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Loi d’exception pour reconstruire Notre-Dame-de-Paris : en vue d’une déconstruction de son identité chrétienne?

L’incendie qui a détruit la cathédrale Notre-Dame-de-Paris ouvrira-il la voie à une dénaturation du monument, pour en faire un emblème du non-art cosmopolite contemporain ?

Si certains en doutent encore, le projet de loi pour la restauration de la cathédrale proposé par le gouvernement Macron et adopté avec 32 voix pour, 5 contre et 10 abstentions, dans la nuit de vendredi à samedi en première lecture, semblerait bien aller dans ce sens. S‘il traite de la gestion des dons, des réductions d’impôts, de la conduite de travaux, ce projet autorise surtout des délais réduits et des dérogations notamment aux règles d’urbanisme, à la protection de l’environnement, à la préservation du patrimoine.

« Si aucune opération de restauration de monument historique n’avait encore donné lieu à une telle adaptation législative, c’est parce que nous sommes face à une situation inédite », a tenté de justifier le ministre de la Culture Franck Riester à l’ouverture des débats. « Le chantier qui s’annonce est exceptionnel, ambitieux, unique », a-t-il ajouté alors que certains députés d’opposition dénonçaient l’inutilité d' »une loi d’exception » qui permettra de ne pas restaurer Notre-Dame à l’identique.

«Notre conviction, chez Les Républicains, c’est qu’il n’est pas utile de voter une loi d’exception pour atteindre nos objectifs», a déclaré Brigitte Kuster. «Vous nous demandez de vous donner un chèque en blanc pour déroger à la réglementation de l’environnement, de la protection du patrimoine, aux modalités de la participation du public, au code des marchés publics», a souligné de son côté Frédérique Dumas (UDI).

Les Français ne semblent pas souhaiter une reconstruction en cinq ans, comme énoncé par Emmanuel Macron lors de son intervention télévisée au lendemain de l’incendie de Notre-Dame. 77 % des sondés ne veulent pas d’une loi d’exception pour le chantier de la reconstruction, qui s’affranchirait de certaines normes d’urbanismes comme des fouilles archéologiques préventives, pourtant obligatoires dans le droit commun. 55 % d’entre eux par ailleurs veulent une rénovation à l’identique, avec la même flèche que celle réalisée par l’architecte Viollet-le-Duc. Ils sont donc plutôt défavorables au concours voulu par le président de la République.

Le sujet de ce projet de loi est d’une importance capitale pour la survie de la cathédrale de Paris. Pourtant seuls 88 députés, en majorité de La république en marche, étaient présents à l’Assemblée nationale. Mais où étaient donc les députés de la « droite » pour faire barrage à cette loi scandaleuse ? Le RN était absent, les LR se sont abstenus…

Pourtant, en tout état de cause, cette loi fait partie d’un ensemble plus vaste de déconstruction du patrimoine et par là de l’identité chrétienne de la France.

Francesca de Villasmundo

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