« Une procréation responsable peut obliger un couple à user de moyens de contraception, a argumenté un membre de l’Académie pontificale pour la Vie, basant sa théorie sur l’exhortation familiale du pape François, Amoris laetitia »
peut-on lire sur le site pro-vie américain généralement bien informé, Lifesitenews, qui continue :
« Le père italien Maurizio Chiodi, spécialiste en théologie morale, a affirmé le 14 décembre dernier au cours d’un cours public à l’Université Grégorienne pontificale de Rome, qu’il y a ‘certaines circonstances, – je me réfère au chapitre VIII d’Amoris Laetitia –, qui, précisément pour des raisons de responsabilité, demandent le recours à la contraception.’ Quand ‘les méthodes naturelles sont impossibles ou irréalisables, d’autres formes de responsabilité doivent être trouvées’ explique le père Chiodi dans sa conférence intitulé : Re-lire Humanae Vitae (1968) à la lumière d’Amoris Laetitia (2016). Dans ces circonstances, dit-il ‘des méthodes artificielles pour réguler les naissances peuvent être reconnues comme un acte de responsabilité qui est effectué, non dans l’idée de rejeter radicalement le don d’un enfant, mais parce que dans ces situations la responsabilité appelle le couple et la famille à d’autres formes de bienvenue et d’hospitalité.’
Les commentaires du professeur italien tombent en cette année qui marque le 50e anniversaire de l’encyclique de Paul VI Humanae Vitae, qui réaffirmait l’interdit de la contraception artificielle. Dans cette encyclique, Paul VI condamnait la contraception artificielle comme ‘intrinsèquement mauvaise’, approuvait la planification familiale naturelle et confirmait l’enseignement de l’Église sur l’amour conjugal et la procréation responsable.
Le cours de Chiodi était le troisième d’une série de conférences organisée pour l’année académique par les facultés de théologie morale et de sciences sociales de l’Université Grégorienne. Le but de ces conférences est d’avoir un nouveau et ample regard sur l’encyclique ‘dans le contexte d’un temps de changement’ et de situations ‘plus complexes’.
Le cours de Chiodi survient aussi après les révélations confirmant que le Vatican a créé discrètement une commission de quatre membres avec l’approbation du pape, dans le but de ‘promouvoir une étude compréhensive et autorisée’ d’Humanae Vitae qui coïncidera avec son anniversaire. Cette initiative est intervenue après que le pape François a purgé l’Académie pontificale pour la Vie, la nantissant de nouveaux membres (dont le père Chiodi), dont certains ont des positions dissidentes sur Humanae Vitae. Et cela a coïncidé avec l’action pontificale du 8 septembre qui par décret papal a remplacé l’Institut Jean-Paul II avec un nouvel institut destiné à faire avancer l’enseignement d’Amoris Laetitia. » (Lifesitenews, traduction de F. de Villasmundo)
Toutes ces nouvelles normes qui refusent la théologie morale catholique traditionnelle auxquelles prédispose Amoris Laetitia engendrent plus qu’une unique révolution morale et doctrinale, débutée d’ailleurs sous Vatican II : elles sont une soumission volontaire à la révolution anthropologique, fomentée par les ennemis de la Création divine, qui débuta avec le divorce et se cimenta avec le droit de tuer l’enfant à naître, se prolonge en notre ère post-moderne avec la négation de l’altérité sexuelle de l’idéologie du genre. Révolution anthropologique révolutionnaire et messianique, qui nie le réel, dénature la famille, détruit le lien social, supprime la filiation, arrache l’Homme à son identité première, son identité naturelle, et ainsi donne un coup mortel à la transmission de la foi catholique aux générations futures. Car sans nature, pas de surnature, la grâce divine se greffant sur la nature humaine.
Mais cette glissade de l’Église post-conciliaire, moderniste et progressiste vers la révolution anthropologique et transhumaniste en cours est-elle si étonnante ? Puisque la nécessité de la grâce est niée lorsqu’on induit l’homme, comme le fait Amoris Laetitia, à se contenter d’œuvres naturelles et à se maintenir dans le péché tout en lui promettant quand même le salut éternel…
L’écrivain anglais Chesterton, converti au catholicisme, dans une de ses formules saisissantes dont il avait le secret a prophétisé cette évolution dramatique :
« Chassez le surnaturel, il ne reste plus que ce qui n’est pas naturel ».
Francesca de Villasmundo
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