La position prise par le plus important office de surveillance mondiale de la santé (OMS) bouscule tout ce qui a été dit à propos de l’avortement depuis soixante ans. Les partisans de l’IVG, depuis toujours, ont avancé l’idée que les avortements légaux étaient sans danger. Conjointement tous ceux qui se faisaient dans l’illégalité étaient dangereux. D’où la nécessité d’autoriser l’ « interruption de grossesse » dans tous les pays où elle est interdite. Or cette affirmation est infondée.
C’est cette notion qui est contestée dans un éditorial du dernier bulletin de l’Organisation Mondiale de la Santé. Cette dernière revoit la définition de « l’avortement dangereux » en faisant une distinction entre cet acte et sa légalisation. Elle ne rend pas cet acte sans danger comme le proclame la plupart des médias. C’est un renversement total de tendance et un remarquable pas dans la bonne direction.
L’article reconnaît que « l’OMS a toujours utilisé historiquement un concept opérationnel pragmatique qui mesure la sécurité en termes de sur-appréciation de la dimension légale dans le développement de ses estimations régionales et mondiales des taux des avortements non médicalisés ». Conjointement, cette méthode gonfle artificiellement le nombre des « avortements dangereux » dans les pays qui interdisent l’avortement. Ce qui donne des raisons et du grain à moudre à tous ceux qui veulent imposer mondialement l’avortement. De plus, il est minimisé le nombre d’avortements dangereux dans les pays qui autorisent l’avortement à la demande. Les avortements illégaux dangereux dans leurs conséquences ont été surestimés et la dangerosité des avortements légaux sous-estimée.
La vérité est que «l’avortement illégal n’est pas synonyme d’avortement à risque», comme l’éditorial de l’OMS l’admet. Nous savons, sur la base des éléments de preuve à travers le monde, que l’avortement peut être autorisé par la loi et cependant être extrêmement dangereux pour la santé des femmes (en grande partie en fonction du contexte médical ).
La légalisation de l’avortement ne crée pas tout à coup la sécurité. Elle rend plus commode. Ce qui est autre chose. La preuve en est que de nombreux pays montrent que la légalisation de l’avortement n’est tout simplement pas nécessaire pour réduire la mortalité maternelle et protéger la vie et la santé des femmes.
Il y a a lieu de se féliciter que l’OMS reconnaisse la différence entre la sécurité de l’avortement et sa légalisation. Le stade suivant serait que cette organisation mondiale admette qu’un avortement légal n’est jamais anodin et qu’il pose toujours en lui-même des risques. Il n’est jamais sans danger pour la santé psychique et physique de celle qui y a eu recours. Chaque avortement met à plus ou moins long terme en danger la santé de la femme et en même temps détruit un être humain innocent à une période où l’opinion est particulièrement sensible à la souffrance des animaux en oubliant celle de l’embryon et du fœtus. Nous demandons instamment à l’OMS de reconnaître également qu’aucun avortement n’est jamais complètement sûr ; que l’avortement pose intrinsèquement des risques pour la santé physique et psychologique des femmes. Il faut espérer que l’OMS saura un jour reconnaître que chaque avortement unique prend la vie d’un être humain innocent, un membre important de la famille humaine qui mérite attention et respect ; celle de l’enfant à naître.
Il faut terminer par la conclusion donnée par l’Organisation Mondiale de la Santé : Assessing the safety of induced abortion does not suffice, however. L’évaluation de la sécurité de l’avortement provoqué ne saurait être en lui-même un critère suffisant. La sécurité est une chose. Les conséquences en sont d’autres…
Tellement dramatiques…
Dr Jean-Pierre Dickès
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