je les conjure de recevoir le baptême. » Les trois enfants ne furent pas moins admirables. L’un d’eux, nommé Louis, répondit à un païen qui l’engageait à renoncer à sa foi: « C’est vous qui devriez vous faire chrétien, puisqu’il n’y a pas d’autre moyen de salut. » Un autre nommé Antoine, résista aux larmes de ses parents et aux promesses du magistrat: « Je méprise, dit-il, vos promesses et la vie elle-même: je désire d’être attaché à la croix pour l’amour de Jésus crucifié. » Du haut de sa croix, il chanta d’une voix angélique le psaume: Laudate, pueri, Dominum, Enfants, louez le Seigneur, et il eut le coeur percé d’une lance au Gloria Patri, qu’il alla chanter dans le Ciel. Les fidèles recueillirent le sang et les vêtements des martyrs, dont l’attouchement opéra des miracles. Pie IX les a canonisés le 8 juin 1862, dans une solennité sans exemple, au milieu d’un grand concours d’évêques de toutes les parties du monde.
Martyrologe
A Catane, en Sicile, l’anniversaire de sainte Agathe, vierge et martyre. Au temps de l’empereur Dèce, sous le juge Quinctien, elle fut souffletée, mise en prison, subit le chevalet et d’autres tortures, eut les seins coupés, fut roulée sur des tessons et de charbons ardents. Elle expira enfin dans un cachot en priant Dieu.
A Nagasaki, au Japon, la passion de vingt-six martyrs, parmi lesquels trois prêtres, un clerc et deux laïques appartenaient à l’Ordre des Frères Mineurs, trois autres, et parmi eux un clerc, étaient membres de la Compagnie de Jésus, dix-sept étaient tertiaires de l’Ordre de saint François. Tous ces athlètes, morts en croix et percés de lances pour la foi catholique, succombèrent glorieusement, en chantant les louanges divines et en continuant de prêcher leur foi. Ils ont été inscrits au catalogue des saints par le souverain pontife Pie IX.
Dans la province du Pont, la commémoraison de nombreux saints martyrs, durant la persécution de Maximien. On tortura les uns, en leur versant sur le corps du plomb en ébullition, les autres en leur enfonçant sous les ongles des roseaux aigus et en les soumettant à de nombreux et horribles tourments plusieurs fois réitérés: tous meritèrent par un glorieux combat, de recevoir du Seigneur des palmes et des couronnes.
A Alexandrie, saint Isidore, soldat et martyr. Pendant la persécution de Dèce, il fut décapité pour la foi du Christ, par ordre de Numérien, général d’armée.
A Vienne, le bienheureux Avit, évêque et confesseur. Par sa foi, sa prudence et son admirable doctrine, il préserva les Gaules de la contagion de l’arianisme.
A Seben, dans la Rhétie seconde, saint Génuin évêque, dont la vie fut illustrée par des miracles. Son saint corps fut plus tard transféré à Brixen (aujourd’hui Bressanoné) où il est conservé avec honneur.
A Brixen ou Bressanoné, saint Alboin évêque. Il transféra dans cette ville le siège épiscopal de Seben, et après avoir donné des marques éclatantes de ses vertus, il s’en alla vers le Seigneur.
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !
Commentaires