Près de 40 « migrants » ont été tués dans une frappe aérienne, destinée à la base militaire de Dhaman, mais tombée sur leur centre de détention dans la banlieue de Tripoli tôt ce mercredi. Une frappe attribuée aux forces du maréchal Khalifa Haftar qui tentent depuis trois mois de s’emparer de la capitale.
Au moins 70 clandestins ont été blessés dans l’attaque, selon un « bilan préliminaire », a indiqué un porte-parole des services de secours, Osama Ali. « Le bilan pourrait s’aggraver », a-t-il ajouté, précisant que 120 migrants, surtout d’origine érythréenne et somalienne, étaient détenus dans le hangar qui a été atteint de plein fouet par la frappe.
Le bureau du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit « extrêmement préoccupé » par ces informations sur des frappes aériennes contre le centre de détention de Tajoura, et « sur la mort de réfugiés et de migrants ».
Cette tragédie, qui s’inscrit dans une Libye qui a sombré dans un chaos inextricable depuis l’intervention militaire de 2011 plaidée par le président français de l’époque Sarkosy et le va-t-en-guerre éternel BHL, signe l’échec de la stratégie européenne dans cette région de l’Afrique et une terrible débâcle politique des chancelleries occidentales. Le chaos règne et ne cesse de s’intensifier pour le plus grand avantage des passeurs de migrants et des mondialistes aux manettes derrière cette guerre, soi-disant libératrice du peuple libyen opprimé mais réellement génératrice d’une anarchie meurtrière qui a fait de la Libye la plaque tournante de l’émigration africaine vers le Vieux Continent.
A partir de maintenant il deviendra plus difficile déclarer comme « un port sûr » une Libye flagellée par les bombardements. Et si l’on peut être surpris de la concordance de temps entre ce bombardement et l’affaire du Sea Watch, il n’en reste pas moins que cette attaque qui a touché un camp de migrants fournira d’ultérieures justifications aux bateaux des ONG immigrationnistes avant d’être humanitaristes engagées à soustraire aux gardes-côtes libyennes les chargements d’êtres humains à la dérive sur des embarcations de fortune. Et ne parlons pas de la pression accrue sur le dos des aspirants à l’Eldorado européen, prêts à payer encore plus pour s’assurer un passage de l’autre côté de la Méditerranée. Une pression qui sous la loi du marché contribuera à l’augmentation des subsides et des subventions avec lesquels le gouvernement de Tripoli, financé en grande partie par l’Italie et l’Europe, essaye de calmer l’activité des milices impliquées dans ce trafic d’êtres humains.
La marée de clandestins qui déferle sur les côtes italiennes, et par là sur les pays européens, risque de prendre des dimensions colossales : les bombes ont beau tomber sur les migrants, le premier objectif semble bien être l’Europe, l’ouverture de ses portes, et la déstabilisation, outre de la Libye, des gouvernements anti-immigration occidentaux !
Francesca de Villasmundo
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