Sanctoral
Octave de la Nativité et fête de la Circoncision de Notre Seigneur Jésus-Christ.
La liturgie de ce jour célèbre trois fêtes. – La première est celle que les sacramentaires anciens désignent sous le titre d’« Octave du Seigneur ». Dans sa majeure partie, la messe d’aujourd’hui est bien une messe d’octave; elle fait de nombreux emprunts aux messes de Noël. – Une seconde messe se célébrait autrefois en l’honneur de la Mère de Dieu dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure. Un vestige en subsiste dans l’oraison, la secrète, et la postcommunion, tirées de la messe votive de la T. S. Vierge, et dans les psaumes des Vêpres, extraits de son Office. Les antiennes des Vêpres sont particulièrement belles, et la place de choix qu’elles font à la Vierge Marie montre la délicate attention de l’Église à reconnaître tout ce qu’elle doit à la Mère du Sauveur. – La troisième fête, enfin, est celle de la Circoncision, célébrée dès le VIe siècle. Moïse imposait ce rite purificatoire à tous les jeunes Israélites le huitième jour après leur naissance. C’était une figure du baptême par lequel l’homme allait être spirituellement circoncis « par le retranchement de ses vices, et jugé digne du regard du Seigneur ». « Le huitième jour de la Naissance du Sauveur est arrivé ; l’étoile qui conduit les Mages approche de Bethléhem ; encore cinq jours, et elle s’arrêtera sur le lieu où repose l’Enfant divin. Aujourd’hui, ce Fils de l’Homme doit être circoncis, et marquer, par ce premier sacrifice de sa chair innocente, le huitième jour de sa vie mortelle. Aujourd’hui, un nom va lui être donné ; et ce nom sera celui de Jésus, qui veut dire Sauveur. Les mystères se pressent dans cette grande journée ; recueillons-les tous, et honorons-les dans toute la religion et toute la tendresse de nos cœurs. » (L’année liturgique, Dom Guéranger) C’est dans ce jour béni que la terre voit couler les prémices du Sang divin qui doit purifier et sauver l’humanité déchue; Jésus, le huitième jour après Sa naissance, Se soumet à la Circoncision, et commence à souffrir pour nous. La Circoncision était le signe de l’alliance faite autrefois par le Seigneur avec Abraham; et le peuple juif, descendant de ce grand patriarche, avait toujours été fidèle à cette pratique sacrée, considérée comme l’initiation au service du vrai Dieu. L’enfant, dans la loi ancienne, devenait enfant de Dieu par la Circoncision, comme il devient, d’une manière plus parfaite, enfant de Dieu dans la loi nouvelle par le Baptême. Jésus, Fils de Dieu et la Sainteté même, n’avait nul besoin de Se soumettre à une loi dure et humiliante, faite pour les hommes pécheurs. Mais le double but de Sa venue sur la terre Lui fait accepter de grand coeur ce premier sacrifice; Il Se montre, en ce jour, à la fois, notre Sauveur et notre Modèle: Sauveur, Il inaugure l’oeuvre de notre rédemption; Modèle, Il nous apprend à aimer la loi de Dieu, à la garder fidèlement, à ne point chercher de vains prétextes pour excuser notre lâcheté et nos désobéissances, et à guérir notre orgueil par la pratique de l’humilité. — La Circoncision corporelle cache, du reste, pour le chrétien, un beau et grand mystère, car elle est l’image de la Circoncision spirituelle qui consiste à circoncire notre coeur de toutes ses coupables affections, à détruire en nous le péché et les passions mauvaises et à vivre d’une vie surnaturelle. L’Apôtre saint Paul a creusé à fond le sens spirituel de la Circoncision charnelle; les Pères et les auteurs spirituels n’ont eu qu’à commenter les textes si suggestifs de ses Épîtres: « La vraie Circoncision, dit-il (Rom. II, 28), n’est pas celle qui paraît dans la chair; la circoncision est celle du coeur, dans l’esprit, et non dans la lettre. » — « Dans le Christ Jésus, ni circoncision, ni incirconcision n’ont de valeur, mais bien la foi, qui est agissante par la charité. Ce qui est tout, c’est d’être une nouvelle créature (Gal. V, 6; VI, 15). » — « En Jésus-Christ vous avez été circoncis d’une circoncision non faite de main d’homme, de la circoncision du Christ, par le dépouillement de ce corps de chair (Col. II, 11). » Toute la doctrine du grand Apôtre se résume à montrer que l’Ancienne loi n’était qu’une figure et une préparation de la Loi du Christ, que toute la vie chrétienne consiste à renoncer à la chair avec ses convoitises pour vivre intérieurement de la vie de l’esprit, et que ceux-là seuls sont vraiment au Christ qui le suivent dans la voie du sacrifice. C’est tout l’Évangile lui-même.
