La mission Rosa Mystica 2017 a pris un relief tout particulier car elle s’est tenue exactement au même lieu et dans des conditions identiques à celles de 2008. Rien à voir avec ces cités ravagées par les typhons et ou les volontaires avaient appris à faire toute leur toilette avec un verre d’eau dans les ruines d’hôtels sans électricité. Qu’est devenue Saragani cette ville qui nous accueille au bout de dix ans ?
Alors pourquoi parler de cette mission puisqu’elle se déroulait dans les conditions idéales et encore meilleures qu’il y a 9 ans ? Tout simplement dans
Toute une mutation était en train de se faire aux Philippines. En 1986. Corazon Aquino, catholique très pieuse, lutte contre la corruption ; elle a l’idée pour diminuer la prostitution et l’insécurité dans les grandes villes, de réinstaller les tribus traditionnelles dans leur milieu naturel tel qu’il était au moment de la conquête par Magellan en 1521. L’État et l’Eglise donnèrent des territoires immenses. Des commerces traditionnels et tout un artisanat se développèrent. De plus tous les propriétaires terriens dont les territoires étaient en friche ou en état de jungle devaient laisser 10 % des surfaces inexploitées aux malheureux. Des millions de pauvres villageois ne vivant de rien, se mirent à cultiver les mangues, l’ananas, la noix de coco, les melons etc. Leur condition économique changea alors lentement. Ceux qui vivaient sous des tôles ou de bâches, voire des toits en palmes de cocotiers ou feuilles de bananiers se construisirent de petites maisons sommaires. L’économie progressa.
Par ailleurs la sécurité s’était fort modifiée en partie par l’élimination des terroristes communistes ou islamistes. La plupart des barrages de contrôle tenus par militaires étaient disparus. L’entrée même de l’ensemble territorial du Capitole était à peine gardée. Jadis de nombreux soldats nous protégeaient et la sortie de son immense enceinte en était strictement interdite aux volontaires. Cette année, une douzaine de soldats mettaient de l’ordre dans la cohue des patients, montaient dans les villages pour amener des malades, assuraient nos déplacements en camion militaire. La sécurité est devenue totale. Toute une atmosphère s’en trouvait modifiée. Cependant, il ne faut pas oublier que 25 millions de Philippins vivent encore dans la misère en dessous du « seuil de la pauvreté ». 10% d’entre eux sont toujours expatriés pour gagner la vie et faire vivre leur famille. Soit 11 millions de personnes.
Les taux de croissance du pays tournent autour de 7 % depuis quatre ans (1,1 % en France en 2017). Il a été le plus important au monde après celui de la Chine en 2015. Lentement mais inéluctablement les Philippines émergent. Cette année sa progression économique sera la plus forte au monde après celle du Venezuela.
Que s’est-il passé pour que les choses aient évolué ainsi ? Tout simplement par nature nonchalants les Philippins se sont rendu compte que plus ils travaillaient, meilleur était leur sort. Le temps est passé ou le Philippin moyen ne faisait qu’une seule chose dans la journée.
Jean-Pierre Dickès (a suivre)
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