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Louis Dumont de Jour de Colère: « Ce gouvernement voulait rassembler les Français, et il est en passe de réussir son pari à ses dépens »

Jour de Colère continue de plus en plus d’intriguer, suscitant bruits et rumeurs sur le net. A quelques jours de la grande manifestation, nous avons à nouveau interrogé Louis Dumont, un de ses responsables, pour en savoir plus…

1) Ces derniers temps, bien des rumeurs courent au sujet du Jour de Colère et de ses organisateurs qui, en préservant leur anonymat, entretiendraient le flou. Pourquoi ce choix ?

 

Nous avons effectivement fait le choix d’un anonymat relatif puisque les prénoms et professions des organisateurs sont publics.

Cet anonymat qui étonne parfois nous permet de fédérer différents mouvements de contestation venus de tous horizons. A vrai dire, les organisateurs importent peu dans la mesure où ils ne sont là que pour mettre en place la plate-forme logistique qui permettra aux différents mouvements comme aux simples citoyens de s’exprimer.

Mais nous craignons par-dessus tout la récupération politique. Les élus de tous bords sont les bienvenus, mais uniquement à titre personnel. Aucune tribune ne leur sera accordée et c’est aussi pour cela que des soutiens nous rejoignent chaque jour.

2) On tente de vous mettre en opposition avec la manifestation européenne du 2 février de la Manif Pour Tous, comme si vous étiez celle du Printemps Français…

Tantôt on nous reproche d’être de connivence avec le Front National, tantôt on entend des rumeurs comme quoi nous serions des sous-marins du Front de Gauche. Rien de tout ceci n’est vrai, évidemment. Cette opposition avec La Manif Pour Tous est infondée, ainsi que notre assimilation au Printemps Français, comme en témoigne la grande diversité de nos soutiens. Certains mouvements issus de la contestation de l’année dernière nous ont rejoints, mais ils ne constituent pas la majorité, loin de là. Tous les sujets de préoccupations des Français sont représentés : justice, santé, ruralité, éducation, sécurité, identité, famille, fiscalité, enfance, liberté…

Comme nous l’avions expliqué précédemment, Jour de Colère est une plate-forme logistique à laquelle toute association peut se greffer. Nous les relayons toutes, sans exception. Nous comptons déjà plus de 40 soutiens! La coagulation prend vraiment corps, et c’est une bonne nouvelle. Cela signifie que le dialogue se noue entre les représentants des différentes contestations, que des passerelles s’établissent. Ce gouvernement voulait rassembler les Français, et il est en passe de réussir son pari à ses dépens.

3) On remarque aussi une forme de mobilisation anti-fiscale…

 Les jacqueries fiscales ne sont jamais une bonne nouvelle pour un gouvernement. Les informations concernant celle que connait notre pays actuellement sont rares, pour éviter l’effet de contagion. Comme le relaie cet article, il semble que les radars ne soient plus en odeur de sainteté en France, et que nos concitoyens aient réellement pris conscience de l’ampleur du racket fiscal organisé par l’Etat.

Autre information très peu relayée, à propos de la Sécurité Sociale : il est désormais possible de la quitter. Toutes les informations sont disponibles dans une série d’articles forts bien détaillés, à consulter ici.

Bien de mouvements anti-fiscalité nous ont rejoints. Au lieu d’écouter son peuple et de réduire les dépenses de l’Etat, le gouvernement continue d’augmenter les impôts pour financer son train de vie pharaonique. Il est temps d’y mettre un terme. Notre économie est plombée, nous sommes en passe de devenir un désert industriel, les artisans et commerçants, qui constituent les forces vives de notre pays, ferment les uns après les autres, et les grandes fortunes et nos entrepreneurs quittent le pays.

 Dans le même temps, l’insécurité est galopante, notre justice est à deux vitesses, notre système de santé au bord de la faillite, notre éducation aux mains d’idéologues incompétents.  A quoi servent donc les impôts ? Il est compréhensible que le ras-le-bol se généralise et que les Français demandent des comptes au gouvernement.

4) Depuis notre dernière interview, de nombreux relais se sont créés en région. A trois semaines de la manifestation, qu’en est-il ?

 Voici la liste de nos relais en région mis à jour. Ils organisent non seulement le déplacement vers Paris, mais aussi s’occupent de la diffusion de l’information (tractage, collage…).

33 départements, ainsi que la Belgique, ont aujourd’hui une équipe opérationnelle. 25 bus sont déjà réservés, et ce n’est qu’un début.

Un service covoiturage est également en ligne en suivant ce lien.

N’hésitez pas à nous rejoindre, ainsi qu’à nous aider au financement. Toutes les bonnes volontés sont sollicitées.

5) Pour certains, colère est synonyme de violence. Ne craignez-vous pas qu’on cherche à déstabiliser le mouvement en créant des débordements ?

 Nous savons de source sûre que le gouvernement tentera de déstabiliser la Marche pour la Vie, qui a lieu le 19 janvier, soit une semaine avant nous, afin de trouver prétexte à interdire le Jour de Colère, ainsi que la Manif Pour Tous qui aura lieu une semaine après nous.

Les méthodes actuelles des forces de l’ordre, qui suivent les ordres du gouvernement et des préfectures, envers les mouvements d’opposition légitime (Manif Pour Tous, Bonnets Rouges, Sages-Femmes, Pompiers…) sont indignes de la France, qui se targue pourtant d’être le pays des droits de l’Homme. Nous avons tous en tête les centaines de gardes à vue abusives de l’année passée, ou encore l’accident tragique qui a coûté la main à un Bonnet Rouge, suite à l’explosion d’une grenade lacrymogène.

Comme tous les coups bas sont attendus, nous mettons en place un service d’ordre important afin de contenir au mieux les débordements pouvant venir de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur du cortège. Les infiltrations par les policiers en civil sont à prévoir. C’est pourquoi tous les appareils enregistrant, photographiant ou filmant sont les bienvenus le jour J, afin de constater les irrégularités orchestrées par le ministère de l’intérieur. Nous mettons tout en œuvre pour que rien ne puisse nous être reproché durant ce 26 janvier.

6) Pourquoi ce choix du terme de colère ? Est-ce un appel à la violence ?

 La violence est contre-productive. Nous n’avons aucun intérêt à dégrader, d’autant plus que nous souhaitons plus d’ordre dans la société, et moins de laxisme envers ceux qui commettent ces exactions. Par ailleurs, n’oublions pas que beaucoup de forces de l’ordre qui nous encadreront sont parfois contraints et forcés de se retrouver à ce poste ce jour-là. Mais c’est du donnant-donnant. Si les manifestants ne les provoquent pas, il n’y a aucune raison en théorie qu’ils utilisent la force envers nous. Il me revient en mémoire une vidéo où l’on peut voir les forces de l’ordre en Italie enlever leur casque, en signe d’apaisement envers les manifestants contre la pression fiscale qui sévit aussi chez eux. Cela date d’il y a moins d’un mois.

Nous invitons toutes les forces de l’ordre à faire de même, de cesser d’obéir à des ordres injustes, quand ils ne sont pas illégaux, pour que la confiance soit rétablie entre les citoyens et ceux qui sont censés nous protéger, et non nous réprimer abusivement.

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