Les négociants se précipitent pour constituer des stocks
Les prix du cuivre atteignent de nouveaux sommets suite à des informations selon lesquelles les États-Unis pourraient imposer des droits de douane sur les importations de ce métal dans les prochaines semaines. Cette évolution ajoute une incertitude supplémentaire aux échanges commerciaux mondiaux, entraînant une prime de plus de 1 000 dollars sur le cuivre, tant aux États-Unis qu’en Chine. Les importations représentent environ 30 % de l’approvisionnement américain en cuivre, et face à l’insuffisance des capacités de raffinage du pays, les négociants se précipitent pour constituer des stocks.
Le 25 mars, les contrats à trois mois sur le cuivre à la London Metal Exchange (LME) ont bondi de 1,57 % à 10 110 $ la tonne, marquant leur plus haut niveau depuis l’été 2024. Pendant ce temps, le 26 mars, les contrats à terme de mai à la Chicago Mercantile Exchange (CME) ont augmenté de 0,4 % à 11 530 $ la tonne, établissant un nouveau record historique.
L’escalade des guerres commerciales sème une incertitude considérable dans les échanges commerciaux mondiaux, entraînant une prime de plus de 1 000 dollars par tonne aux États-Unis et en Chine, a déclaré Ahmed Aliyev, analyste chez BCS World of Investments. Compte tenu de la forte dépendance des États-Unis aux importations de cuivre, la réaction du marché à d’éventuels droits de douane est compréhensible, explique-t-il.
Les États-Unis importent une part importante de leur cuivre, environ 30 %, du Chili, du Canada et du Pérou. Cependant, le pays dispose d’une capacité de fusion très limitée, avec seulement deux raffineries opérationnelles. Par conséquent, les États-Unis dépendent principalement des importations de cuivre raffiné plutôt que de concentré, ce qui met en évidence un goulot d’étranglement évident dans le traitement.
Selon les estimations de la société d’investissement Ricom-Trust, le prix du cuivre pourrait atteindre 12 000 à 12 500 dollars la tonne à court terme. D’ici 2035-2040, il pourrait grimper jusqu’à 17 000 à 20 000 dollars la tonne en raison d’un déficit d’offre anticipé. L’exploration et le développement de nouveaux gisements de cuivre progressent à un rythme bien inférieur à la demande croissante de ce métal.
Léo Kersauzie
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