La Théologie de la Libération longtemps considérée comme une émanation du KGB, le service de renseignement de l’URSS, a en réalité trouvé ses sources au sein de la communauté ecclésiastique elle-même, bien avant que Kroutchev en 1962 demande au KGB d’infiltrer le mouvement. C’est cet aspect qu’un article de Luiz Sérgio Solimeo de Catholic News Agency, démontre au moment où l’un des plus chauds partisans de cette théologie, Mgr Helder Camara d’Olinda, archevêque de Récife au Brésil, est en voie d’être béatifié par le pape François. François qui a déjà reçu au Vatican, le père Gustavo Gutiérrez, considéré comme le « père » de la Théologie de la libération.
Le point-de-vue d’un ex-agent soviétique
Luiz Sérgio Solimeo, intervient aussi en écho aux déclarations d’un ancien communiste roumain, Ion Mihai Pacepa, ex espion soviétique réfugié aux USA en 1970. Celui-ci s’est confié à la CNA, récemment, au sujet de la relation entre l’Union soviétique et la théologie de la libération en Amérique latine. Voici quelques brefs extraits de l’interview, pour comprendre l’implication du KGB:
« Le 26 Octobre 1959, Nikita Khrouchtchev, est venu en Roumanie. (…) Khrouchtchev voulait être dans l’Histoire comme le chef soviétique qui avait exporté le communisme en Amérique centrale et du Sud. La Roumanie étant le seul pays catholique latin du bloc soviétique (sic! et la Pologne ? ndlr), Khrouchtchev voulait inscrire les « dirigeants latins » dans sa nouvelle guerre de «libération».
« Le mouvement est né au KGB, son nom a été inventé par le KGB: Théologie de la Libération. Durant ces années, le KGB avait un penchant pour les mouvements de « libération ». L’Armée de libération nationale de Colombie (FARC), créé par le KGB avec l’aide de Fidel Castro; l ‘«Armée de libération nationale de la Bolivie, créé par le KGB avec l’aide de » Che « Guevara; et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), créé par le KGB avec l’aide de Yasser Arafat sont juste quelques «libérations» parmi d’autres nés à la Loubianka – le siège du KGB. »
« Le super-secret du projet de création de la Théologie de la libération date de 1960, il a été approuvé par Aleksandr Chelepine, le président du KGB, et par Aleksey Kirichenko, membre du Politburo, qui coordonnait les politiques internationales du Parti communiste. Ce programme a exigé que le KGB prenne le contrôle secret du Conseil œcuménique des Eglises (COE), basé à Genève, en Suisse, afin de l’utiliser comme couverture pour faire de la Théologie de la libération un outil révolutionnaire sud-américain. Le COE était la plus grande organisation œcuménique internationale après le Vatican, représentant quelque 550 millions de chrétiens de diverses confessions à travers 120 pays. »
Mais la théologie de la Libération prend racines avant l’apparition de l’URSS
Luiz Sergio Solimeo qui minimise cette version de Paceba, est un conservateur catholique brésilien qui ne prétend pas que le KGB n’a pas soutenu la Théologie de la libération, mouvement révolutionnaire proche des idées communistes. Dans le cadre de la Guerre froide le contraire aurait été surprenant, les révélations de Pacepa sont certainement exactes concernant la stratégie du KGB, mais, faute de connaître les origines religieuses de ce mouvement, et ne connaissant que la récupération soviétique, peut être accorde-t-il trop de crédit au KGB ?
D’après Soliméo, Le KGB a probablement contribué à la diffusion de cette idéologie politico-religieuse qui est présentée comme théologie catholique, car ce fut un moyen très utile à l’expansion communiste, en particulier dans les milieux catholiques, et pour le maintien de régimes communistes dans les malheureux pays qui souffraient sous sa domination:
Cependant, le facteur décisif dans l’émergence et la prolifération de la Théologie de la Libération, et son application pratique en Amérique latine a été le véritable « transbordement idéologique passé inaperçu» ─ suivant la fameuse expression inventée par le professeur Plinio Corrêa de Oliveira ─ subi par de jeunes idéalistes catholiques qui sont entrés dans les séminaires ou ont rejoint l’Action catholique et ont été progressivement conduits loin de la ferveur religieuse et de l’orthodoxie catholique vers des affinités avec les théories marxistes de l’égalitarisme et de la lutte des classes.
Par conséquent, le communisme et le KGB sont introuvables au début du processus qui a conduit à l’émergence de la Théologie de la libération, mais plutôt à sa fin, comme une conséquence nécessaire pour respecter les principes égalitaires et évolutifs des théoriciens hérétiques du début du XXe siècle. (Source)
Pour démontrer son point-de-vue, Luiz Sérgio Solimeo, développe les origines de la Théologie de la libération « au moins à partir des pontificats des papes Léon XIII (1878-1903) et Saint-Pie X (1903-1914) », en une époque où l’Union soviétique n’existait pas. Selon l’auteur, la Théologie de la Libération plonge ses racines dans l’hérésie du modernisme qui a été condamnée par Saint-pie X à travers l’encyclique Pascendi Dominici Gregjs, de 1907. Le modernisme est « une version radicale du libéralisme catholique » qui cherche à insuffler l’esprit et la mentalité du monde dans l’Église, en renonçant aux vérités fondamentales et immuables de la Révélation du Christ, mais au contraire en les adaptant, de façon indéfiniment évolutive, dans la mentalité du temps.
« Malheureusement, bien que saint Pie X ait condamné le modernisme, son esprit et nombre de ses doctrines erronées ont poursuivi leurs pénétration dans les milieux ecclésiastiques et laïques, notamment à travers l’Action catholique. (…)Plus tard, en 1950, les erreurs théologiques et philosophiques diffusées par cette société secrète moderniste ont été condamnés par le pape Pie XII avec l’encyclique Humani Generis. Mais le virus de l’adaptation au temps (et donc la conception de l’évolution de la doctrine) a poursuivi son chemin sous le nom de Nouvelle Théologie. » (Source)
« Au Brésil, par exemple, les jeunes de l’Action catholique (qui étaient également la base de la Démocratie chrétienne) sont allés encore plus loin et en 1960 ils se sont alliés avec les communistes dans le mouvement étudiant. Cette alliance est allé si loin que, en 1962, ils se sont séparés de l’Église et ont formé un mouvement politique socialiste, l’Action du peuple. Et à la fin de cette décennie, ce mouvement a mené les jeunes, autrefois catholiques, à se joindre à la guérilla urbaine communiste. »« les théologiens, tels que l’uruguayen Juan Luis Segundo, SJ, les Brésiliens Hugo Assmann et Leonardo Boff, OFM, et le péruvien Gustavo Gutierrez ont jeté les bases de la Théologie de la libération. « En Argentine cette «théologie» avait un caractère plus populiste et a été dirigé par les pères Juan Carlos Scannone, SJ, et Lucio Gera », en raison de l’influence du mouvement péroniste. (Source)
La Théologie de la libération n’est pas plus destinée à aider les pauvres qu’à améliorer l’économie des nations, mais seulement à les utiliser contre les «riches».
Le modèle des théologiens de la Libération est Cuba, idolâtré comme une sorte de «paradis terrestre», où la misère, considérée comme une « perfection évangélique », prend, pour ainsi dire, un caractère «sacré».
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