Les USA seraient déterminés à se maintenir au nord de la Syrie pour établir un gouvernement à leur dévotion en continuant de fomenter, financer et armer une opposition artificielle à Bachar-el-Assad au mépris de la souveraineté du pays, et de la volonté de ses habitants, sans aucun mandat international. Ceci au risque de faire dégénérer ce conflit régional -mais néanmoins mondial larvé-, en conflagration mondiale ouverte. Non contents d’être à l’origine du terrorisme islamique au Moyen-Orient qui s’est répandu partout dans le monde depuis qu’ils ont agressé l’Irak en 2002, puis la Libye en 2011, avant de fomenter la guerre de Syrie, les États-unis manifestent en plus leur volonté de faire échouer les négociations de paix de Genève. C’est en s’appuyant principalement sur des Kurdes que les Américains essayent de diviser pour régner en Syrie. Une tactique aux conséquences pas forcément heureuses puisqu’elle est en train de lui éloigner son grand allié la Turquie.

La position américaine au Moyen-Orient de plus en plus fragilisée

Une position fragile qui risque de rendre le Pentagone hargneux tant l’hégémonie américaine et les intérêts de ses oligarques sont menacés. Donald Trump montre qu’il est dans l’incapacité totale de faire prévaloir sa promesse électorale selon laquelle les États-unis cesseraient d’être les gendarmes du monde. « Gendarmes » étant un qualificatif très flatteur par rapport à la réalité du rôle des USA dans les conflits mondiaux. Les articles ne révèlent pas toujours ce qu’ils cherchent à révéler. Ainsi, selon ce qui ressort d’un article du  Washington Post, les autorités américaines ont dissimulé derrière leur objectif d’éliminer l’État islamique de Syrie, une volonté qui n’a pas variée, celle d’abattre le pouvoir de Bachar-el-Assad quelle que soit la volonté des Syriens, quitte à « entraîner les États-Unis dans un conflit avec la Syrie et l’Iran. » Et au-delà, bien sûr, avec la Russie qui hier entamait la première phase des discussions pour la paix avec la Turquie et l’Iran à Sotchi. Ces deux puissances régionales-clefs sont directement impactées et impliquées dans le conflit. L’une d’elle est toujours un membre très important de l’OTAN. En effet Erdogan, le président turc, qui se rapproche de plus en plus de la Russie et de l’Iran, menacerait de faire quitter l’OTAN à son pays (Voir ici aussi), alors que les USA ont en Turquie une importante base militaire, ce qui menace la position américaine dans la région.

Objectif: création d’une nouvelle gouvernance dressée contre Damas

Avec l’Armée syrienne « loyale au président Bachar al-Assad et à ses alliés russes et iraniens qui frappent maintenant les dernières villes contrôlées par ses combattants, la défaite de l’État islamique en Syrie pourrait être imminente – avec la fin de la justification américaine d’être là.

Les officiels américains espèrent continuer d’utiliser la présence des troupes américaines dans le nord de la Syrie, en soutien aux Forces démocratiques syriennes (SDF) dominées par les Kurdes, pour faire pression sur Assad afin qu’il fasse des concessions lors des pourparlers de paix négociés par les Nations Unies à Genève. Les négociations devraient reprendre à la fin de ce mois après avoir été quasiment gelées pendant plus de trois ans.

Les forces d’Assad, avec l’aide cruciale des milices soutenues par l’Iran, ont repris le contrôle d’une grande partie du reste du pays (…) selon le journal américain, « un retrait brutal des États-Unis permettrait la libération total du territoire syrien par Assad et garantirait sa survie politique – un résultat qui constituerait une victoire pour l’Iran, son proche allié.

Pour éviter ce résultat, les autorités américaines prévoient de maintenir leur présence dans le nord de la Syrie – où les Américains ont formé et aidé les Forces démocratiques syriennes contre l’État islamique – afin d’établir une nouvelle gouvernance locale, dressée contre le gouvernement Assad.

