La vision de l’Histoire, sciemment déformée par certains, révèle souvent des surprises.
Le site de propagande israélien en langue française alyaexpress-news était déjà revenu il y a peu sur le bobard incroyable, balancé par Menahem Begin lors de sa visite officielle en Egypte en 1977.
http://alyaexpress-news.com/les-egyptiens-sont-vraiment-paranoiaques-sur-les-juifs-et-les-pyramides/
Béguin avait publiquement affirmé devant les pyramides de Guiseh : « C’est nous qui avons construit cela !» Rien que cela !
Et apparemment cette stupidité a la vie dure, puisque le site Alyaexpress-news se croit encore obligé aujourd’hui de démonter cet anachronisme hurlant, affirmant avec la syntaxe qui lui est propre :
« C’est évidemment ridicule car les pyramides sont antérieures à Jacob depuis des siècles.
Personne ne croit sérieusement que les Israélites les ont construits bien que Menahem Begin ait dit qu’ils l’ont fait dans un épanouissement rhétorique en 1977. » (sic!)
« Epanouissement rhétorique » la formule est cocasse, mais pour le moins révélatrice !
D’autant qu’alyaexpress concluait quant aux réactions égyptiennes :
« Leur réaction effrayée à certaines représentations hollywoodiennes des juifs qui construisent les pyramides révèle beaucoup plus sur le complexe d’infériorité égyptien que sur l’histoire. »
C’est vrai qu’il y a de quoi imaginer un complexe d’infériorité chez les héritiers de la plus grande civilisation antique avec Sumer (à l’autre bout du « croissant fertile ») face à une peuplade clanique émergeante au XIIeme siècle en Canaan, dont les attaques persistantes au long de la grande route commerciale côtière trans-palestine devaient conduire à une répression ferme, relatée dans la fameuse stèle de Mérenptah où figure la première mention historique connue d’une entité dite hébraïque : « Ysraël »…
« L’épanouissement rhétorique » ne connaissant ni le temps ni les frontières, nous en avons retrouvé les effets dans des échanges entre deux « intellectuels » de renom (enfin qui se qualifient comme tels !) Gilles-William Goldnadel et Alexandre Adler, mis en forme par le journaliste Clément Weill-Raynal sous le titre prometteur de : « conversation sur les sujets qui fâchent » paru en 2008…
Rassurons-nous, nous ne sommes pas là dans la continuité de ces échanges socio-politiques rédigés par les grands érudits, écrivains, philosophes ou politologues XIX eme siècle, tels Joseph de Maistre (« Les Soirées de Saint Pétersbourg » – 1821) ou Vladimir Soloviev (« Trois Entretiens » – 1900 – aussi connu sous le titre « Trois conversations »)…
Non ! Avec Adler et Goldnadel, nous sommes seulement dans la continuité journalistique de la plus basse propagande sioniste qui a ses adeptes parmi des goyim, acteurs de la politique française, même aujourd’hui dans la droite dite nationale, ne l’oublions jamais…
C’est ainsi qu’Adler n’a pas hésité à dire, rapporté dans cet ouvrage impérissable :
«Les Juifs sont dans ce pays de toute éternité. Ils ont fait partie de la France médiévale, même de la France antique. Ils ont ensuite, après une période d’expulsion assez brève et qui n’a jamais été complète sur tout le territoire français, assuré un rôle important dès le XIXe siècle. Deux communautés qui ont toujours donné la tonalité principale au judaïsme français, la communauté alsacienne chez les Ashkénazes et la communauté algérienne chez les Séfarades, ont totalement adhéré à l’identité française.
Et les autres, qui sont venues par la suite, se sont beaucoup référées à ce mode d’assimilation. »
http://philosemitismeblog.blogspot.fr/2017/10/alexandre-adler-les-juifs-sont-en.html
Merci à monsieur Adler, certainement grâce à son « épanouissement lyrique », de nous rappeler apprendre ainsi notre histoire !
J’ignorais qu’il eut existé des juifs « de toute éternité » pas même en Terre Sainte et encore moins en France.
Il y a trois mille ans, ni l’une ni l’autre n’existaient…
En fait, les juifs ont suivi le développement du réseau des voies romaines (ci-dessus au début du IIeme siècle), ce qui leur permit de suivre le littoral nord méditerranéen et de laisser quelques traces d’occupation en Narbonnaise (Beziers – Narbonne) avant même que la France n’existât !
