Les soucis s’accumulent pour Emmanuel Macron et son parti La République En Marche.

Une trentaine d’adhérents ont déposé un référé au tribunal de grande instance de Créteil (Val-de-Marne) en vue de contester la validité des nouveaux statuts du parti, actuellement soumis à un vote électronique.

Depuis dimanche, les 373 000 adhérents revendiqués de LREM (lors du lancement du parti, l’adhésion était gratuite, rappelons-le) sont invités à voter par voie électronique pour ou contre les projets de statuts du parti. Ces statuts doivent régir le fonctionnement intérieur du parti et prévoient de maintenir la gratuité de l’adhésion et la possibilité d’une double appartenance, à condition que l’autre parti politique auquel adhère un membre LREM « porte les valeurs républicaines ».

Les nouveaux statuts prévoient aussi que les mandats des dirigeants des instances du parti seront limités à trois ans, renouvelables une fois.

Les membres LREM ont jusqu’au 31 juillet pour voter. Les résultats seront proclamés le 1er août.

Mais selon la trentaine d’adhérents qui a saisi la justice, il y aurait un vice de forme car les nouveaux statuts auraient été soumis au vote sans tenir compte du délai légal prévu par les propres textes du parti.

Les frondeurs réclament le report du vote en décembre, le temps de modifier ce projet de statuts qui, selon eux, « cantonnent les adhérents à un rôle de supporter et les excluent de la gouvernance, aussi bien locale que nationale« .

« On s’est retrouvé avec des statuts, en quelque sorte, imposés par le QG. On a essayé de les avertir, de leur dire qu’on aimerait débattre, c’est la démocratie, c’est participatif, et on a eu une fin de non-recevoir« , a déclaré Rémi Bouton, l’un des ces frondeurs, à BFMTV. « Ce manque de démocratie interne est d’autant plus dénoncé que les nouveaux statuts ont été rédigés dans la précipitation, sans consultation approfondie des militants et sont soumis à leur vote au cœur de l’été« , affirment encore les frondeurs.

« Il y aura toujours des mécontents, c’est la vie normale des organisations », répond la sénatrice LREM Bariza Khiari.

Mais les tensions sont plus importantes qu’il n’y paraît. Le Canard enchaîné de cette semaine soulignait que les députés LREM novices se montrent moins dociles qu’attendu. Surtout quand il s’agit de toucher aux avantages de la fonction parlementaire auxquels ils viennent à peine de goûter. Après tout, maintenant qu’ils sont élus, eux-aussi aimeraient bien finalement pouvoir distribuer un budget de réserve parlementaire selon leur bon vouloir, engager des membres de leur famille et dépenser le budget d’indemnités parlementaires à l’abri de tout contrôle.

Tout cela avec en toile de fond les tensions entre l’armée et Emmanuel Macron. Et il ne suffira pas pour le président de la république d’endosser la tenue de l’affiche Top Gun pour retrouver le moyen de séduire les militaires et leurs familles qui constituent un joli paquet d’électeurs.

Ajoutons encore la chute de la cote de popularité du président Macron en un temps record. Tout cela augure un quinquennat mouvementé.

LREM : quand des militants saisissent la justice par CNEWS

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