Les juges ont peur, par Jacques FRANTZ

L’onde de choc concernant le verdict et surtout la peine d’inéligibilité avec exécution provisoire contre Marine Le Pen a été telle qu’il nous faut y revenir.

Non pas pour jouer dans les vagues de l’eau boueuse de la mare aux canards qu’est notre landerneau politique, mais pour nous pencher, (puisque l’occasion nous en est donnée), sur cette Justice qui fonctionne décidément mal. En même temps, me direz-vous, comment voulez-vous qu’un truc dirigé par l’extrême-gauche fonctionne.

Je m’étonne, cependant, de l’excès de réactions et du tollé déclenché juste parce que nous pourrions être privés de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027.

Parce que, voyez-vous, la Justice fonctionne mal tous les jours.

Tous les jours, des justiciables sont victimes de magistrats qui ne disent pas le droit, mais le « petit livre rouge ». Or que dit-il le petit livre rouge ? Eh bien il dit que si une racaille est une racaille, c’est de ma faute. Tous les torts sont de mon côté.

Je suis blanc, j’ai plus de 50 ans, je préfère mes filles à mes cousines, j’ai colonisé l’Afrique, je me suis enrichi avec l’esclavage, et si ce n’est moi c’est donc mon frère… ou bien quelqu’un des miens. Voilà pourquoi ceux… pardon ! Celles et ceux que j’ai opprimés durant des siècles et des siècles ont bien le droit aujourd’hui à un peu de clémence. Parce que, bien sûr, si les délinquants sont des délinquants c’est aussi de ma faute et que donc, si je suis victime, ce n’est que juste rétribution.

Le résultat de cette idéologie de fous qui ne connaît aucune limite est que des « morveux », pardon, des délinquants parfois très jeunes, sont laissés en liberté malgré un nombre impressionnant de crimes et délits commis. Je vous laisse le soin d’aller chercher des exemples, ils sont légion. C’est ainsi que pour agir, les juges attendent qu’un voleur viole, ou qu’un violeur tue.

Mais lorsque les médias (souvent d’ailleurs de manière édulcorée) nous rapportent que l’auteur d’actes de barbarie sur un enfant ou une personne âgée ou vulnérable avait été remis en liberté malgré des dizaines de condamnations, aucun juge ne rend le moindre compte.

Nombreux sont en France et ailleurs les juges qui ont du sang sur les mains.

Qu’on me comprenne bien. Il y a dans la magistrature des gens qui font leur travail avec conscience et qu’il faut saluer, tant leurs conditions d’exercice sont difficiles. Mon propos ici a pour objet de pointer du doigt l’absence de responsabilité. Il n’est pas normal qu’un juge qui a décidé – parfois même contre l’avis du parquet – de laisser en liberté un multirécidiviste qui a tué n’ait pas à rendre de comptes et à s’expliquer.

Alors on me dit que la juge Bénédicte de Pertuis qui a condamné Marine Le Pen, mais pas que… On oublie par exemple que Bruno Gollnisch a été injustement condamné. On nous dit donc que la juge a été menacée de mort et qu’une protection policière se justifie.

Voilà ici les grosses ficelles de l’extrême-gauche. À la moindre critique, ils se victimisent.

Parce que la condamnation de Marine Le Pen et de ses amis est ce qu’elle est, mais cela n’aura au final que des conséquences politiques et financières. Or personne de sérieux n’irait menacer un juge dont les conséquences du mauvais travail ne sont que cela. Parce que si tel était le cas, vous imaginez bien que tous les juges qui ont des morts sur la conscience (pour ceux qui en ont une) à la suite de décisions rendues sur des bases idéologiques et non juridiques seraient sous protection renforcée tant le préjudice de ceux qui ont perdu quelqu’un de cher est immense.

Or la seule chose que peut générer chez les électeurs de la Le Pen une décision si inique soit-elle, c’est, outre le sentiment d’une justice mal rendue, une grande frustration. Donc à moins d’être idiot, tout le monde comprend que si les juges qui rendent des décisions aux conséquences autrement plus graves ne sont pas inquiétés, il n’y a aucune raison que madame de Pertuis le soit.

Sauf que, sagace lecteur, tu auras gardé à l’esprit que madame de Pertuis est une gauchiste issue de la gauche radicale avec Eva Joly pour modèle. Or un gauchiste ne survit idéologiquement qu’en virtualisant la réalité. Pour cela, il a besoin d’inventer des dangers. C’est ainsi que, par exemple, ça fait presqu’un siècle qu’il invente un danger fasciste.

Même Jospin, qui en connaît un bout sur l’extrême-gauche – parce qu’il est de la maison – avouait qu’il n’y avait jamais eu de danger fasciste, que c’était du théâtre.

Eh bien les menaces de mort contre la juge qui a condamné Marine Le Pen, c’est du théâtre. Parce que même si tous les électeurs de Marine n’ont pas la lumière à tous les étages, (cela vaut pour, je m’empresse de le dire, tous les électeurs quelle que soit la couleur politique), personne n’a sérieusement pensé à aller faire du mal à cette personne. Comme on l’a vu, même dans des cas beaucoup plus graves, ça n’est pas arrivé.

Lorsque quelqu’un montre du doigt la lune, le sage voit la lune et le fou voit le doigt.

Ainsi, au lieu de s’écharper pour savoir s’il faut pleurer à l’idée que Marine Le Pen ne soit pas candidate, il me semble que cet événement devrait être l’occasion de se pencher sur le pouvoir exorbitant des juges et surtout sur leur responsabilité Les justiciables ne disposent que de peu de moyens pour mettre en question le travail des juges. Or quand un juge fait mal son travail, il met en danger les citoyens et les policiers. N’avez-vous jamais entendu des policiers raconter les doigts d’honneur que leur font les délinquants arrêtés la veille et relâchés par les juges gauchistes le lendemain ?

Si demain un juge avait des comptes à rendre, il réfléchirait certainement à deux fois avant de relâcher une racaille au seul motif que ses ancêtres ont tant souffert il y a 200 ans.

Jacques Frantz

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