Depuis 2011 les USA et leurs alliés tentent de mettre sur pied une gouvernance alternative crédible à celle de Damas sans y être parvenus jusqu’à présent, mais en semant la guerre et le chaos.

En réalité il semble que les USA n’ont « libéré » Racca de l’État islamique que pour mieux recycler ses combattants qu’ils ont protégés, ainsi que le ministère de la Défense russe l’a démontré à l’aide d’ images captées durant les opérations américaines (par exemple ici, ou encore ici), soit pour les protéger des tirs de l’aviation russe, soit en  attaquant l’armée syrienne en appui des troupes de l’État islamique, soit en exfiltrant les terroristes armés pour les garder en réserve pour d’autres usages, ainsi que les USA le font régulièrement depuis la guerre de Yougoslavie. (Voir aussi ici)

Sabotage des négociations de Genève par les Américains

« La Russie et l’Iran ont également indiqué qu’ils avaient l’intention de rester. » Indique encore le Washington-post

Sans précisé que contrairement aux USA, la Russie et l’Iran sont positionnées en Syrie dans le respect des lois internationales en qualité d’alliés et à l’invitation du pouvoir légal syrien. La Russie étant la grande puissance actuellement victorieuse au Moyen-Orient face aux USA,

l’administration  US, « En plus d’étendre la présence américaine en Syrie,  cherche également une nouvelle coopération avec la Russie. Plus tôt ce mois-ci, le président Trump et le président russe Vladimir Poutine ont signé une déclaration commune soutenant le processus de Genève. Les deux dirigeants se sont de nouveau entretenus par téléphone mardi, quelques heures après que Poutine eut été photographié en train d’embrasser Assad lorsque les deux hommes se sont rencontrés dans la station balnéaire russe de Sotchi. » Ceci alors que « La Russie, l’Iran et la Turquie, organisent leur propre conférence politique cette semaine sur la Syrie, un rassemblement qui pourrait bloquer des positions qui rendraient les objectifs des États-Unis plus difficiles à atteindre. » poursuit le quotidien de Washington.

En effet ce sommet à trois entre la Russie, la Turquie et l’Iran qui s’est déroulé mercredi à Sotchi était destiné à fonder un congrès rassemblant les différents courants politiques syriens afin de parvenir à un accord sur le dénouement de la situation politique en Syrie.

Les responsables américains ont souligné qu’une présence militaire permanente des États-Unis en Syrie est nécessaire pour garantir que les restes de l’État islamique sont épongés et que les communautés repeuplées sont stabilisées sous une gouvernance locale. « Le combat contre l’État islamique n’est pas terminé », a déclaré un responsable.

Les fourberies de l’oncle Sam

Selon le double langage habituel des autorités américaines, ces mêmes officiels renversent les réalités pour placer les USA dans le camp des bons en prétendant que « L’expansion initiale de l’État islamique a été permise par le vide d’autorité laissé par la guerre civile syrienne ». « Ce vide a été créé par l’absence d’un processus politique légitime », et le groupe militant, ou ses successeurs, le rempliront à nouveau si « l’aspect politique » n’est pas résolu. » ont-ils menacé. Or, ce sont les menées des divers Printemps arabes fomentés et financés de l’étranger qui ont apporté les troubles et la guerre civile en Syrie et la naissance de l’État islamique, principalement composé de troupes étrangères et notamment de troupes recrutées en Europe, et plus particulièrement en France où elles ont bénéficié d’une large complaisance des autorités, jusqu’à aujourd’hui où leur retour est complaisamment attendu. Ces troupes mêmes qui ont mené les combats sous faux-drapeau, que leurs mentors attendaient.

