(photo : la mariée est un robot…)

Le magazine américain Wired (ce mot signifie « connecté ») du mois de juin traite de la question des robots. Il est possible de résumer un des articles par une seule phrase : « A ce jour les robots vivaient pour nous ; désormais ils vont vivre avec nous. ». Qu’est-ce à dire ?

Le mot de « robot » est apparu dans une pièce de théâtre des années 20, écrite par le dramaturge tchèque Karl Capek, le terme dérivant du mot tchèque signifiant « travailleur ». C’est le romancier Isaac Asimov qui inventera le mot de « robotique ». Il en fera une vaste saga de science-fiction.

Depuis vingt ans, même s’ils n’ont pas forme humaine, nous disposons de robots dans l’industrie. Ce sont par exemple les bras qui ajustent les pièces mécaniques des automobiles. Ils glissent, ils coupent, ils clignotent. Ils sont utilisés en chirurgie de haute précision d’un bord à l’autre de l’Atlantique.

La nouveauté est que désormais ils communiquent de plus en plus avec les hommes. Des microprocesseurs peuvent leur donner une sensibilité tactile. Mieux encore ils vont être capables de nous donner des émotions. En plus de la notion d’objets de service, ils deviennent des amis avec lesquels il est possible de discuter. Les visages sont de plus en plus élaborés et ont des mimiques, ils parlent, hochent la tête pour approuver, clignent des yeux, regardent dans une direction donnée par une rotation des globes oculaires, servent de partenaire sexuel, font visiter les expositions.

S’il n’est pas un homme, le robot est un « signifiant de l’homme ». Il rend la vie plus commode en faisant des gestes quotidiens bien utiles. Il est même capable de se brancher sur Internet quand il ne réussit pas ce qui est demandé comme du thé ou du café. Il sait faire des commandes sur Internet et recevoir la livraison, gérer le chéquier, organiser des listes de courses, et même trier des photos de famille.

Il y a pour nous un cap psychologique qu’il nous faudra franchir pour prendre conscience de cette réalité. Les robots au Japon deviennent des amis de compagnie. Même si en France nous sommes loin de ce monde nouveau, que nous soyons d’accord ou pas les robots viendront chez nous. La question qui se pose : leur arrivée sur le marché remplacera progressivement l’homme, déclenchant à terme un sous-emploi qui touchera toutes les nations. Ce qui bien évidemment entraînera des troubles sociaux majeurs voire des guerres. Il faut y penser dès maintenant.

Hollande s’il est encore au pouvoir –ce qui est hautement improbable- envisagera-t-il le mariage avec notre animal de compagnie ou avec un robot ?

Jean-Pierre Dickès

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