Dans les méandres de la démocratie, se cachent une multitude de petits démagogues de tous poils, qui, profitant des défaillances d’une société à la dérive, peuvent prospérer sans encombre, en ayant à leur service un système médiatique parfaitement adapté à leur rhétorique. Qui pratique, depuis longtemps, la tartufferie comme une seconde nature – l’enfumage y est même devenu « la vertu cardinale » ! Désormais, il est très facile de vendre des discours attrayants et sur-mesure, qu’ils soient moralisateurs, politiques ou autres, comme on vend un paquet de lessive. De façon publicitaire ! Et plus c’est gros et mieux ça passe. Ce n’est pas plus difficile.
Évidemment, tout cela n’est pas nouveau, mais atteint, aujourd’hui, des sommets d’incongruité. À un point qui devient écœurant. Si les journalistes et les publicistes, en raison de leur statut de porte-parole, ont une grande part de responsabilité dans la prolifération de la complaisance ambiante – la plupart sont des militants au service d’une hystérique idéologie gauchisante de bazar – ils ne sont pas les seuls. On ne compte plus les associations de malfaisants qui polluent la sphère publique et qui, sous des dehors généreux et humanistes politiquement corrects, font un travail de sape d’une envergure inégalée. Comme jamais notre pays n’en avait connu. La langue de bois, qu’ils utilisent tous dans un style incantatoire, a un but inavouable : détourner l’attention des réalités de situations alarmantes qui révéleraient l’impuissance de nos dirigeants. Même pour les citoyens les moins éclairés, le constat est effarant : la manipulation de l’opinion devient tellement prégnante que l’on a l’impression de ne plus être très loin de vivre avec le « Big Brother » d’Orwell !
L’accumulation de nouvelles valeurs et expressions « républicaines » à la mode, pour tout et n’importe quoi, dans le style : « discrimination positive, écriture inclusive, harcèlement » ou employées à tort et à travers, comme » devoir de mémoire, repentance, réparation, résilience » est telle, que la portée, de ces actes supposés être des socles fédérateurs pour la Nation, en est dévalorisée. On nage en plein délire et, sans discernement, la confusion et le désordre s’installent confortablement dans notre vocabulaire. Ces incohérences troublent, surtout, les esprits de nos élites autoproclamées du petit écran, dont le métier ne prépare plus à informer, mais à ânonner des textes de propagande. Voici venu le temps des impostures où, manifestement, la recherche de la vérité des faits n’est plus partie prenante de la déontologie journalistique.
Certes, nos petits démagogues d’aujourd’hui n’ont pas inventé la démagogie. Cette forme d’esprit à vouloir embobiner le chaland ne date pas d’hier, mais remonte bien plus loin, dans la nuit des temps où le commerce remplaça l’échange. Débordant sur toutes les activités humaines, la tentation démagogique ne pouvait pas échapper à la politique. Machiavel, lui-même, savait déjà l’utiliser pour en faire un des axes majeurs du fonctionnement de la République de Florence. Depuis, machiavélisme et démagogie, souvent, s’entremêlent et se confondent. Nos politiques actuels, n’étant pas plus bêtes, savent s’en servir ! Et, malheureusement, pour survivre, notre République, en pleine déliquescence, se cramponne à qui elle peut. À un président qui, lors d’une visite dans une banlieue de Cayenne, gangrenée par le trafic et le communautarisme, n’a qu’une réaction, pour le moins indigne de sa fonction ; face à de jeunes fumeurs de shit, il sourit et plaisante avec eux, en se permettant, tout de même, une petite remontrance : « Ça, ça ne va pas vous aider à bien travailler à l’école« . Quelle audace !
Au point où on en est, une niaiserie de plus ou de moins, ne change pas grand-chose.
Pauvre, pauvre France ! Tu es tombée bien bas.
Claude PICARD
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