L’Eglise conciliaire a sa liturgie, ses sacrements « bâtards », son code de droit canonique, sa discipline, sa morale à géométrie variable dont Amoris Laetitia n’est qu’un achèvement, ses ‘saints’ papes modernistes, et ses ‘vénérables’ exécuteurs des basses œuvres conciliaires, qui du passé veulent faire table rase. La révolution de Vatican II est un tout en marche continuelle, le progressisme ne connaissant pas de limites, la future déclaration comme vénérable de l’évêque rouge brésilien Mgr Helder Camara en est un nouvel exemple.

Né bien avant le dernier concile, en 1909, ordonne prêtre en 1931, consacré évêque en 1952, décédé en 1999, Mgr Camara fut un personnage clé du progressisme ecclésial des années 30 jusqu’à sa mort. Il fut un protagoniste de la théologie de la Libération. Sur le plan politique, il s’est montré résolument bienveillant envers les dictatures communistes, de l’Union soviétique, à la Chine, à Cuba, toujours sous la bannière de la « défense des pauvres » à laquelle il s’est identifié de manière propagandiste dans la vie et dans la mort. Il aida à la constitution des communautés ecclésiales de base (CEB), préfigurées par le pédagogue marxiste brésilien Paulo Freire, inspirateur du Movimento de Educação de Base. Il a également joué un rôle central dans le renouvellement générationnel mais aussi idéologique de l’épiscopat brésilien, favorisant la nomination de prélats progressistes aux côtés du nonce de l’époque, Mgr Armand Lombardi.

Mgr Camara, personnage clé du progressisme et protagoniste de la théologie de la Libération

L’archevêque Hélder Câmara fut une cible fréquente du grand intellectuel brésilien Gustavo Corção Braga, l’un des représentants majeurs du nationalisme intégral et du national-catholicisme, profondément anti-communiste, thomiste, proche de la Cité catholique de Jean Ousset.

Pour en revenir au prélat brésilien, ce dernier participa au concile Vatican II. Aligné sur l’aile plus progressiste des pères conciliaires, une fois le concile terminé, il en appela à un Vatican III qui surpasserait le second (naturellement de gauche). « Bien qu’il n’ait jamais pris la parole dans la salle, il était absolument central dans les coulisses de Vatican II. C’est lui qui a coordonné les rencontres entre les représentants de l’aile progressiste. Au cours de ces années, Dom Helder, déjà partie intégrante de la théologie de la libération, a porté la dissidence du magistère également sur le plan moral jusqu’à critiquer Humanae Vitae de Paul VI et la défense de l’avortement » explique à la Nuova Bussola Quotidiana Julio Loredo, président italien de la TFP, association née au Brésil.

En 1969, rappelle Loredo, Mgr Camara « prononce un célèbre discours à New York dans lequel il soutient le communisme international. Il a défendu l’URSS et la Chine de Mao. L’un des épisodes les plus choquants remonte à 1968 : le document Comblin. En juin 1968, ce document a été divulgué planifiant une révolution communiste armée au Brésil. Joseph Comblin était un prêtre belge, professeur à l’institut théologique de Recife. Ainsi, dans le diocèse et sous l’égide de Mgr Camara, qui n’a pas nié l’authenticité du document, se bornant à dire qu’il n’était pas officiel. Le projet prévoyait, par exemple, l’abolition de la propriété privée, des forces armées, la censure de la presse, de la radio et de la télévision, les tribunaux populaires. Fondamentalement, une révolution bolchevique au Brésil. »

Le prélat controversé est resté en fonction jusqu’à ses 75 ans canoniques, en 1984

Malgré ses positions controversées, son soutien au communisme international, Mgr Camara restera à la tête de son diocèse jusqu’à ses 75 ans, en 1984, Jean-Paul II régnant.

Depuis sa mort en 1999, août 1999, il a connu une sorte de canonisation médiatique. Certains journaux titraient : « Prophète des pauvres », « Saint des favelas », « Voix du tiers monde », et même « Saint Helder d’Amérique ». La volonté de l’Eglise conciliaire de l’élever à la canonisation  serait une manière de ‘canoniser’ la « théologie de la libération », d’exonérer le communisme de ses crimes, d’effacer -selon ce concept du jour- l’encyclique Divini Redemptoris, le Divin Rédempteur, du pape Pie XI, publiée le 19 mars 1937, portant sur le « communisme athée » et déclarant qu’il est « intrinsèquement pervers » et que « l’on ne peut admettre sur aucun terrain la collaboration avec lui de la part de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne ». En Notre Temps où règne la « cancel culture », l’adéquation de la Rome néo-moderniste à cette mode progressiste est dans la logique de l’évolutionnisme idéologique qui anime la hiérarchie conciliaire, El papa argentin en tête.

Il faut fuir l’Eglise conciliaire et ses ‘saints’ pour garder la foi

Présenter à la vénération des fidèles un tel homme est une aberration qui plus que jamais démontre à quel point les ‘canonisations’ de l’Eglise conciliaire ne peuvent engager un catholique. Et plus que jamais, fuir cette « nouvelle Eglise » comme l’appelait Mgr Lefebvre est un devoir pour tout catholique qui veut garder la foi :

« La seule attitude de fidélité à l’Église et à la doctrine catholique, pour notre salut, est le refus catégorique d’acceptation de la Réforme [conciliaire]. »  

Et :

« C’est donc un devoir strict pour tout prêtre voulant demeurer catholique de se séparer de cette Église conciliaire, tant qu’elle ne retrouvera pas la tradition du Magistère de l’Église et de la foi catholique. » (Itinéraire spirituel, La vie divine, p. 29).

Francesca de Villasmundo  

Sur la question des canonisations actuelles, le lecteur de MPI pourra se reporter à l’étude de l’abbé Gaudray, FSSPX, de septembre 2013 intitulée : Les canonisations actuelles sont-elles infaillibles ? . Et au n° 72 du Sel de la Terre des Dominicains d’Avrillé.

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