Les-mythes-de-la-seconde-guerre-mondiale

Tant de livres sont déjà parus sur la Seconde Guerre mondiale. Tout n’a-t-il pas déjà été dit ou écrit ? L’équipe de spécialistes de ce conflit réunie sous la houlette de Jean Lopez, directeur de la rédaction de Guerres & Histoire, et Olivier Wieviorka, membre de l’Institut universitaire de France, a entrepris l’apparente gageure de prouver le contraire et de tordre le cou à quelques idées reçues concernant cette guerre et ses belligérants.

Vingt-trois mythes, souvent fruits de la propagande, soit de l’Axe, soit des Alliés, passent ainsi à la moulinette. Chaque auteur prend soin de séparer le vrai du faux, loin de tout manichéisme.

Non, les Britanniques n’étaient pas unanimement derrière Churchill avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Winston Churchill fut un temps la bête noire de l’establishment. Il devint Premier ministre par défaut. Au début du conflit, la presse anglaise tira à boulets rouges sur son gouvernement. Ce sont ses talents oratoires qui lui permirent dans un premier temps de gagner la confiance des Anglais. Et malgré son image de vainqueur, Churchill n’a plus le soutien de l’opinion publique lorsque viennent les élections de juillet 1945 qui l’écartent du pouvoir.

Non, les cheminots français n’étaient pas majoritairement engagés dans la Résistance. L’engagement résistant fut essentiellement individuel. Le 27 décembre 1944, un ingénieur de la SNCF, Louis Armand, déclare en préfecture Résistance-Fer présenté à partir de 1947 comme un réseau « action » qui aurait regroupé les cheminots résistants sous le commandement de ce Louis Armand, ce qui fut largement dénoncé par les résistants cheminots eux mêmes mais continua de constituer un mythe entretenu par le film La Bataille du rail.

L’armée italienne était-elle aussi mauvaise qu’on le croit ? Ce stéréotype négatif repose sur un fond de vérité qui s’inscrit dans une série de désastres militaires subis par l’armée italienne depuis 1848. Mais l’armée italienne connut aussi ses heures de gloire et de sacrifice durant cette Seconde Guerre mondiale. Les alpini se sont notamment illustrés lors de la retraite du Don en janvier 1943, se sacrifiant pour permettre l’évacuation du reste du contingent italo-allemand. 

Ce n’est là qu’un bref aperçu de l’intérêt de ce livre et de la variété des sujets qu’il aborde. 

Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale, sous la direction de Jean Lopez et Olivier Wieviorka, éditions Perrin, 441 pages, 21 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

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