Fondé par un syndic d’agent de changes parmi lesquels les Rothschilds (sous le faux nom des Rosnoblet) et les Louis-Dreyfus (ceux-là même dont on parle à Marseille), mais aussi Salomon Reinach, le frère de Joseph, bailleur de fond du lobby dreyfusard (pour en savoir plus, lire cet excellent article http://www.jeune-nation.com/culture/histoire/20905-la-fondation-de-lhumanite-le-grand-capital-aux-origines-de-la-presse-communiste.html), L’Humanité a été, et de plus en plus avec le temps, un journal en perpétuel déficit. Ceci avait d’ailleurs été immortalisé dans le sketch des Inconnus La Revue de presse : « Ca se vend encore L’Humanité ? Oui, ça ne s’achète plus, mais ça se vend… »
Financé par les abonnements obligatoires dans les pays de l’Est, l’argent de Moscou.
L’Humanité le fut aussi en 1973 par le CNPF (55 millions de francs) et aussi plusieurs entreprises liées à la Trilatérale (Fiat, Coca-Cola, Nestlé), de grands groupes américains (ITT, Ford, Cadillac), de grands magasins (Conforama, Galeries Lafayette, BHV), des maisons d’éditions (Gallimard, Bordas, Fernand Nathan, Flammarion), des banques (CIC, Société Générale, Crédit Lyonnais, BNP, Crédit Agricole, Caisse d’Epargne)… En 1980, on pouvait y rajouter Dassault, RTL, Adidas, Canon, Europe 1, La Redoute, Schweppes… En 1983, ce fut le tour d’Euromarché et en 1985, d’Aérospatiale, sans parler de l’apport de 2 millions de francs fait en 1974 par le gouvernement Chirac. Il est vrai que le PCF savait être « persuasif ». Lors de la Conférence nationale du PCF à Villejuif (6-7 février 1965), Etienne Fajon ordonna « une action persévérante pour augmenter les ressources en publicité en appelant ouvertement les lecteurs à boycotter les firmes qui nous refusent leurs annonces». Mais cette pratique est plus ancienne : le 11 septembre 1960, L’Humanité-Dimanche appela au boycott de la margarine Planta accusée d’être « responsable d’intoxications alimentaires en Hollande » et de fustiger Unilever « trust de la mangeaille ». Le 23 octobre 1960, le même journal ventait sur une page la dite margarine…
Une fois le Mur de Berlin tombé, L’Humanité devient le quotidien le plus subventionné de France a hauteur de 53 centimes l’exemplaire (contre 33 centimes pour le journal bobo-conciliaire Télérama, 19 centimes pour le quotidien « de référence » Le Monde et 4 centimes pour le quotidien populaire Le Parisien, la presse dissidente ne touchant pas un fifrelin, preuve que elle, et elle seule, dérange le système). La cerise sur le gâteau vint de président « de droite » Nicolas Sarközy qui empêcha le journal qui avait tant pleuré son cher Staline et qui en 1982 déclarait encore que le Goulag n’existait pas de sombrer corps et biens. Si on en croit Le Point, c’est un véritable sauvetage au mépris de toutes les règles qui a été opéré… Au départ, le siège de l’Humanité devait être racheté par un Helvète, le compte Richard von Goetz pour la somme délirante de 15 millions d’euros, via une société écran luxembourgeoise. La crise financière fera capoter l’opération.
Par le truchement d’Emmanuelle Mignon, Sarközy vole au secours de quotidien qui a rendu tant de service au Système. Une « estimation » de ce bâtiment vétuste (plus de 6 millions de travaux nécessaires) donne la somme de 13,26 millions d’euros, alors que les sous-préfectures toutes neuves de Mulhouse et Aix ont été budgétisées à 7,5 millions… Finalement, après maint tripatouillage, l’opération se fait aux alentours de 12,5 millions en 2009. Le torchon stalinien est encore endetté à hauteur de 4 millions ? A ce que cela ne tienne, hop, un petit effacement d’ardoise et le tout est réglé en 2013…
En 2016, l’Humanité est toujours dans le rouge. Financièrement bien sur. Mais on peut compter sur les largesses du capital pour renflouer un laquais qui leur fut fort utile… Un journal libre, c’est un journal qui ne touche pas un centime de l’Etat ou des firmes, mais qui ne vit que de ses lecteurs. Un journal libre, c’est un journal dont les collaborateurs ne reçoivent pas la Légion d’Honneur mais sont traînés devant la XVIIe.
Bien sur, on me dira « liberté d’expression… pluralisme… liberté, égalité, choucroute ». Je répondrais : « Certes ! Et Rivarol ? ». Réponse : « C’est pas pareil… Rivarol, c’est cro cro méchant ! ». En 1997, suite à une manœuvre électorale déloyale, Jean-Marie Le Chevalier – alors maire FN de Toulon – perdait son siège de député. Le « dessinateur » de L’Humanité avait fait le dessin suivant : Le Chevalier le crâne fracassé par une batte de baseball avec ce slogan « Invalidé c’est bien, invalide c’est mieux ». Si, quelqu’un me prouve que Chard ou Konk ait un jour fait un crobar aussi haineux, je suis prêt à retourner dans ma ville natale et chanter publiquement L’Internationale en bulgare sur la Place Salvador Allende…
Hristo XIEP
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