Depuis quelques décennies, une nouvelle littérature venue d’Asie s’est introduite en Occident et submerge notre jeunesse comme un véritable « tsunami » ! Aujourd’hui, la France est le deuxième consommateur de mangas après le Japon.
L’Action Familiale et Scolaire vient de publier un tiré à part de leur revue Action Familiale et Scolaire, février 2023 N° 285, dans la collection Repères, réalisé par un groupe de professeurs-, sur cette lecture à la mode qui envahit les rayons de librairies, les gondoles des supermarchés et parfois nos bibliothèques familiales.
Que penser des mangas ? Certains fans, ou responsables de librairie pour la diffusion de mangas, des éducateurs, des enseignants, vous en parlent :
« On retrouve toujours la même trame : les aventures d’un héros au début un peu faible, parfois mal aimé, pas toujours très malin, mais courageux. Ce héros va traverser des épreuves, affronter des ennemis, se confronter au bien et au mal et acquérir une force physique et mentale. La notion d’amélioration de soi est centrale dans les mangas, relève Claire de l’espace Lyon-Japon. »
« Éric Filippi, lui, directeur de l’espace Lyon-Japon, met lui en avant la différence culturelle : « Les Japonais n’ont pas la morale judéo-chrétienne qui est la nôtre. Tout ce qui est lié au sexuel n’est pas tabou, c’est même lié à l’amusement. »
« Le manga leur parle de leurs préoccupations premières de manière assez profonde, il s’intéresse à leur psychologie. » Julien Bouvard, enseignant chercheur « le manga n’est autre qu’une sorte de roman d’apprentissage ». « Les enfants vivent déjà des choses violentes, à l’école, à la télé, sur Internet… Ils ont besoin de s’exprimer là-dessus. Les adultes ne prennent pas toujours le temps de leur expliquer ce qui leur arrive et qu’on peut en parler. Le manga arrive alors comme un psy et dit : « Je te comprends, tu vis des choses difficiles, on va en parler et on ne va pas les tourner en ridicule. »
Le manga est un véritable phénomène culturel planétaire dans lequel jeunes et moins jeunes se retrouvent et se reconnaissent. « Le sentiment d’appartenance est très important dans l’univers manga, explique Mathilde Ragaru. Pour les enfants, c’est vraiment un refuge, surtout à l’adolescence. » Si le phénomène est aujourd’hui démocratisé, Mathilde rappelle qu’au début, le manga est surtout lu par des minorités qui ont des difficultés à s’intégrer.
Alors devant ce phénomène qui prend une telle ampleur, il est nécessaire de s’interroger : « Les mangas sont-ils de simples bandes dessinées à l’instar de Tintin ou d’Astérix, teintées seulement d’exotisme ? Quelle culture véhiculent-t-ils ? Comment expliquer l’engouement des enfants et des adolescents surtout mais aussi des adultes – car il existe des mangas pour toutes les tranches d’âges- pour cette littérature ?
Un livret de 44 pages d’arguments, d’exemples concrets à lire et à faire lire autour de soi.
Plus d’informations et commandes sur LIVRES EN FAMILLE
Les mangas, une lecture pour nos enfants ? Action familiale et scolaire, collection Repères, 44 pages, 6€
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