Un demi-million de faits de violence en un an en France, c’est ce qu’a révélé Le Figaro après avoir eu connaissance d’un document confidentiel du ministère de l’Intérieur, élaboré à la demande de l’ancien ministre de l’Intérieur Manuel Valls dans le but de mieux piloter l’activité opérationnelle de la police et de la gendarmerie. La barre historique est franchie. Pour la période du 1er juin 2013 au 31 mai 2014, sur douze mois glissants donc, les atteintes volontaires à l’intégrité physique se chiffrent très précisément à 504.081 infractions, contre 485.601 l’année précédente, soit une augmentation de 3,8%.
Les informations accessibles à l’hôte de Beauvau comprennent également les violences contraventionnelles. Des faits qui relèvent du tribunal de police et non de la correctionnelle, puisqu’à la différence des violences délictuelles ils n’entraînent pas d’incapacité de travail de huit jours ou plus. Il peut s’agir de violences de rue, comme un vol un peu musclé de téléphone portable, de violences à l’école ou dans le cadre privé. Très révélateurs d’un certain climat social, ces événements parfois traumatisants sont passés en un an de 118.214 à 137.159, soit une hausse de 16%.
Dans le détail, les atteintes à l’intégrité physique ont augmenté dans 87 des 96 départements métropolitains . Les Bouches-du-Rhône figurent parmi les neuf départements qui s’en sortent, avec près de 3000 faits de violence en moins en un an, soit la plus forte baisse (-9,9%). Il faut distinguer les violences crapuleuses, commises dans le but de voler, des violences non crapuleuses, parfois qualifiées de «violences gratuites». Les premières diminuent légèrement, passant de 124.199 faits à 122.763 infractions (-1,1%). Mais là où elles baissent de 2 % en zone police, elles augmentent de 9,8 % en zone gendarmerie. Les règlements de comptes entre voyous (66 faits) augmentent de 20%, les homicides pour vol (28 faits) diminuent de 12,5%, mais les tentatives (88 faits) grimpent de 60%, comme les prises d’otages à l’occasion de vols (37 faits). En revanche, tous les types de vols à main armée diminuent dans de larges proportions, qu’ils visent les commerces (-13%), les banques (-28%) ou les fourgons (-35%).
De leur côté, les violences non crapuleuses, hors vol donc, sur la voie publique, dans le cadre scolaire ou familial, pèsent deux fois plus lourd dans le bilan, avec 257.548 faits (+ 4,76%) contre 245.854 l’année précédente. Les seuls coups et blessures volontaires de nature délictuelle, qui occasionnent au moins une semaine d’arrêt aux victimes, avoisinent désormais les 200.000 faits par an. Avec le coût psychologique et économique que cela implique.
Les violences sexuelles aussi montent dangereusement, passant de 27.364 faits à 29.015 (+ 6%), avec près de 3% de hausse dans les villes et plus de 10% dans les campagnes. Plus d’actes révélés ou plus d’actes commis ? Pour les victimes, cette nuance ne change pas la nature des faits.
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !