Pour pleinement savourer ce livre, il faut d’abord connaître le parcours de son auteur. Jean-Claude Barreau, né d’une mère juive, élevé par un grand-père franc-maçon, devient prêtre-ouvrier par on ne sait trop quel cheminement, puis aumônier d’étudiants gauchistes en plein mai 68 avant de défroquer. Il est ensuite embauché par un éditeur pour diriger une collection qui publie des auteurs de gauche et d’extrême gauche, est candidat du parti socialiste dans les années 1980 et fait partie des proches de François Mitterrand. Lorsque celui-ci entre à l’Elysée, il nomme Jean-Claude Barreau à la tête de l’Office des Migrations Internationales (OMI). L’ultra-gauche finit par avoir sa tête en raison de ses prises de position non-conformes mais il revient comme conseiller en matière d’immigration au cabinet de Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur. Il termine Inspecteur général de l’Education Nationale.
Vous l’aurez compris, Jean-Claude Barreau est un homme de gauche. Mais il est hors catégorie, s’est mis très rapidement à critiquer l’immigrationnisme, a pris position contre la double nationalité et contre le droit de vote des étrangers. S’il reste très attaché à la laïcité républicaine, son livre n’en contient pas moins des propos dont on se délecte au regard du profil de l’auteur.
D’entrée de jeu, il rappelle que « le but caché de l’UE est de détruire les nations« . Et de noter que dans La France des régions expliquée aux jeunes qu’il avait acheté pour ses petits-enfants, il a découvert cet aveu d’un rédacteur : « l’UE, c’est transporter sur notre continent le système fédéral des Etats-Unis, transformer les régions de tous les pays européens en Etats. Puis les réunir pour former un seul grand pays, l’Europe« .
Le reste de l’ouvrage est à l’avenant. Jean-Claude Barreau s’insurge contre la bien-pensance des bobos, des immigrationnistes qui prônent la mixité sociale pour les autres mais envoient leurs propres enfants dans des écoles où ils ne rencontreront pas d’immigrés, hormis des enfants d’ambassadeurs. Il met en avant l’absurdité du discours qui revendique le « droit à la différence » pour tous sauf pour les Français qui devraient abandonner leurs us et coutumes pour s’adapter à ceux des nouveaux arrivants.
Jean-Claude Barreau s’indigne également que la France ne recommande plus l’assimilation, permettant l’émergence de tous les communautarismes et la libanisation de l’hexagone.
Liberté, égalité, immigration ?, Jean-Claude Barreau, éditions de l’Artilleur, 153 pages, 10 euros
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