En rentrant chez lui retrouver sa famille, vers 20 heures 30, un commandant de police de 42 ans, Jean-Baptiste Salvaing, a été tué de neuf coups de couteau à l’abdomen au cri d' »Allah akbar », selon des témoins qui ont précisé au Parisien que l’auteur du meurtre serait un voisin de la victime, ce qui expliquerait qu’il était connu comme policier. Le meurtre a été commis vers 20 heures 30 devant le domicile de la victime à Magnanville dans les Yvelines, dans un quartier résidentiel, allée des perdrix. L’individu dont la police n’a pas donné le nom s’est aussitôt retranché dans l’appartement du capitaine poignardé d’où il a annoncé qu’il détenait des otages. Les voisins du couple ont donné l’alerte, la RAID et la BRI de Versailles ont encerclé les lieux et tenté de négocier pour sauver la vie des otages, c’est durant ces négociations que le terroriste s’est revendiqué de l’État islamique. A minuit la police a donné l’assaut, après que l’islamiste ait, semble-t-il, annoncé sur les réseaux sociaux qu’il avait abattu la mère du bébé. C’est alors que les policiers ont découvert le cadavre de Madame Salvaing, abattue à l’arme blanche ainsi que le revendique l’Etat islamique, elle-même fonctionnaire de police à Mantes-la-Jolie où son mari travaillait avant d’être nommé aux Mureaux. La police a pu récupérer le bébé vivant mais très choqué. La police insiste sur le fait qu’elle a abattu l’homme en état de légitime défense. De nombreux tirs, et des explosions, ont été entendus au moment de l’assaut.
Selon BFMT, l’agresseur serait un ancien militaire âgé d’une quarantaine d’années, dont la police n’a pas révélé l’identité.
L’Etat islamique revendique les meurtres
Le parquet antiterroriste de la police judiciaire s’est saisi de l’enquête, qui a été confiée à la sous-division antiterroriste, à la Police Judiciaire de Versailles et à la direction générale de la sécurité intérieure, a indiqué le Parquet de Paris.
Comme à Orlando, l’assassin s’est revendiqué de l’EI et l’EI a revendiqué le double assassinat:
« Selon une source policière, l’homme se serait revendiqué du groupe jihadiste État islamique durant les négociations avec le Raid, avant d’être abattu. Quelques heures seulement après le drame, l’agence Amaq liée au groupe État islamique a revendiqué les meurtres du policier et de sa compagne. « Un combattant de l’EI a tué un adjoint du commissariat de police de la ville des Mureaux ainsi que sa femme à l’arme blanche près de Paris », a écrit l’Amaq, selon le centre américain de surveillance de sites jihadistes SITE. » indique RTL
#Magnanville : l'agence de presse de l'#EI revendique le meurtre du policier et de sa femme. pic.twitter.com/c6QhPoYFOm
— Romain Caillet (@RomainCaillet) June 13, 2016
Jean-Baptiste Salvaing, capitaine de police judiciaire, numéro deux du commissariat des Mureaux, était âgé de 42 ans, marié et père d’un enfant, il travaillait auparavant au sein du renseignement territorial, ce qui ne pouvait qu’en faire plus encore, une cible pour les islamistes.
De Mohamed Mérah aux attaques de militaires à Londres ou en France, ou aux recommandations de l’État islamique, les policiers et militaires sont des proies de choix. Heureusement toutes n’ont pas été suivies du décès de la victime. Malheureusement un l’islamiste qui avait planté son cutter dans la gorge d’un militaire à Paris en 2013 n’a pas été sanctionné pénalement. A cette date les services de Bernard Cazeneuve trouvaient encore que « ce n’est pas un délit de prôner le djihad« .
Bernard Cazeneuve qui a fait paraître à 0 heures 45 un communiqué, annonçait que « l’enquête ouverte sous l’autorité de la Justice devra établir les circonstances précises de cette tragédie qui bouleverse tous les Français, » sans toutefois faire mention d’une implication islamiste. Une réunion de crise est prévue à l’Elysée avant 8 heures mardi.
emiliedefresne@medias-presse.info
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