Même chose pour les Rhadanites, ces marchands qui remontèrent alors au long de la vallée du Rhône vers l’Alémanie et Cologne pour rejoindre la branche nord méditerranéenne de l’extrémité de la route de la soie.
Car au-delà du débat maçonnique stérile sur la « naissance française lors de la Révolution », chacun s’accorde à placer à la date du baptême de Clovis (496) l’existence de la première entité géographique et politique avérée, proprement franque : avant le sixième siècle, pas de Francie et encore moins de France…
J’attends donc que ces messieurs m’expliquent ce qu’est la « France antique » !
Si au Moyen Age la présence juive est attestée à Rouen et Troyes (ville du célèbre talmudiste Rachi) la question alsacienne est plus litigieuse.
Territoire de l’empire de Charlemagne, l’Alsace dut rattachée au Saint Empire Romain Germanique en 962. Cette région, initialement territoire des Alamans n’a commencé à devenir française qu’à partir du XVIIeme siècle, une éternité bien courte… Presque aussi courte que l’ancienneté de la mouvance ashkénaze sur l’origine de la quelle nous ne étendrons pas ici, mais dont l’appellation est attribuée précisément à Rashi…
Bref la mouvance ashkénaze n’existait pas à proprement parlé, avant le Xeme siècle…
Alors la « communauté ashkénaze alsacienne »…
(L’éternité se raccourcit dangereusement décidément !)
Encore n’était-elle pas connue de façon particulièrement glorieuse – mais on acquiert la célébrité comme on peut – si on en croit la réputation faite à Verdun, en Lorraine, comme première plaque tournante européenne de la traite et de la castration des esclaves : un monopole des marchands et médecins ashkénazes (rhadanites), selon Maurice Lombard….
[Espaces et réseaux du haut Moyen Âge, Maurice Lombard – Paris et La Haye, Mouton, 1972.]
Quant à la communauté sépharade algérienne, elle a l’âge du décret Crémieux qui la fit arbitrairement française en 1870)…
C’est dire qu’elle n’a pas dû avoir le temps d’influer beaucoup sur la « tonalité » du judaïsme français au XIXeme siècle !
Là nous sommes dans « l’éternité contemporaine », un concept qui devrait ravir les tenants du récentisme !
Enfin pour ce qui est d’avoir « totalement adhéré à l’identité française », nous laisserons le mot de la fin à Laurent Sagalovitsch, écrivain et éditorialiste né à Montreuil de père ashkénaze et de mère sépharade, vivant aujourd’hui à Montréal, auteur d’un blog devenu célèbre dont le titre en dit long : « You will never hate alone » (Vous avez bien lu : « Vous ne haïrez plus seul » ou bien « Vous ne serez plus seul à haïr »…)
http://blog.slate.fr/sagalovitsch/
On y trouve une profession de foi, bien dans la ligne de l’apologie de la haine qu’il respire où il déclare :
« Bien que je sois né en France, bien que je possède un passeport français, que j’ai trop longtemps vécu dans ce beau pays, je n’éprouve envers lui aucune tendresse particulière et n’aurait cesse de démonter et démontrer à longueurs d’articles ses travers et ses absurdités.
La notion de patriotisme m’est complètement étrangère, celle de nationalisme me donne la nausée. »
Touchant n’est-ce pas ?
A la fin d’une diatribe adressée à Eric Zemmour, il n’hésite pas à dire :
« Pour vivre heureux, le juif doit admettre que son destin ne peut jamais être national.
Pour ne pas se perdre dans des combats qui ne sont pas les siens, il doit rester cet être à part, ce déraciné naturel, cet individu atypique, affranchi de tout sentiment nationaliste, qui du haut de ses siècles d’errance, de persécutions et de pogroms, continue malgré tout à tracer sa route, indifférent au sort des nations, libre de tout attachement à une terre bien définie et tâchant d’éclairer les hommes de sa sagesse puisée dans sa condition d’éternel étranger. »
http://blog.slate.fr/sagalovitsch/2014/05/10/eric-zemmour-ou-le-complexe-du-juif-assimile/
Alors Adler, c’est bien cela « le mode d’assimilation » revendiqué des communautés juives en France et « leur mode d’adhésion à l’identité française »?
Claude Timmerman
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