« C’est une défaite politique et stratégique pour Netanyahu de voir tous ces combattants encore en vie. »
Depuis quelques jours, le président des Etats-Unis martèle la solution approuvée grandement par un Netanyahu tout surpris de vider Gaza de ses habitants et de transformer ces 360 km² en riviera pour touristes fortunés. L’armée américaine, qui n’a plus rien à se mettre sous la dent depuis l’Afghanistan, se chargerait de cette basse besogne au grand plaisir des israéliens.
Car, si la bande de Gaza a été quasiment rasée (70% de destruction principalement par air), même si les israéliens ont bien affaibli le Hamas, ils ne l’ont pas délogé.
Car, malgré un pilonnage intensif, la destruction des tunnels trouvés ou leur noyade, comme je l’avais dit il y a un peu plus d’un an, dès la trêve en vigueur, les charançons Hamas sortent de leurs tanières avec des treillis quasi neufs et une tenue identique digne d’une excellente troupe. C’est une défaite politique et stratégique pour Netanyahu de voir tous ces combattants encore en vie. Tsahal n’est pas allé systématiquement les chercher en combat de rue car à chaque fois, ils ont perdu beaucoup d’hommes pour un maigre butin.
Dans ces conditions, connaissant l’armée américaine, si Trump met à exécution son plan, ils ne sont pas prêts de tirer les combattants du Hamas du magma des destructions de Gaza.
Faire partir les vieillards, les femmes et les enfants, cela paraît simple, contre toutes les règles du droit international car cela est assimilé à un nettoyage ethnique. Mais, cela reste possible en se mettant à dos une grande partie des pays arabes qui hurleront, pas trop longtemps car ils dépendent tous des USA économiquement. En revanche, je leur prédis beaucoup de perte de GI’s[1] s’ils vont chercher un par un à la pince à épiler les combattants du Hamas qui évoluent dans ce dédale de destructions depuis 500 jours. C’est leur terrain de prédilection, ils le connaissent par cœur et sont aguerris pour ceux qui survivent malgré les privations nombreuses.
Si Tsahal ne s’est pas risqué à le faire, c’est que cela est trop dangereux et consommateur en troupe. Les sacs mortuaires ne sont pas les bienvenus dans les pays occidentaux.
En conséquence, les entreprises de travaux publics ne sont pas prêtes de dégager, concasser, aplanir les gravats, construire des complexes hôteliers avec spa dans Gaza, même avec des engins blindés de travaux public et des conducteurs en gilets pare-balles et casques bien payés qui n’iraient pas très vite à la merci du premier tireur d’élite du Hamas qui va sortir cinq minutes prendre l’air pour décharger son fusil à lunette d’une balle de Dragounov dans la tête du premier conducteur disponible.
Cette mission est complètement vouée à l’échec.
Laissons les Gazaouis chez eux, aidons les à reconstruire leurs églises, leurs maisons détruites par la folie sioniste.
Anatole Castagne.
[1] GI’s : (Government Issue) soldat de l’armée américaine appelé ainsi à la suite de l’équipement, qui comportait cette abréviation et qu’il leur était donné par le gouvernement US pendant la 1° guerre mondiale.
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