L’armée ukrainienne sous l’autorité de la junte de Kiev est une fois encore en débandade sur de nombreux fronts autour de Donetsk et de Lougansk, les deux républiques indépendantes de l’Est de l’Ukraine. Sur la photo ci-dessus, Alexandre Zarkhachenko, le chef de la République de Donetsk, au centre.

Pertes ukrainiennes

Kiev a volontairement boudé le dernier rendez-vous des pourparlers de paix de Minsk, et a en plus rompu la fragile trêve en lançant une offensive contre les civils de Donetsk après une tentative avortée de reprise de l’aéroport. Aéroport très disputé depuis le début du conflit, mais passé entièrement sous contrôle des Novorusses, depuis plus d’une semaine.

En réponse à la mauvaise volonté évidente des autorités de Kiev, le 23  e chef de la RPD, Alexandre Zakhartchenko a fait une déclaration par laquelle il montre que cette fois-ci, les Novorusses n’entendent plus se faire voler leurs victoires :

«La RPD n’engagera plus de négociations avec Kiev pour mettre en place une quelconque trêve. Maintenant, on observera comment Kiev va réagir. Kiev n’a pas encore réalisé que nous sommes capables d’engager une offensive sur 3 axes simultanément.

Plus aucune trêve, aucune rotation.

Il n’y aura que des échanges de prisonniers puisque nous devons sortir nos gars de la captivité.

Nous allons combattre les punitifs jusqu’à ce que nous arrivions sur les frontières de la région de Donetsk. Si je vois des menaces pour la terre de Donetsk depuis n’importe quelle agglomération, j’éliminerai cette menace là-bas aussi”. (Source)

La riposte de Kiev face à l’offensive sur Marioupol des Novorusses samedi, une fois encore, a été la terreur ainsi que Porochenko l’avait annoncée notamment à Odessa le 14 novembre dernier:

« Chez nous, les enfants iront à l’école et dans les jardins d’enfants — chez eux, ils se terreront dans les caves. Et c’est comme ça et précisément comme ça que nous gagnerons la guerre. » [Petro Porochenko, discours à Odessa, 14/11/2014] (Source)

La politique de la terreur 

Faute de gagner sur le terrain militaire, les « punitifs » de Kiev, ainsi qu’ils sont nommés par les Novorusses, terrorisent la population en visant les autobus, les hôpitaux, les écoles et les quartiers résidentiels des villes du Donbass. Ils se servent de leurs propres attaques terroristes contre des populations civiles pour les retourner contre les Novorusses, les accusant d’être eux-mêmes les auteurs de ces attaques. Plus que jamais nous assistons à une guerre de l’information. Cette propagande mensongère est naturellement complaisamment véhiculée par les médias occidentaux, malgré quelques traces de vérité qui s’échappent quand même ici ou là, noyées sous la déferlante propagandiste. Ainsi en est-il des images des morts de Marioupol, hier, complaisamment retransmises par les chaines de Télévision. Sur France 2 le commentateur a même poussé l’audace jusqu’à profité de l’annonce de Zarkachenko de vouloir conquérir l’oblast de Donetsk en entier, dont fait partie Marioupol, pour, jouant de la confusion, prétendre qu’ainsi il aurait revendiqué le bombardement des zones résidentielles de Marioupol. Mais les bombardements de la population civile de Nouvelle Russie portent la signature de la junte. Impuissante sur le terrain militaire, avec des troupes démotivées face à ceux qui luttent pour la survie de leurs familles, ils se vengent en tuant les civils et en s’en servant de propagande qu’ils retournent contre les agressés.

Or la population est très globalement favorable aux Novorusses à Marioupol, où les milices privées des oligarques ukrainiens se sont conduits en soudards durant des mois. Les Novorusses qui tiennent le terrain et font partout reculer les forces de Kiev n’ont aucun intérêt à se mettre à dos la population, bien au contraire.

Non seulement les Novorusses démentent les attaques civiles, mais encore, à moins d’être fous, il n’existe pas d’armée qui retourne ses armes contre elle-même, contre ses familles et sa population. (Voir la dernière vidéo en fin d’article d’un célèbre reporter de guerre d’une chaine publique de Kiev. Il met aussi les choses au point à propos des mensonges réitérés sur la présence de soldats russes.)

Selon ITélé, peu susceptible d’être accusée de favoritisme novorusse:

Qui revendique les attaques ?

Le dirigeant de la république autoproclamée de Donetsk Alexandre Zakhartchenko avait promis la veille de conquérir toute la région de Donetsk dont fait partie Marioupol. Il a déclaré ce samedi :

L’offensive sur Marioupol a débuté aujourd’hui. Par contre, M. Zakhartchenko ne s’est pas prononcé sur les tirs au lance-roquette multiples Grad dans la matinée dans un quartier densément peuplé. D’autres responsables séparatistes ont nié leur responsabilité en dénonçant une « provocation » des forces de Kiev.

« Les combattants n’ont pas ouvert le feu sur Marioupol, sans parler de quartiers habités », a indiqué l’agence de presse officielle de la république autoproclamée de Donetsk en citant un « responsable militaire » des séparatistes.

Ce responsable a dénoncé « une provocation » des forces de l’ordre de Kiev en soulignant que les rebelles contrôlaient la ville côtière de Novoazovsk située à 40 km à l’est de Marioupol mais qu’ils n’étaient pas sur l’offensive. (Source)

L’OSCE, quant à elle, dénonce le bombardement « téméraire, aveugle et honteux » d’un quartier habité du port de Marioupol, où ont péri au moins trente civils, dont au moins deux enfants:

« Cette situation dangereuse ne peut pas se poursuivre. Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat », a précisé le chef de la mission d’observation de l’OSCE en Ukraine, Ertugrul Apakan dans un communiqué.
Il a appelé les parties en conflit à revenir « sans délai » à la table des négociations et à respecter les accords de paix signés à Minsk en septembre, rapporte l’AFP.

« Malheureusement nous avons observé ces derniers jours une intensification de bombardements aveugles dans les régions de Donetsk et Lougansk, y compris contre des zones densément peuplées telles que la ville de Donetsk et Debaltsevo », ville qui relie les capitales rebelles de Donetsk et de Lougansk, selon la même source.

D’énormes pertes militaires ukrainiennes

Selon cette source, pour la seule période du 13 au 19 janvier les forces de Kiev ont perdu prés d’un milliers de soldats tués, 1300 blessés et 500 disparus qui en réalité sont des déserteurs qui souvent rejoignent les rangs novorusses. En matériels, d’énormes pertes également: 250 véhicules de toutes sortes,  500 pièces d’artillerie de tous calibres ont été capturées et comme lors de la précédente débâcle, des chaudrons isolés d’Ukrainiens risquent de se retrouvés pris dans des pièges, notamment à Debaltsevo. La débandade ressemble à celle de l’été dernier , comme le montre la vidéo ci-dessous.

Ci-dessous, Ruslan Kotsaba, journaliste ukrainien bien connu de la chaîne publique de télévision KANAL 112, appelle à ne pas répondre à une nouvelle mobilisation des autorités. Il est originaire de l’ouest de l’Ukraine, la partie pro-Union européenne du pays. Il s’insurge contre les motifs de cette guerre civile. Vidéo sous-titrée en français:

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