Selon les sondages, l’immigration est désormais le deuxième souci des Anglais, juste derrière la mauvaise situation économique.
Pour expliquer cette inquiétude croissante des Britanniques vis-à-vis de l’immigration, il faut remonter en 2004. Le Royaume-Uni autorise cette année-là les habitants de huit nouveaux pays membres de l’Union européenne à venir travailler sur le territoire de Sa Gracieuse Majesté. Les prévisions du gouvernement britannique tablaient sur l’arrivée de 13.000 immigrés par an. En réalité, ils seront 900.000 à s’installer en dix ans ! Sans compter l’immigration extra-européenne et les clandestins…
Les villes anglaises considérées comme des bassins d’emplois s’en sont trouvées complètement transformées par l’afflux de migrants indiens, pakistanais, africains, arabes, polonais,… L’exemple de Slough est significatif. Dans cette petite ville, les Anglais de souche ne représentent plus qu’un tiers des habitants. Tous les commerces ont pris des allures exotiques.
Des patrons peu soucieux du bien commun et pour qui les affaires et le patriotisme ne se mélangent pas, s’en sont frottés les mains : cette immigration a apporté une main d’œuvre qui ne peut pas exiger grand-chose en matière de salaire et de conditions de travail. Au final, CIP Recruitment, agence d’intérim spécialisée dans l’agroalimentaire, concède que 95 % de ses 600 employés sont étrangers.
Les Anglais de souche sont désormais défavorisés dans le domaine de l’emploi, mais aussi des logements sociaux. A Slough, les 6.500 logements sociaux sont tous occupés et il y a une liste de 7.500 personnes en attente ! Même chose pour les écoles. Les onze écoles secondaires locales ne suffisent plus. Il en faudrait rapidement six de plus ! La mairie ne peut tirer qu’un seul constat : « les limites physiques sont atteintes », il n’est plus possible de continuer à permettre l’arrivée de nouveaux immigrés.
Même les travailleurs sociaux, traditionnellement très à gauche et pro-immigration, appellent à durcir le contrôle aux frontières.
Dans ce contexte, le premier ministre a publié le 27 novembre une tribune remettant en cause la libre circulation au sein de l’Union européenne.
« Le 1er janvier, les habitants de Roumanie et de Bulgarie vont avoir les mêmes droits de travailler au Royaume-Uni que les autres habitants de l’Union européenne. Je sais que beaucoup de gens sont très inquiets de l’impact que cela pourrait avoir sur notre pays. Je partage cette inquiétude. », écrit David Cameron.
C’est que le premier ministre sait que, sur sa droite, Nigel Farage, le leader du Parti pour l’Indépendance du Royaume-Uni (UKIP), gagne des points en clamant fort : « L’UE autorise 29 millions de Roumains et de Bulgares à venir au Royaume-Uni ». Un slogan qui fait mouche.
Le premier ministre promet donc de durcir l’accès aux aides sociales pour les immigrés y compris venant de l’UE.
« L’UE d’aujourd’hui est très différente de celle d’il y trente ans. Il faut qu’on accepte le fait que la libre circulation a provoqué de vastes mouvements de population causés par une énorme disparité de revenus. (…) Un nouvel accord est nécessaire, qui reconnaisse la libre circulation comme un principe fondamental de l’UE, mais qui ne soit pas sans limites. », ajoute David Cameron.
Promesses électorales ou vrai bras de fer en perspective au sein de l’UE pour enfin durcir la politique d’immigration ?
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