La chaîne de propagande d’état France Inter s’est livrée le 31 mai à une de ses coutumières opération de falsification historique et d’orientation idéologique. Anthony Bellanger rapporte ainsi, à sa manière, le moment de faiblesse du leader gauchiste espagnol Pablos Iglesias, qui s’est mis à pleurer comme un chanteur de charme en fin de carrière en évoquant le policier espagnol Antonio Gonzalez Pacheco, qui mena la vie dure aux criminels rouges sous la régence du Général Franco., ce qui lui valu en 1977 (donc deux ans après la mort du Caudillo) de recevoir la médaille d’argent du mérite policier. A la tribune, Iglesias versa ses larmes de crocodile en lisant des « témoignages » de gens prétendant avoir été torturé par le policier. Depuis 1977, il est protégé par la loi d’amnistie et fut encore relaxé en février 2018.

Bien entendu, Bellenger part dans un délire, ressassant les haines des revanchards de Valence :

« D’une façon générale et depuis plusieurs années, le gouvernement espagnol bloque toute tentative de procès. Parce qu’il y a quelques jours, une information ahurissante est venue s’ajouter à la mauvaise volonté évidente de la justice et du gouvernement espagnols : la presse a révélé que ce tortionnaire avéré – il n’a jamais nié – touchait une sur-retraite. En 1977, un an avant le vote de la constitution démocratique espagnole, Billy El Niño recevait la médaille d’argent du mérite policier. Or, les récipiendaires ont droit à une majoration sur leur retraite de 15%. A vie. Une décoration qu’il arbore toujours et que le gouvernement actuel conservateur n’a pas l’intention de lui retirer. C’est ce qu’a confirmé M. Zoido, le ministre espagnol de l’Intérieur, après les larmes de Pablo Iglesias, provoquant une bronca parlementaire. L’Espagne n’a pas réglé ses comptes avec le franquisme

C’est ça ! Et c’est très symptomatique de la crise actuelle de la vie politique espagnole, dont l’affaire catalane est plus le symptôme ou le révélateur que la maladie. En fait, l’Espagne n’a jamais réglé ses comptes avec le franquisme. Elle a tout mis sous le tapis. On comprend pourquoi ! A la mort de Franco, le régime était encore solide. La transition démocratique est un compromis : d’un côté, les franquistes acceptent la démocratie, de l’autre, les partis acceptent la monarchie, l’amnistie et prennent quelques précautions. Ils prennent bien soin de conserver des appuis solides dans la justice, la police et l’armée. Pas d’épuration, pas d’états d’âmes, pas de procès ! Je vais vous donner un autre exemple : il existe en Espagne une duchesse de Franco, qui plus est Grande d’Espagne.

La duchesse de Franco ne paie pas d’impôts C’est sa petite fille. Figurez-vous qu’elle ne paie pas d’impôts. Tout cela parce que le roi d’Espagne a accordé ce titre à la fille de Franco, la mère de l’actuelle duchesse, avec en plus une exemption fiscale totale. Je vous rappelle qu’on est au XXIe siècle. Or le compromis de 1978 à 40 ans. Il est plus âgé que Pablo Iglesias, le leader de Podemos, qui pourtant a pleuré à l’évocation d’une époque qu’il n’a pas connue. Ce compromis est en train de craquer et c’est une des explications de la crise actuelle. »

La loi d’amnistie couvre également les criminels républicains qui en 1939 ont échappés aux rigueurs de l’épuration, mais cela Bellanger évite de le rappeler… Par exemple, l’icône du Parti Communiste Espagnol, Santiago Jose Carrillo Solares, mort à Madrid en toute impunité le 18 septembre 2012, alors qu’il a été à titre personnel le plus grand criminel de la guerre d’Espagne avec 5000 morts sur la conscience. En effet, c’est lui qui, personnellement, fit massacrer entre 2.000 et 5.000 personnes à Parracuellos pour le seul fait d’être catholique ou d’une famille de médecins ou d’avocats. Ce massacre, appelé très justement le « Katyn espagnol », avait été ordonnée par une député israélite, la socialiste et féministe María Teresa Lea Nelken y Mansberger, plus connue sous le nom de Margarita Nelken. Notons, car l’honnêteté intellectuel est notre ligne de conduite, que c’est à ce grand humaniste que fut l’anarchiste Melchor Rodríguez García, qui sauva – lui aussi à titre personnel – 11.000 catholiques espagnols de l’extermination voulue par les Staliniens, ce qui lui valu le respect de Franco, qui voulut même l’associer à la réconciliation nationale et autorisa des obsèques avec le drapeau anarchiste.

Il ne faut jamais manquer une occasion de rappeler la mémoire, notre mémoire, que le régime tente d’éradiquer. Le premier pas vers la libération, c’est de se libérer de la version des faits, de la propagande de l’ennemi. Retrouver notre histoire, notre culture, notre civilisation, nous débarrasser de l’appropriation culturelle ou de la destruction de ce qui fait notre identité, destruction faite en pensée, en parole, par action et par omission…

Hristo XIEP

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