L’on sait depuis toujours la philosophie gourmande en définition de concepts et en analyse de concepts. Analyses diverses, variées, parfois convergentes, le plus souvent divergentes, pour laisser place à la disputatio des arguments et soutenir ainsi l’éloquence ou, plus simplement, pour favoriser la compréhension du monde et prolonger ainsi la vie dans ce monde.

Dans une sorte de commune mesure, les penseurs classiques ou modernes ont vu dans la liberté une spécificité du choix de la volonté chez l’homme et de l’instinct chez l’animal. A charge pour la volonté humaine de s’ordonner à sa propre finalité, c’est à dire de promouvoir raisonnablement son agir dans le concert des agir respectifs.

L’homme étant un animal raisonnable et plus encore social, il lui revient de se comporter « en mesure » des autres, et non pas « sans mesure » ou sans la mesure des autres.

Toutes choses ont leur fin, hélas ! car avec le développement exponentiel de la « technique » ou de « l’homo faber », l’intelligence humaine s’arrache à elle-même pour devenir artificielle ; elle congédie la volonté supposée régler les passions que les sens charrient et s’éloigne de la commune mesure, de la commune entente. La liberté en souffre et ne peut qu’en souffrir. *

S’arrachant à elle-même, l’intelligence humaine n’éclaire plus la volonté humaine qui, dès lors, s’égare dans l’indifférenciation du bien et du mal, du vice et de la vertu, relativise les pôles et les neutralise. Plus d’ordre substantiel, plus de hiérarchie des normes. Plus de Décalogue et plus de Béatitudes. La neutralité des concepts rend la liberté folle. Elle lui fait perdre sa boussole : la mesure du bien ; et son étoile : la vérité. Car, à tout bien considérer, il n’est pas de liberté sans vérité.

Les Evangiles, encore et toujours eux, nous le rappelle en St Jean 8 – 32 : « et vous connaitrez la Vérité, et la Vérité vous délivrera ».

Nous sommes là plongés dans l’abîme des nouveaux chantres de la liberté : émanciper l’homme de son propre conditionnement, de son conditionnement social, de son conditionnement mortel. La liberté des Attali, des Minc, des Berggruen, des Schwab et autres séides de la liberté sans la vérité, la liberté des nihilistes, la liberté des affairistes et des mondialistes, consiste dans la neutralité des concepts pour faire de leurs sujets, trompés dans leur liberté, les esclaves de l’erreur et du mensonge. L’erreur est le contraire de la vérité. Le mensonge sa négation. La « technique » et les techniciens cités ci-dessus n’ont que faire de la vérité ! Rejetant la vérité, ils pensent, agissent et parlent comme des dieux. Ils se font dieux à sa place.

Osons le dire : depuis la faute originelle, l’homme ne nait plus libre, il le devient… s’il le veut !

Rousseau a tort et la déclaration des droits de 1789 aussi. Il recouvre sa liberté en vivant selon la vérité et la perd en s’en éloignant. Il oscille en permanence entre ces deux états, celui du recouvrement de la liberté et de perte de la liberté à l’aune de la vérité. Négliger cela, c’est se rendre esclave de ceux qui veulent fabriquer un monde d’esclaves et c’est accepter par avance de ne point leur résister.

Gilles Colroy.

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