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L’Espagne serre la vis aux migrants

Après le débarquement hyper-médiatisé des « migrants » de l’Aquarius refusés par l’Italie, l’Espagne se repend et serre la vis aux clandestins.

Il y a deux mois, l’Aquarius de l’Ong SOS Méditerranée accostait à Valence en Espagne et débarquait 600 « migrants » accueillis par 2000 personnes enthousiastes. L’Espagne avait déployé pour l’occasion des volontaires, des agents de l’État, des interprètes, tous prêts à applaudir les « réfugiés » repoussés par l’Italie méchante et brutale. 600 journalistes accrédités étaient là pour faire circuler dans le monde entier la bonne nouvelle d’une Espagne hospitalière et ouverte.

Le premier ministre Sanchez était au début de son mandat et sacrifiait ainsi sur l’autel de l’humanitarisme cosmopolite selon les diktats du mondialisme sauvage. S’opposant à Matteo Salvini, le ministre italien de l’Intérieur, il entrait par là dans les bonnes grâces immigrationnistes de Merkel et de Macron. « L’empathie » et « l’impressionnante solidarité active » de Madrid faisaient pleurer dans les chaumières et dans l’antre bruxelloise. Mais la séance lacrymale en faveur des migrants n’a pas duré : les pleurs se sont transformés en grincements de dents !

Aujourd’hui, l’Espagne dépasse l’Italie en nombre de débarquements (22 000 personnes enregistrées par rapport aux 18000 en Italie) et l’enclave de Ceuta a été de nouveau prise d’assaut par des aspirants africains à l’Eldorado européen. Après l’euphorie, Sanchez doit faire les comptes avec les protestations de la droite espagnole. Le nouveau chef du Parti Populaire, Pablo Casado, a demandé au premier ministre de faire preuve de « responsabilité sans démagogie ». « Nous ne pouvons pas absorber les millions d’Africains qui cherchent en Europe un meilleur avenir », a-t-il affirmé. Et Sanchez a du un peu faire volte-face.

Le système d’accueil espagnol est à bout de souffle et les autorités n’arrivent pas à identifier tous les clandestins qui errent dans les villes. Le gouvernement madrilène a du demander l’aide de l’UE et silencieusement a abandonné la ligne immigrophile bien-pensante. Tandis qu’aux clandestins de l’Aquarius il a été offert un statut exceptionnel, depuis hier de nouvelles règles sont entrées en vigueur : tous les étrangers qui débarqueront dans les ports espagnols de bateaux des Ong ou des gardes-côtes seront considérés des immigrés en situation irrégulière. Donc clandestins. Les demandeurs d’asile n’obtiendront pas le permis de séjour extraordinaire de 45 jours concédé à ceux de l’Aquarius mais ils finiront directement dans des centres d’accueil pour étrangers . Ils y seront reçus pour un maximum de 72 heures tandis que la police procédera aux mesures d’identification.

Ainsi les 87 « migrants » recueillis le 2 août dernier au large de la Libye par le bateau de l’Ong Open Arms n’ont par reçu d’accueil enthousiaste lors de leur débarquement hier à Algésiras en Andalousie. Pas de cris de joie. Juste une arrivée discrète. Austère.

L’Espagne se repentirait-elle déjà de son hospitalité solidaire ?

Francesca de Villasmundo

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