Interrogé la semaine dernière sur la durée du séjour des troupes américaines en Syrie, le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis,  [secrétaire à la Défense nommé par Donald Trump], a déclaré: « Nous n’allons pas partir maintenant » avant qu’un accord politique ne soit conclu entre Assad et l’opposition syrienne. « Nous allons nous assurer que nous fixons les conditions d’une solution diplomatique. . . . Non seulement, vous savez, vous combattez la partie militaire et ensuite vous dites bonne chance pour le reste. « 

Le nombre officiel de militaires américains actuellement déployés en Syrie est de 503, envoyés pour assister les Forces démocratiques syriennes, pendant de la Nouvelle Armée syrienne qu’ils ont eux-mêmes mise en place. « Mais le nombre réel est beaucoup plus élevé », indique le quotidien américain, « y compris des forces d’opérations spéciales supplémentaires, des contrôleurs aériens, des équipages d’artillerie et d’autres envoyés pour des déploiements temporaires de plusieurs mois. »

Mattis a déclaré qu’il n’y a pas eu de décision sur le nombre de soldats qui resteront. Ils attendront que « le processus de Genève ait craqué », a-t-il déclaré. « Cela ne veut pas dire que tout le monde reste là. Cela ne veut pas dire. . . certaines troupes partent. « 

Ainsi les autorités américaines œuvrent ouvertement pour un échec des négociations de paix à Genève... Ceci au risque de faire reprendre le conflit à partir de la fraction de territoire qu’ils tiennent au Nord de la Syrie, de l’étendre au niveau régional avec les retombées terroristes que cela entrainent partout dans le monde. Le tout pouvant dégénérer très vite en conflit mondial étant donné le nombre de pays régionaux impliqués dans l’affaire, cela va d’Israël à l’Iran et de la Turquie à l’Arabie saoudite ou au Qatar, sans compter les pays réduits au chaos comme le Libye ou l’irak qui s’en relève difficilement, ou ceux qui risquent d’aller au chaos comme le Liban.

Il s’agit d’une position diamétralement opposée à la position russe puisque Vladimir Poutine demande que le règlement politique en Syrie soit réalisé dans le cadre du processus de Genève sous l’égide de l’ONU, le peuple syrien bénéficiant du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes:

«Le peuple syrien doit déterminer lui-même son avenir. Le processus de paix ne sera pas facile et exigera des compromis, y compris de la part du gouvernement syrien», a déclaré le Président russe, ce mercredi devant les dirigeants turc et iranien.

La diplomatie russe a réagi lors d’un point de presse aujourd’hui: 

«Le 13 novembre, le ministre américain de la Défense a déclaré sans ambages que les militaires américains ne se retireraient pas de la Syrie tant qu’il n’y aurait pas de progrès dans le règlement politique. Progrès réalisé, si on comprend bien, aux conditions des États-Unis. Nous avons déjà attiré l’attention de Washington sur le fait que de pareilles déclarations posaient de grandes interrogations sur les véritables objectifs de la présence en Syrie des forces armées américaines et de la coalition», a indiqué Maria Zakharova, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, devant la presse.

La présence américaine en Syrie est une occupation « en l’absence d’autorisation ou d’invitation de Damas […], mais ils le font en dépit de la volonté du gouvernement syrien légitime. De fait, leur façon de se conduire se rapproche d’une occupation», du point de vue du droit international.

Mais selon Nicholas Heras, du Centre pour une nouvelle sécurité américaine basé à Washington, le projet de maintien de la présence des troupes indique que la mission de la défaite de l’État islamique est passée à une stratégie plus large de la Maison Blanche visant à contrer l’influence iranienne.

La prétendue lutte contre l’Iran est un prétexte pour tenter de s’imposer illégalement dans un pays où ils ne sont pas les bienvenus, mais à chaque fois que les Américains font mine de viser l’Iran on sait qu’ils visent en fait Moscou ainsi que les missiles nucléaires déployés en Europe centrale le prouvent: « Ce système de défense est présenté par Washington comme une protection face à l’Iran » mais Moscou ne s’y trompe pas, et calmement mais sûrement le Kremlin entend traduire sa victoire militaire en Syrie, en victoire diplomatique contre le terrorisme islamique et donc contre les USA. Le bras de fer ne fait que se poursuivre et les bruits de bottes sont américains.

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