L’association SAFFIA (Solidarité aux femmes et familles d’ici et d’ailleurs) – dont l’objectif principal est d’accompagner des personnes étrangères ou issues de l’immigration – est soupçonnée de détournement d’argent public.
Cette association située rue de Châteaudun, à Fives, avait été créée en 1990 et assurait des permanences dans les mairies de quartier. L’association SAFFIA était également membre de la Codrese, instance préfectorale chargée d’étudier les dossiers de sans-papiers.
Ses responsables étaient consultés pour des rapports parlementaires ou du Haut Conseil à l’Intégration.
Et, bien entendu, cette association bénéficiait de plantureuses subventions accordées par la municipalité, le conseil régional, le Département et l’Etat.
Mais à partir de 2013, Tracfin, organisme de lutte contre le blanchiment, signale des mouvements de fonds suspects entre le compte bancaire de SAFFIA et celui de sa directrice.
Celle-ci percevait un salaire confortable de 5 000 euros net. Ce qui ne lui aurait pas suffi.
Les enquêteurs la suspectent d’avoir perçu indûment 148 000 euros depuis 2010.
Le frère de la directrice est également soupçonné d’avoir perçu un salaire de 1 000 euros mensuels depuis 2011 pour un emploi fictif.
Par ailleurs, des activités sur base desquelles étaient accordées les subventions n’auraient en réalité pas existé.
« Rien n’a été vérifié : il y a des choses à revoir dans le contrôle des subventions, juge la même source. On est sur une escroquerie de grande ampleur : plus c’est gros, plus ça passe ! »
Les détournements monteraient à plusieurs centaines de milliers d’euros selon la PJ.
La présidente, la directrice et son frère seront jugés le 3 février par le tribunal correctionnel.
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