Lettre à Mgr Castet, évêque de Luçon
Monseigneur
La première fois, en mars 2016 – il ramène de Lesbos 3 familles de musulmans, 12 personnes en tout – on se dit qu’il évangélise. On reste quand même un peu surpris lorsqu’on nous prie de croire que c’est une bête affaire de papiers qui a empêché d’embarquer des familles de chrétiens d’Orient.
La deuxième fois – « L’idée de conquête est inhérente à l’âme de l’islam. Mais on pourrait interpréter avec la même idée de conquête la fin de l’Évangile de Matthieu où Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations » (La Croix – 17 mai 2016) – on se dit que la parole est maladroite.
La troisième fois, au sujet de la peur qu’inspire, aux Polonais, l’immigration massive de musulmans, le Vatican écrit : « ces peurs sont alimentées par certains partis politiques et par des déclarations inappropriées d’hommes politiques. On crée de façon artificielle une peur des musulmans ». Là, on se dit que quelque chose déraille et que les 84 victimes de Nice ne sont pourtant pas mortes « de façon artificielle ».
La quatrième fois, retour de Cracovie – « « Je n’aime pas parler de violence islamique, parce qu’en feuilletant les journaux je vois tous les jours des violences, même en Italie: celui-là qui tue sa fiancée, tel autre qui tue sa belle-mère, et un autre… et ce sont des catholiques baptisés, hein! Ce sont des catholiques violents. Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique. » – là, le doute n’est plus permis : il ne s’agit plus de maladresse, de blocage administratif ou autre cause. Le propos est délibéré et, assimilant le crime de droit commun au meurtre au nom d’Allah, la mauvaise foi évidente.
Le Saint-Père choque une bonne partie des catholiques avec un discours, ou plutôt une pensée, qui rend identiques christianisme et islam, qui abaisse l’un et excuse l’autre. Encore un effort et, aux fins de rapprochement, le baptême sera remplacé par la chahada. La foi vacille. Quel bénéfice escompte-t-il de ces messages répétés ? L’Église en sortira-t-elle grandie ? Les églises se rempliront-elles ? La conversion des musulmans, interdite par le Coran, est-elle au bout du chemin ? Face à l’affrontement direct, n’y a-t-il pas d’autre voie que le déni de réalité et la fusion du christianisme dans l’islam ?
Je suis désolé, mais je ne me reconnais plus dans les paroles de celui qui est pourtant le chef de l’Église catholique, le successeur de Pierre, le pontife – celui qui fait le pont – entre le Christ et nous.
Très respectueusement.
Yannik Chauvin
Paroissien de Noirmoutier
PS Cette lettre a été envoyée en copie au Père Cieutat, curé de Noirmoutier, à Mgr Rézeau, curé de l’Île d’Yeu et au Père Chatry, curé d’Aizenay.
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