Un petit billet paru dans Minute du mercredi 3 juin 2015, fait un tour rapide du gel des relations entre la France et le Saint-siège, que nous avions déjà évoqué, et pourrait ôter quelques illusions fondamentales sur le respect de la morale puisque « Ce n’est pas tant la personne choisie que le procédé… », ce qui revient à dire que ce n’est pas tant le fond que la forme qui poserait problème au Saint-siège:
« François morigène Hollande. Non pas que notre président de la République soit sujet au sadomasochisme: le François peu amène dont il est question ici veille sur les destinées de l’Eglise catholique universelle. Le pape, selon le « Journal du Dimanche », remettrait à plus tard – sinon à la saint-Glinglin, dont le calendrier liturgique romain ne précise pas la date – un éventuel voyage en France en raison des relations tendues qui prévalent entre l’Eglise et les socialistes au pouvoir dans notre pays. Les points de litige portent sur le « mariage » des homosexuels et les violences policières commises sur les manifestants qui défendaient la famille; sur la nouvelle législation sur la fin de vie, ouvrant la voie à la légalisation de l’euthanasie (Marisol Touraine a d’ores et déjà envisagé d’« autres étapes » pour aller plus loin); et sur la conception agressive de la laïcité que promeuvent le gouvernement et le président français.
Ces litiges se cristallisent en outre autour de la nomination par la France, le 5 janvier dernier, d’un ambassadeur auprès du Saint-Siège, Laurent Stéfanini, dont l’homosexualité est aujourd’hui notoire – une nomination publiée, contrairement aux usages, avant que le Vatican n’ait donné son accord. Cette façon provocante, ou provocatrice, de mettre Rome devant le fait accompli, n’a pas été appréciée par le Saint-Père, qui n’a toujours pas reconnu le candidat de l’Elysée. La situation est d’autant plus bloquée qu’en reculant, Flanflan donnerait l’impression d’aller à Canossa. Un prélat français en fonction à Rome, cité par le « Journal du Dimanche », explique: « Ce n’est pas tant la personne choisie qui est en cause que le procédé, en contradiction totale avec les règles diplomatiques. C’est comme si nous désignions nos évêques avant que le ministre de l’Intérieur ne les accepte. »
En voilà, une bonne idée! Car si j’ai bonne mémoire, la loi de 1905 qui a séparé l’Eglise et l’Etat ne reconnaît, ni ne salarie, aucun culte. Par conséquent, à quel titre, cent dix ans plus tard, le pape doit-il toujours demander son avis, pour nommer les évêques, à un ministre de l’Intérieur membre d’un gouvernement piloté par Manuel Valls, franc-maçon initié à la loge « Ni maîtres ni dieux » du Grand Orient de France comme le rappelle « l’Express », et soutenu par un parti qui professe, comme le président de l’Assemblée nationale
Claude Bartolone, qu’il n’est aucune religion supérieure à la religion de la République?
Voilà trente-cinq ans déjà, un autre pape avait demandé à la France: « Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême? » Hélas, la fille aînée a mal tourné et paraît devenue amnésique, ce qui fait dire au cardinal Poupard qu’elle est « en crise d’identité, comme toute l’Europe, qui peine à l’évidence à vivre ses valeurs millénaires. » Je serais tenté de préciser: toute l’Europe occidentale… »
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