Au plus bas dans les sondages, affaibli par les élections municipales, le PS n’a tiré aucune leçon de l’impopularité qui le caractérise et va affronter les élections européennes dans les pires conditions. Faut-il être prisonnier d’idéologues invertis pour avancer un projet de Loi Famille honni en pleine période électorale… D’autant que ce projet de loi mécontente tout le monde. Pour le lobby LGBT, ce projet de loi ne va pas assez loin et ne respecte pas les engagements que lui avait faits le PS. Pour tous les défenseurs de la famille, des modérés de la LMPT aux intransigeants de Civitas, en passant par les Sentinelles et autres Veilleurs, c’est tout simplement une mixture imbuvable. Le parti socialiste est en passe de réussir l’exploit de rassembler tout le monde contre lui !
Dans un tel contexte électoral et après des mois de mobilisation ininterrompue contre la loi Taubira, les partis politiques de l’opposition ont bien compris l’opportunité (car on peut douter de leur sincérité) de s’emparer de cette question et de mener une guerre sans relâche contre ce projet de loi Famille. Plus de 600 amendements ont donc étés déposés par les parlementaires de l’UMP. Il s’agit avant tout de faire durer l’examen de la loi pour compliquer le passage de celle-ci et d’aborder les élections européennes dans une posture de protecteurs des valeurs familiales.
On retiendra l’amendement 225 déposé par Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate (PCD), affilié à l’UMP. Le député espère ramener à 18 ans la notion de majorité sexuelle. «Actuellement, le mineur de quinze ans et plus n’est plus protégé pénalement en cas de relations sexuelles avec un majeur, dès lors que cette atteinte s’est faite sans violence, ni contrainte, menace ou surprise, sauf cas du majeur ayant autorité sur lui (article 227-27 du Code pénal). Or, peut-on envisager sérieusement qu’une relation sexuelle puisse être véritablement consentie à quinze ans? Cette modification s’impose avec d’autant plus de force que l’âge nuptial est passé, en droit du mariage, de 15 à 18 ans avec la loi du 15 avril 2006, précisément pour protéger les mineurs de 15 à 18 ans. L’approche d’un mineur dans le but d’entretenir avec lui des rapports sexuels doit être punie des mêmes peines», explique le texte du député Poisson.
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