Martyrologe
L’Octave de la Nativité et la Circoncision de Notre Seigneur Jésus-Christ.
A Rome, la passion de sainte Martine, vierge et martyre. Sous l’empereur Alexandre, elle endura divers genres de tourments, et, finalement frappée par le glaive, elle obtint la palme du martyre. Sa fête se célèbre le 3 des calendes de février (30 janvier).
A Césarée de Cappadoce, la mise au tombeau de saint Basile, surnommé le Grand, évêque, confesseur et docteur de l’église, qui, au temps de l’empereur Valens, remarquable par sa science et par sa sagesse et orné de toutes les vertus, brilla d’un vif éclat et montra une constance invincible dans la défense de l’église contre les ariens et les macédoniens. Sa fête se célèbre plus spécialement le 18 des calendes de juillet (14 juin), jour de son ordination à l’épiscopat.
Au mont Sénario, en Toscane, l’anniversaire de saint Bonfils, confesseur, l’un des sept fondateurs de l’Ordre des Servites de la Bienheureuse Vierge Marie. Après avoir honoré cette même Vierge avec un zèle ardent, il fut par elle soudainement appelé au ciel. Sa fête avec celle de ses compagnons se célèbre la veille des ides de février (12 février).
A Rome, saint Almaque, martyr. Au moment où il disait: « C’est aujourd’hui l’octave du jour du Seigneur, renoncez aux superstitions des idoles et aux sacrifices impurs, » il fut, pour ce motif et par ordre du préfet Alypius, mis à mort par les gladiateurs.
A Rome encore, sur la voie Appienne, trente bienheureux soldats, sous l’empereur Dioclétien, remportent la couronne du martyre.
A Spolète, saint Concorde, prêtre et martyr. Sous l’empereur Antonin, il fut d’abord frappé à coups de matraques, puis étendu sur le chevalet et torturé dans sa prison où un ange vint le réconforter; il termina sa vie sous le glaive.
Le même jour, saint Magne, martyr.
En Afrique, le bienheureux Fulgence, évêque de l’église de Ruspe. Au temps de la persécution des Vandales, en raison de la foi catholique et de sa science éminente, il eut beaucoup à souffrir de la part des ariens et fut relégué en Sardaigne. Il obtint enfin de rentrer dans son église, s’illustra par sa vie et ses prédications et fit une heureuse fin.
A Chiéti, dans l’Abruzze citérieure, l’anniversaire de saint Justin, évêque de cette ville, célèbre par la sainteté de sa vie et par ses miracles.
A Rome, l’anniversaire de saint Vincent Marie Strambi, évêque de Macerata et de Tolentino, membre de la Congrégation de la Croix et de la Passion de Jésus, remarquable par son zèle pastoral. Pie XII l’a placé parmi les Saints.
Dans le Lyonnais, au monastère de Jura, saint Oyend abbé, dont la vie fut toute éclatante de vertus et de miracles.
A Souvigny en Bourbonnais, saint Odilon, abbé de Cluny. Le premier, il fit célébrer dans ses monastères la Commémoraison de tous les Fidèles Défunts, le lendemain de la fête de tous les Saints: pratique que, dans la suite, l’église universelle approuva en l’adoptant elle-même.
A Alexandrie, la mise au tombeau de sainte Euphrosyne vierge, qui devint célèbre dans son monastère par la pratique de l’abstinence et par ses miracles.
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