Sanctoral
Sainte Bibiane, Vierge et Martyre
Vénérée sur l’Esquilin depuis le pape Simplice (468-483), restes découverts en 1624. Fête au XIIème siècle. Au temps de l’Avent, l’Église célèbre entre autres la mémoire de cinq illustres Vierges. La première, sainte Bibiane, que nous fêtons aujourd’hui, est romaine ; la seconde, sainte Barbe, est l’honneur des Églises de l’Orient ; la troisième, sainte Eulalie de Mérida, est l’une des principales gloires de l’Église d’Espagne ; la quatrième, sainte Lucie, appartient à l’heureuse Sicile ; la cinquième enfin, sainte Odile, est réclamée par la France. Ces cinq Vierges prudentes ont allumé leur lampe et ont veillé, attendant l’arrivée de l’Époux ; et si grande a été leur constance et leur fidélité, que quatre d’entre elles ont versé leur sang pour l’amour de Celui qu’elles attendaient. Fortifions-nous par un si grand exemple ; et puisque, comme parle l’Apôtre, nous n’avons pas encore résisté jusqu’au sang ; n’allons pas plaindre notre peine et nos fatigues durant les veilles du Seigneur, que nous poursuivons dans l’espoir de le voir bientôt.
Bibiane, vierge romaine, illustre par sa naissance, a été plus illustre encore par la foi chrétienne. Son père se nommait Flavien et avait été préfet ; sous Julien l’Apostat, tyran très impie, il se vit marquer de la flétrissure des esclaves et déporter aux Eaux Taurines, où il mourut martyr. Sa mère Dafrosa, qu’on avait d’abord enfermée dans sa maison avec ses filles, pour qu’elles y succombassent à la faim, fut bientôt reléguée hors de Rome et décapitée. Bibiane et sa sœur Démétria ayant été dépouillées de tous leurs biens après la mort de leurs pieux parents, Apronianus, préteur de la ville, homme avide d’argent, persécuta les deux sœurs ; mais celles-ci, entièrement destituées de tout secours humain, furent merveilleusement nourries par le Dieu qui donne à manger à ceux qui ont faim, et le persécuteur ne fut pas peu étonné, en les retrouvant plus fortes et plus florissantes de santé qu’auparavant. Apronianus voulut néanmoins les persuader d’honorer les dieux des Gentils, promettant de leur faire obtenir, avec les richesses qu’elles avaient perdues, la faveur impériale et d’illustres alliances. Il les menaçait, si elles agissaient autrement, de la prison, des fouets et de la hache. Mais, ni les flatteries ni les menaces ne les détournèrent de la vraie foi, et, prêtes à mourir plutôt que de se souiller par les superstitions païennes, elles repoussèrent constamment avec indignation les offres impies du préteur.
C’est pourquoi Démétria, frappée soudain d’un coup mortel, sous les yeux de Bibiane, s’endormit dans le Seigneur ; Bibiane fut livrée à une femme très rusée nommée Rufine, qui s’efforça de la séduire. Mais la Sainte, qui avait appris dès l’enfance à garder la foi chrétienne et à conserver sans tache la fleur de la virginité, s’élevant au-dessus d’elle-même, triompha des embûches de cette femme et déjoua la perfidie du préteur. Ainsi Rufine ne parvint à la détourner de sa sainte résolution, ni par des paroles artificieuses ni par les coups dont elle l’accablait tous les jours. Frustré dans son attente, et enflammé de colère par l’inutilité de ses efforts, le préteur ordonna aux licteurs d’ôter à Bibiane ses vêtements, de l’attacher, les mains liées à une colonne, et de la frapper ainsi à coups de fouets garnis de plomb, jusqu’à ce qu’elle rendît l’esprit. Son saint corps, jeté aux chiens, resta par terre durant deux jours sur la place du Taureau ; mais, divinement préservé, il demeura intact. Un prêtre, nommé Jean, l’ensevelit ensuite pendant la nuit, à côté du tombeau de sa sœur et de sa mère, près du palais de Licinius, où l’on voit encore à présent une église dédiée à Dieu sous le nom de sainte Bibiane. Les corps des saintes Bibiane, Démétria et Dafrosa y ayant été retrouvés, Urbain VIII restaura cette église, et plaça les saints corps sous le grand autel.
Martyrologe
A Rome, la passion de sainte Bibiane, vierge et martyre. Sous le sacrilège empereur Julien, elle fut, pour le Christ, battue avec des fouets garnis de plomb jusqu’à ce qu’elle eût rendu l’âme.
A Forum Cornelii, (auj. Imola), en émilie, l’anniversaire de saint Pierre, évêque de Ravenne, confesseur et docteur de l’église, surnommé Chrysologue, célèbre par son savoir et sa sainteté. Sa fête se célèbre aux nones de ce mois (4 décembre).
A Sancian, terre chinoise, l’anniversaire de saint François Xavier, prêtre de la Compagnie de Jésus et confesseur, apôtre des Indes, célèbre par la conversion de peuples entiers, par ses dons célestes et ses miracles. Riche de travaux et de mérites, il s’endormit dans le Seigneur. Le souverain pontife Pie X l’a choisi et donné pour céleste protecteur à la, Société et à l’Œuvre de la Propagation de la Foi; puis le pape Pie XI l’a établi et confirmé patron spécial de toutes les Missions. Par disposition du pape Alexandre VII, sa fête se célèbre le jour suivant.
A Rome, les saints martyrs Eusèbe prêtre, Marcel diacre, Hippolyte, Maxime, Adria, Pauline, Néon, Marie, Martane et Aurélie. Tous accomplirent leur martyre durant la persécution de Valérien, sous le juge Secondien.
De plus, à Rome, saint Pontien, avec quatre autres martyrs.
En Afrique, l’anniversaire des saints martyrs Sévère, Sécurus, Janvier et Victorin, qui y furent couronnés du martyre.
A Aquilée, saint Chromace, évêque et confesseur.
A Vérone, saint Loup, évêque et confesseur.
A édesse, en Syrie, saint Nonne évêque, par les prières de qui Pélagie la Pénitente fut convertie au Christ.
A Troas, en Phrygie, saint Silvain évêque, célèbre par ses miracles.
A Brescia, saint Évase évêque.
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