Le jeu de mot est usé jusqu’à la corde, mais comme pour les films de Louis de Funès, c’est toujours aussi drôle la 200e fois. En quatre jours, trois footballeurs de haut niveau ont été impliqués dans des affaires de droit commun.
Le 23 août, l’avant-centre malien du FC Nantes Kalifa Coulibaly a été placé en garde à vue suite à une accusation de violences, à savoir des menaces avec un marteau, faite par l’une de ses anciennes conquêtes datant de la période où l’attaquant international évoluait en Belgique. Les faits se sont déroulés au domicile de l’homme de 27 ans. Des voisins auraient entendu des cris et alerté les forces de l’ordre. Le joueur a été interpellé et a passé la nuit de jeudi à vendredi en garde à vue. Il a été libéré dans la matinée de vendredi. C’est Franck Kita, le fils du président du club, qui serait venu le chercher au commissariat. Il existerait un contentieux entre le joueur et la jeune femme d’ordre privé. La semaine dernière, elle serait venue le voir de Belgique, en lui présentant un enfant comme étant le sien. Aucune plainte n’a été déposée par la femme. Elle n’a pas souhaité faire constater ses blessures potentielles et est retournée en Belgique. Cependant, il est possible que le parquet de Nantes se saisisse de l’affaire et poursuive le Nantais. Formé au Paris-Saint-Germain, Kalifa Coulibaly a disputé 117 matchs pour 32 buts marqués dans la Ligue Jupiler (1re division belge), avant d’être transféré au FC Nantes l’an dernier, où il joua 11 matchs pour 1 but marqué. Il compte 4 sélections en équipe du Mali. Sa valeur est estimée à 3 millions d’euros.
Le même jour, c’est le gardien de but de l’équipe de France, champion du monde en titre, Hugo Lloris, capitaine de l’équipe londonienne des Tottenham Hotspur, qui a lui aussi passé la nuit hébergé par la police de sa Gracieuse Majesté, plus exactement en cellule de dégrisement. À la sortie d’une soirée arrosée, Hugo Lloris avait été arrêté au volant de sa voiture par la police de Londres qui effectuait des contrôles de routine et contrôlé positif au test d’alcoolémie. Il devra justifier sa conduite devant un tribunal le mois prochain. Formé à Nice, Hugo Lloris a disputé 537 matchs professionnels, dont 218 matchs de Ligue 1, 209 matchs de Premier League (1re division anglaise), 83 matchs de coupe d’Europe et il compte 104 sélections avec l’équipe de France. Sa valeur est estimée à 30 millions d’euros.
Le 27 août, c’est au tour d’un autre avant-centre, celui de Montpellier (mais prêté par le FC Toulouse) Andy Delort, d’être appréhendé à l’issue d’une course-poursuite, survenue entre Agde et Marseillan, sa région natale (Delort est de Sète). Il était passager de son propre véhicule, un 4×4. Le conducteur, pris en chasse par un équipage de la police nationale, aurait, dans un premier temps refusé d’arrêter le véhicule, roulant à des vitesses vertigineuses. Celui-ci finissait finalement par stopper la voiture à Marseillan. Contrôlé, le chauffeur n’était semble-t-il plus titulaire du permis de conduire et conduisait sous l’emprise de l’alcool. Andy Delort aurait, quant à lui copieusement outragé les policiers, prétendant notamment : « Je m’en bats les couilles, je gagne 150000 € par mois ». Un fonctionnaire de police aurait également été menacé. Le footballeur pourrait être poursuivi pour outrages et menaces à personnes dépositaires de l’autorité. Formé à l’AC Ajaccio, Delort a disputé 109 matchs de Ligue 1 pour 23 buts marqués, 92 matchs de Ligue 2 pour 31 buts marqués, 13 matchs de Coupe de la Ligue pour 4 buts marqués, 11 matchs de Championship (2e division anglaise), 14 matchs de Primera Division (1re division mexicaine) pour 3 buts marqués et 5 matchs de Coupe de France. Sa valeur est estimée à 4 millions d’euros.
Ces affaires sont intéressantes sur le plan sociologique. Servant les intérêts de la Matrice, notamment leur utilisation à des fins politiques, les footballeurs renvoient la même image détestable que les artistes, reflets réels des valeurs de la société., Il va de soi qu’une société corrompue ne peut que hisser des délinquants au rang d’icônes. Un artiste, un sportif, peut tout se permettre, sauf « le crime ». L’athlète suisse Pascal Mancini l’a appris à ses dépens. Il a perdu sa licence et ses sponsors non pas pour des actes délictueux, mais pour un simple soutien affiché à l’humoriste camerounais Dieudonné M’Bala M’Bala via le geste de la quenelle. Le « crime de la pensée » se paie cash. Il a d’ailleurs probablement coûté sa carrière en équipe de France au milieu offensif Ulrich Le Pen, dont le patronyme en avait fait la coqueluche des kops du Stade Rennais ou du RC Strasbourg…
Autre point d’intérêt, ces affaires montre que, quoi qu’en disent les marxistes et leurs thèses délirantes sur la domination, il n’existe pas de classe dominante qui n’est qu’une construction sociale. Un jeune issu d’un milieu pauvre, pour peu que l’argent vienne à emplir ses poches, quand bien même aurait-il été sevré de la moindre trace d’éducation bourgeoise, aura immédiatement un comportement asocial et fera de son argent un instrument de pouvoir. Enlevez l’argent, et la domination cesse. Il y a 90 ans, Marcel Pagnol l’avait déjà merveilleusement expliqué dans Topaze…
Hristo XIEP
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